Au
cours de cette étape qui nous réconcilie avec le voyage comme
nous l'aimons, nous réalisons deux très agréables balades
à la journée. Ainsi, la première mène nous jusqu'au
monastère tibétain le plus important de la région. Sur
ce sentier de montagne emprunté par les seuls chevaux, yaks et marcheurs,
nous profitons du calme et de la beauté du paysage. Au loin dans les
alpages, les bergers gardent leurs troupeaux de chèvres et moutons et
nous font de grands signes. Au- dessus de nous, des aigles planent et tournoient
à la recherche d'une proie. A nos pieds, de minuscules fleurs jaunes,
mauves, bleues, blanches ou roses égayent le gazon d'un vert éclatant.
A l'approche d'un premier village qui ne compte qu'une dizaine d'habitations,
les cultures en terrasse où travaillent à la main quelques rares
paysans nous impressionnent. Ici, chaque mètre carré de terrain
est valorisé, parfois sur des pentes proches de 45 degrés ne mesurant
pas plus de 5 mètres
de large. Loin de tout, ces familles vivent ainsi du fruit du travail de la
terre et de leur troupeau. Un peu comme il y a un demi ou un siècle chez
nous, les techniques n'ayant guère évolué dans ces régions
rudes, presque austères mais tellement photogéniques!
Seule concession au progrès: l'électricité et, tenez-vous
bien, nous aussi ça nous a fait un choc:les paraboles sans lesquelles
la télévision présente dans presque toutes les habitations
ne serait qu'un meuble sans aucune utilité... Nous disions que les Chinois
n'avaient pas encore eu raison de la culture tibétaine dans les villages
plus à l'écart de Songpan? Erreur!...
Après trois heures de marche,
nous atteignons enfin le monastère tibétain, objet de notre balade.
Allongés sur la pelouse jouxtant le monastère, de jeunes moines
chahutent dans leur robe pourpre. Émissaire chargé de nouer un
contact entre nous, notre appareil photo numérique fait merveille, une
fois de plus. Après une séance photo, nous sommes ainsi invités
à visiter le temple où une dizaine de moines déjeunent.
Invités à prendre des photos à l'intérieur même
du bâtiment -chose fort surprenante-, nous nous amusons des réactions
des moines visualisant leur portrait, tout
en continuant à avaler la bouillie d'orge au beurre de yak que l'on appelle
la tsampa.
Dans cet espace sombre où les tissus
colorés couvrent les murs, Bouddha règne en maître. Des
dizaines de statues à son effigie sont présentes dans ce lieu
de prières et d'étude à ce moment transformée en
cantine!! Omniprésente, presque entêtante, l'odeur du beurre rance
de yak emplit l'atmosphère. Plus que l'encens, cette odeur puissante
caractérise les monastères tibétains. Avant que les nausées
nous gagnent, nous regagnons l'air libre, remerciant nos hôtes de cette
visite très particulière. Au dehors, une vieille femme parcourt
le chemin de pèlerinage et tourne les moulins à prières
en récitant à l'infini des "Om mane padme um"....
Il est 15h. C'est le moment que nous choisissons pour regagner la ville au fond
de la vallée.
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