Avant
notre retour sur Tahiti, Pascale et Yvan nous invitent gentiment à leur
table d'hôtes où un couple de métropolitains et leurs deux
enfants nous accompagnent.
- Il faut absolument que je vous fasse goûter le 'Fafaru', une spécialité
locale, nous propose Yvan.
Toujours ouverts à ce genre de proposition, nous acceptons avec grand
plaisir son invitation.
- Vous verrez, c'est 'spécial', ajoute-t-il en introduction, moi j'adore
ça!
Pascale, elle, n'est que grimaces!
- Burk! lache-t-elle. C'est infâme ce truc là! On va faire autre
chose à côté, sinon vous risquez de garder un mauvais souvenir
de la culture culinaire polynésienne...
- Mais non! reprend Yvan, ça sent un peu fort, d'accord, mais c'est loin
d'avoir le goût de son odeur! Vous verrez c'est délicieux!...
Un peu intrigués par cette 'spécialité' qui n'est apparemment
proposée dans aucun restaurant, nous assistons, un peu suspicieux à
la préparation du divin fafaru... Et la recette elle-même peut
il est vrai rebuter plus d'une âme sensible!...
Le Fafaru est en fait un plat
de poisson mariné, tenez-vous bien, dans un jus très 'spécial'
qui s'obtient en effet en laissant pourrir du poisson cru dans de l'eau de mer!...
Vous imaginez l'odeur?? Et bien c'est pire encore!!!
- Comme vous êtes mes invités, je
ne l'ai pas fait trop fort!... nous rassure Yvan, alors qu'il nous faut presque
nous boucher les narines pour échapper à l'odeur de pourriture
que se dégage de cette 'marinade'...
- T'es sûr que ça se mange ça?? questionnons-nous, surpris
par autant de ... caractère de cette spécialité...
- Non, vous verrez, c'est bon! affirme Yvan qui se veut rassurant, sentant qu'il
a de plus en plus de mal à nous convaincre!...
Pascale elle, se marre!! Elle sait que ce 'truc' qui repousse le Maroilles au
niveau de La Vache qui Rit sur l'échelle des odeurs est une bombe!
A l'heure du dîner, l'ambiance est à la plaisanterie et la taquinerie.
Après deux succulents plats de Poisson
cru à la Tahitienne et de Sashimi, arrive le tant attendu Fafaru.
Embaumant la tablée dont l'appétit sera immédiatement coupé,
nous serons braves jusqu'au bout, et poliment, ne prenons "qu'un petit
morceau pour goûter". En bout de table, Pascale se marre déjà.
Yvan, confiant, guette de l'oeil, semblant encore croire à une bien improbable
approbation...
La suite sera malheureusement conforme à notre pronostic. Nous ne savons
pas comment fonctionnent les papilles gustatives de Polynésiens, mais
le fafaru a - nous sommes désolés Yvan!- vraiment le goût
de l'odeur!!! Une infection!!! On s'en est rappelé jusqu'au lendemain!
Yvan, lui, s'est régalé d'une part double...