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Plateaux de riz, haricots, cacaouètes,  maïs, etc...Le départ de Denis marque un peu la fin d'une première étape en Asie du sud-est. Très heureux de ces quinze jours passés ensemble, nous avons, par sa seule présence, eu un peu l'impression d'être à la maison. En le quittant, nous retrouvons également notre voyage, et le besoin inexorable d'avancer, de nous retrouver dans un nouveau cadre, de changer un peu d'air. Dès le lendemain, nous mettons donc le cap sur Hanoï, la capitale située tout au nord du pays.

Nous croyions avoir réalisé un record en remontant sur Hué en 32 heures.
- Pour Hanoï, c'est 48 heures de trajet, nous affirme la très sympathique employée de cette agence.
Une fois les deux billets achetés, nous constatons que ce bus met en réalité 59 heures si on tient compte des arrêts et des correspondances! Un vrai parcours du combattant! Seule consolation : les sièges sont 'légèrement' inclinables, ce qui ajoute un peu au confort plutôt moyen de ce long courrier. Trois nuits consécutives dans le bus nous attendent, un minimum ne sera pas de trop!
Il est 20h00 quand nous disons adieu à Saigon. Première étape Nha Trang que nous connaissons déjà un peu. Nous y effectuons une escale de 12 heures sur la plage, histoire de prendre un bon coup dFruits du dragone soleil au passage!

En arrivant à Hoi An le matin suivant, une mauvaise surprise nous attend, nous et huit autres personnes qui désirent poursuivre directement sur Hué.
- Vous venez de rater votre correspondance! nous annonce sans plus de gêne le responsable de l'agence.
- Comment ça "raté"? nous exclamons-nous.
- Ben, voilà, le bus pour Hué est parti il y a un quart d'heure. Le prochain est ... ce soir car celui de 14h00 est complet!
Alors que l'équipe des blousés du jour se compose d'un Japonais, des trois Suisses-Allemands (francophones) et de six Français, la réaction de groupe s'organise très vite. Dans les deux couples de français qui nous accompagnent, une femme d'origine vietnamienne est aussitôt désignée comme porte-parole. Et notre homme est vite mis au parfum. Nous avions réservé sur ce trajet, le bus était tenu de nous attendre -c'est la règle au Viêt-nam quand une correspondance a du retard-. Nous exigeons donc qu'il fasse son travail, c'est à dire qu'il nous trouve un bus pour rejoindre Hué dans les plus brefs délais!
Entêté, il ne veut rien savoir et se défend en disant que ça n'est pas son problème, etc... Inévitablement, le ton monte rapidement et je prends le relais en anglais dans des termes les plus vifs. Sa réponse reste invariable : il ne peut pas faire venir de bus!
Pour donner plus de poids à l'argumentation, je poursuis:
- Vous ne savez pas mais je travaille pour un guide touristique français. Si vous ne voulez pas que votre compagnie -qui est nationale- soit 'grillée', vous feriez mieux d'agir au lieu de perdre du temps à nous dire que vous ne pouvez rien!
Dans l'action, je prends alors une carte de visite de son agence que je mets calmement dans mon portefeuille. Sortant maintenant l'appareil photo numérique, je commence à faire quelques clichés de l'extérieur et l'intérieur du bureau.
- Mais vous n'avez pas le droit!, m'interpelle-t-il, visiblement impressionné par mon manège.
- C'est pour mon rapport Monsieur, le coupai-je sèchement.
Filant alors vers son téléphone tandis que nous sommes tous plantés devant lui, il revient quelques secondes plus tard, beaucoup plus coopératif:
Quelques heures passées avec la famille Israelovitch
- Voilà, c'est réglé, s'excuse-t-il presque. Il y aura ici un bus pour vous à 14h00.
- Et vous pouvez nous confirmer notre correspondance pour Hanoï?
- Oui, oui. Je m'y engage!
- Vous pouvez nous l'écrire sur nos billets?
- Pas de problème.
Il est 9h00. Nous avons donc quelques heures à tuer dans cette ville que nous avons déjà parcourue. En compagnie de la famille Israelewitz -dont un des couple est Lorientais, l'autre Niortais-, nous flânons en faisant plus ample connaissance. Très sympathiques, nous passons un très agréable moment ensemble, rigolant encore de l'épisode que nous venons de vivre.
Et comme à toute chose, malheur est bon, rendons grâce à cette compagnie sans le dysfonctionnement de laquelle nous n'aurions probablement jamais rencontré ces personnes!
A 14h00, un minibus spécial nous attend devant l'agence. Comme prévu, nous attraperons notre correspondance à Hué.
Cinquante neuf heures après avoir quitté Hô Chi Minh Ville, nous arrivons à Hanoi.
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