Reportage précédent Reportage suivantXiahe-Kasghar

Sacs à dos tibétain et breton!C'est en bus que nous quittons ce matin du 4 juin cette enclave tibétaine de Xiahe. Direction la province du Xinjiang à l'extrême ouest du pays, et plus particulièrement une ville mythique, Kasghar, dont la seule évocation du nom fait déjà rêver. Magique à plus d'un titre, cette ancienne étape de la Route de la Soie marque la frontière entre le mystérieux désert du Xinjiang et la non moins fascinante chaîne de montagne du Karakorum. Capitale du pays Ouighour, une des 55 minorités ethniques que compte la Chine, Kashgar, bien que politiquement chinoise, appartient à un autre monde. De culture musulmane, elle est déjà pour nous une première étape en Asie centrale, tellement différente de cette Chine des Chinois...
Dans le bus bringuebalant qui nous rapproche à petite vitesse de Langzhou à travers des paysages verdoyants et montagneux, nous rêvons déjà à l'idée de ce que nous allons découvrir. Mais la route est encore longue, très longue...
Ainsi passons-nous une première nuit à Langzhou -dans une chambre à trois avec Christophe, un voyageur français!-, avant de prendre un premier train pour Urümqi (prononcer 'Ouroumouchi'), la capitale de la province, que nous rejoignons après 23 heures en classe 'assis dur'. Et c'est là qu'un véritable dilemne se pose à nous. Pas plus 'footeux' que cela (la preuve!...),Dans le train Langzhou-Urumqi en cette période de coupe du monde, un vrai choix nous est posé. Si nous partons aujourd'hui par le train de 16h30 pour Kasghar, nous ne pourrons assister au second match des Bleus, qui, inévitablement, vont passer la vitesse supérieure en battant l'Uruguay...
- Ce serait quand même dommage de rater ça, non?...
- T'y crois, toi?..., reprend Caroline incrédule...
- Ben... ils ne peuvent quand même pas refaire leur match contre le Sénégal, si?...
- ... on va voir!
Et c'est ainsi qu'après deux heures de recherche, nous atterrissons dans un hôtel 'pour étrangers', après nous être faits Obolkasem et Nordin, étudiants ouighoursrefouler de maints lieux non autorisés à nous accueillir. 'A cause de la Police!' nous précise-t-on parfois à demie voix, comme si les murs avaient des oreilles... Depuis notre chambre de cet immense hôtel à la mode soviétique, nous suivons, dépités, un match bien décevant. Si la victoire de 98 que nous avions suivie depuis Leh, petite ville Ladhakie du nord de l'Inde, nous a laissée d'excellents et pittoresques souvenirs, nous réalisons qu'il faudrait cette année un miracle pour revivre des moments identiques... à moins de supporter une autre équipe!! Reste cependant une toute petite chance... mais tout cela n'augure rien de bon pour la suite. Et ceci malgré les encouragements de notre Johnny national dont nous venons de découvrir le clip à la télévision chinoise!... "Allez la France, On est tous ensemble!..." Bilan de l'opération pour nous: une nuit à 60 Yuans (7,5€), et la mauvaise impression d'avoir suivi un match nul, dans tous les sens du terme!
- On est quand même meilleurs supporters quand ils gagnent, tu crois pas??...
- Non mais t'as vu comment ils jouent!....

Dans le wagon d'un train chinois...Ultime phase de ce voyage, la dernière étape du parcours - Urumqi-Kasghar- est sans conteste la plus surprenante. Les yeux collés aux fenêtres, nous contemplons le spectacle qui se déroule sous nos yeux. Entre montagnes aux sommets enneigés -qui dépassent souvent les 5000 mètres- de la dépression du Tarim, et paysages désertiques qui annoncent la proximité du désert du Taklamakan, nous traversons des paysages aussi étranges que fascinants. Avant d'atteindre notre but, nous traversons notre première (!) vraie tempête de sable qui nous bouchera le paysage des heures durant. Dans ce train bondé où nous avons fait quelques connaissances, le résultat sera désolant. Le wagon est couvert d'une fine pellicule jaunâtre de micros grains de sable qui nous emplit les poumons, et que nous cracherons ensuite les jours suivants!.. Mais Kasghar est une ville qui se mérite...

Vingt-neuf heures plus tard, éreintés par ces trois jours et demis de voyage dans des conditions en classe 'routard' (à la guerre comme à la guerre!... mais quand les tarifs sont trois fois inférieurs à la classe supérieure, le choix est rapide!), nous arrivons enfin à destination.Reportage suivantReportage précédent

Yaca.net ®Un tour du monde avec nous - Textes et Photos©2000-2010 - Yaca - Tous droits réservés