Reportage précédent Reportage suivantYangshuo

Paysage typique de YangshuoIl nous faudra encore attendre une nouvelle journée pour que le temps se dégage enfin. Posée sur le bord de la rivière, Yangshuo dévoile enfin ses charmes. Cernée de multitudes de mini-montagnes en forme de cloches, le paysage est étonnant. Formée il y a des millions d'années, ces formations karstiques sont nées de l'érosion naturelle. Couvertes de végétation très dense, ces étranges pics confèrent à l'endroit un charme certain, qui ne manque d'ailleurs pas d'alimenter depuis des siècles la littérature et les arts chinois. En ce jour anniversaire de la révolution chinoise (1er octobre), nous choisissons d'ailleurs de fuir l'agitation ambiante de la petite ville débordante de monde, pour nous réfugier à la campagne, histoire de profiter pleinement de la beauté de la région. Pour ce, nous adoptons le moyen de transport le plus adéquat qu'il soit, la bicyclette, ou plus exactement dans le cas présent : un tandem. Après négociation, nous finissons par diviser le prix affiché par trois, Caroline et notre 'bolide'(10 yuans au lieu de 30 la demie journée!) et nous retrouvons pour la première fois aux commandes d'un tel engin... qui révèle immédiatement sa nature... très chinoise! Il ne freine quasiment pas, le guidon bouge dans la potence, les selles sont plus que dures (Caroline aura encore mal aux fesses le lendemain), mais cette dizaine de kilomètres en rase campagne restera notre meilleur souvenir de la région.
Sous le soleil, le paysage exceptionnel de campagne où des paysans travaillent tout comme il y a 50 ans nous laisse sous le charme. A petite vitesse, nous profitons à plein de tout ce qui nous entoure. Sur le bord d'un champ, en bordure de rizières et de bambous, une femme tient un buffle qui mange. Plus loin, une charrue, un petit village derrière. A notre passage, nous saluons les gens dans les champs: ils nous répondent et nous accueillent d'un sourire. A quelques kilomètres du centre touristique de Yangshuo, nous sommes finalement à des années-lumières de cette verrue!
Paysan et son buffleNous écartant bientôt de la route principale asphaltée, nous nous perdons maintenant sur des chemins de terre bordés de culture, menant on ne sait où. Alors que nous venons d'immobiliser à grand-peine notre machine, u
n homme en vélo s'arrête à nos côté et entame la discussion. Bien que personne ne parle la langue de l'autre, comme par magie, nous parvenons à nous comprendre. A grands renforts d'éclats de rire et de gestes, nous apprenons qu'il est marié, paysan, qu'il habite le village là-bas, qu'il a 25 ans et un fils de 1 an et demi.
Intriguée par la conversation qui se trame à quelques centaines de mètres d'elle, une femme qui gardait son buffle vient maintenant de nous rejoindre. Mère de deux enfants: un gars et une fille qui sont grands comme ça! fait-elle Sympathique rencontreen montrant son épaule, elle habite la petite maison du village là-bas, termine-t-elle en la pointant du doigt. Pour ne pas être en reste, nous nous présentons à notre tour. Nous parvenons à leur expliquer, grâce à notre chinois plus que restreint, que nous sommes français ('Faguo'), que nous n'avons pas d'enfants ('ouin, NO' réussis-je à mimer!), et que nous sommes professeurs (laoshe)
- Ça, c'est bien!, nous font-ils signe, impressionnés par le statut d'enseignants que nous affichons.
Quelques minutes plus tard, alors que nous nous croyions seuls au monde il y a encore dix minutes, un autre homme arrive et nous propose des cigarettes.
- Non merci, ça fait tousser et ça empêche de monter les côtes en vélo! réponds-je en mimant. Et tout le monde d'éclater de rire!

Le paysan fumeurUne demi-heure ou une heure durant, nous échangeons ainsi, sans autre souci que celui de rencontrer des personnes différentes de soi-même. Il y avait trop longtemps que nous n'avions fait une belle rencontre comme celle-ci. Simple, et sans lendemain. Une rencontre où chacun donne le meilleur de lui-même, ouvrant son coeur en grand, simplement, de manière humaine, même si ces expressions paraissent désormais désuettes et galvaudées dans notre monde 'moderne'.
En nous quittant l'homme nous serre chaleureusement la main des deux siennes. Tandis que nous nous éloignons maintenant sur notre monture biplace, la femme nous fait signe de la main pendant plusieurs centaines de mètres, un sourire en banane. Un beau moment de voyage s'achève... Poussette chinoise

De retour à Yangshuo, terminé les bonjours à la cantonade: on est en ville et ici tout respire la civilisation. Si les gens nous adressent la parole c'est pour nous dire dans un anglais (commercial) débutant: Restaurant, souvenirs... Histoire de retrouver un peu de cette ambiance locale, nous nous arrêtons dans une petite rue à l'écart et mangeons à même la rue, deux plat de bambou de shiaotze, ces savoureux raviolis chinois cuits à la vapeur. Autour de nous, quelques rares touristes et surtout une foule de chinois exceptionnellement de sortie ce soir pour célébrer leur '14 Juillet' local. De retour à l'hôtel, nous retrouvons Adi
, l'israélien avec qui nous partageons une chambre à trois. Deux heures durant, il nous donnera des tuyaux sur les parcs africains qu'il affirme connaître sur le bout des doigts: les meilleurs, les incontournables, pays par pays, les activités, les hôtels, les transports et les tarifs! Un vrai guide touristique en prévision des mois à venir...Reportage suivantReportage précédent

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