Reportage précédent Reportage suivantArrivée à Hanoi

Femme aux dents laquées Ces cinquante heures de bus nous ont épuisés. Et pourtant, nous trouvons encore la force de marcher... près de 5 heures à notre arrivée dans la capitale pour dénicher l'occasion introuvable. Ici, les prix nous affolent. A moins de 10 dollars, on nous dit que nous ne trouverons rien. Entêtés, nous marchons, frappons à la porte de chaque hôtel, rue par rue... Et Dieu sait s'il y en a ici dans cette partie qu'on appelle la vieille ville. Petit à petit, les prix baissent pour arriver à 7-8 dollars, parfois 5 mais pour ce prix on nous présente, sans se démonter, des boîtes sans ouverture, puant le renfermé: une horreur, quoi! Non que nous nous embourgeoisons, mais nous comptons rester quelques jours ici pour écrire et nous poser un peu avant la grosse étape que sera la Chine. Et rester cloîtrés dans un endroit sans fenêtre, il n'en est pas question! Tant pis s'il faut payer un peu plus cher. Au fil des allées et venues dans des rues qui se ressemblent, nos pas sont de plus en plus lourds.
- Hé, Yannick, j'en ai un peu marre de marcher! Il va falloir se faire une raison, j'crois...
- Fais chier, tiens!... J'ai pas envie de payer 10 dollars!
- J'sais bien mais on en a vu combien? On va pas y passer la journée, non plus...
- J'sais bien! Allez une p'tite dernière dans cette rue, là, et puis on arrête! Tant pis, on se rabattra sur l'autre à 8 dollars...
Et comme il y a un bon Dieu pour les ivrognes, il doit y en avoir un pour des Bretons têtus après 5 heures de recherche! La chambre dont nous rêvons nous tombe du ciel comme par miracle. Bon OK, ce n'est pas une suite royale du Ritz mais pour 5,5 dollars (après négociations serrées!), on nous propose une grande chambre Pause lecture sur un toit d'Hanoï...avec salle de bain, une grande fenêtre qui court sur toute la longueur de la pièce, un réfrigérateur et tenez-vous bien, la télévision satellite!! Si ce n'est pas le luxe, ça!

Complètement KO, nous avons de la peine à gravir les trois étages qui y mènent, mais c'est avec un large sourire que nous nous affalons sur le lit.
- On s'prend une douche, on casse une petite croûte dans la rue et on s' repose un peu?
- J'ai plus de force... mais j'ai un peu faim quand même... On n'a pas mangé depuis hier midi, mine de rien.
- Mais on prend une douche avant, on sent un peu le chacal, non??
- Ouais, surtout toi!!
Et comme nous lançons rarement des paroles en l'air, nous respectons à la lettre le programme de la journée!
Le temps d'une sortie éclair pour un repas sur le pouce et nous retournons nous coucher. Il va bien falloir recharger les batteries avant d'attaquer cet énorme chantier: rattraper un mois et demi d'écriture. reprendre les notes éparses du Cambodge, s'aider de lecture pour situer le tout dans le contexte historique sans aller trop loin dans les détails mais surtout sans raconter trop de bêtises! Ensuite, il y aura tout le Viêt-nam... La tâche est lourde, trop lourde et j'en ai un peu marre de passer autant de temps à raconter ce que nous vivons, mettre tout ça en forme, choisir les photos, les traiter, etc.... Avant de commencer, je sais qu'il ya Cyclo-pousse au travailen aura pour une semaine de travail... Si tout va bien! Parce que je sais qu'il nous faut entre 5 et 10 mn par photos qui apparaîtra sur le site, écrire un reportage peut demander 30 minutes, deux heures ou une journée!
Pendant trois jours, je suis incapable d'écrire une ligne. J'en ai marre comme j'en n'ai encore jamais eu. J'ai envie de laisser tomber le site. Pour de vrai.
Heureusement, Caroline et là pour me soutenir et partager ma détresse. Et elle sait que laisser tomber cet énorme travail maintenant nous causerait encore plus de peine. A force de persuasion et de mots justes, la machine va peu à peu se remettre en marche. Lentement tout d'abord puis nous retrouvons notre rythme de croisière.
En soirée, nous allumons la télévision, histoire de revenir un peu au pays. Si ceci est loin de constituer un manque pour nous, c'est quand même avec plaisir que nous recevons TV5 et suivons l'actualité venue de France, visionnons plusieurs films et quelques émissions. Après tous ces mois, cette ambiance cathodique 'made in France' nous rapproche un peu de la maison. C'est ainsi que, dans la nuit du 5 au 6 mai, nous avons à 23 heures -heure locale- les yeux rivés sur le petit écran q
uand apparaît l'image de l'ancien-nouveau président de la république. Loin de sauter au plafond, nous avons quand même le sentiment d'avoir évité le pire après l'électrochoc du premier tour de la Présidentielle..
Mais c'n'est quand même pas pour ça que nous déboucherons le Champagne ce soir... Coiffeur de rue, Hanoï

Très très rapidement pourtant, malgré l'enthousiasme des premiers jours, nous avons le sentiment que cette télé que nous allumons maintenant presque par réflexe, nous ressert jour après jour des choses identiques qui nous amusent finalement très peu. En 20 mois d'absence, nous n'avons décidément rien loupé de ce côté.

Dans la rue en revanche, l'attraction est permanente et ne nous lasse pas. Dans cette partie de la vieille ville où le nom des rues rappelle encore les métiers des artisans qui y tenaient boutique autrefois, nous aimons nous perdre. Dans un concert de klaxons qui n'a rien à envier à Saïgon, sa rivale du sud, la circulation nous amuse et nous impressionne à la fois. Les vendeurs ambulants, les gargotes et les cris: tout est spectacle. Alors le temps d'une heure ou deux, nous nous asseyons à la terrasse improvisée d'un pseudo- café et observons en sirotant une Bia Hoi, la bière (très!) locale que l'on vous sert ici pour 1500 dôngs (0,12 euros) le verre... Du 'pousse au crime' diront certains,' un vrai plaisir' rétorquons-nous, à condition de ne pas dépenser tout son euro la même journée... Ici, il nous tiendra une semaine! Y aurait-il des amateurs?...Reportage suivantReportage précédent

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