Il
est 20h comme nous atteignons enfin Songpan. Cela fait maintenant trois jours
que nous avons quitté Hanoi et nous n'avons cessé de nous déplacer.
Trois nuits passées dans le train et plus de 2000 kms de parcourus ont
eu raison de nous. Grâce à l'aide d'une sympathique jeune femme
maîtrisant parfaitement l'anglais, nous posons nos sacs dans l'hôtel
'le meilleur marché de la ville', nous assure-t-elle. A 20 yuans la nuit,
il est vrai que nous aurions du mal à trouver meilleur marché.
Mais pour ce prix, nous devons nous contenter d'une chambre plutôt sommaire,
glaciale et sans eau chaude. Faut savoir ce qu'on veut, aussi!
Juste le temps de redescendre dans la rue prendre une bonne soupe de nouilles
locales et nous regagnons nos appartements où la température atteint
difficilement les 10 degrés. Nous avons, en trois jours, perdu plus de
20 degrés!
- On se lave à l'eau froide ou on redescend aux douches publiques?
- Pfff! J'ai la flemme de redescendre, moi! L'eau froide ça va nous réchauffer
avant de nous emmitoufler dans nos sacs de couchage, tu vas voir...
- Allez, à la guerre comme à la guerre! Ça va nous rappeler
les bons souvenirs du Chili ça... Bon j'y vais en premier...
- Si tu ressors toute bleue, j'irai demain...
Vingt
minutes plus tard, nous éteignons la lumière, tous propres, les
sacs de couchage ne laissant dépasser que le bout de notre nez.
- Bonne nuit, Caro!
- J'ai froid aux pieds.
- Ça faisait longtemps....
Située au cur d'une vallée à 2850m d'altitude, Songpan
se présente comme un village de montagne fort agréable où
les constructions de pierres et de bois nous rappellent les chalets alpins.
Contrairement aux apparences, Songpan compte tout de même 16000 habitants,
parmi lesquels un grand nombre de Tibétains devenus sédentaires.
Et très rapidement ici, nous nous sentons bien. En dépit de la
barrière de la langue, le contact facile avec la population est très
agréable. Nos 'Demou- demou', bonjour en langue locale laissent en effet
rarement nos interlocuteurs sans réponse. Trois jours durant, nous allons
donc flâner dans les rues et aux alentours de cet endroit dont nous ne
nous lassons pas. Dans cette enclave où nous refaisons connaissance avec
la culture tibétaine, nous retrouvons certaines similitudes avec avec
les Tibétains du Ladakh indien que nous avions 'survolé', il y
a 4 ans.
La
communauté musulmane, également très largement représentée,
rajoute encore à la diversité ethnique de la ville dominée
-une fois de plus!- par les Hans, autrement dit les Chinois. Aussi naviguons-nous
dans trois communautés à la fois, passant du restaurant musulman
à la gargote chinoise, admiratif devant la richesse calligraphique des
trois écritures rencontrées au fil de nos promenades.
Dans la rue, les magasins tibétains où les peaux de bêtes
devenus fourrures côtoient les mantras et les bijoux de turquoises, succèdent
aux magasins d'électronique ou des quincailleries on ne peut plus chinoises.
Plus loin, une boucherie halal...
Perdus dans les montagnes ou perchés sur les hauteurs de la ville, des
villages encore préservés de l'invasion des Hans nous rappellent
que la région est avant tout de culture tibétaine.
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