Il
est bien différent de ceux-là, Jimmy, un jeune moine que nous
rencontrons dans la rue tout à fait fortuitement. Un peu timide, sa curiosité
l'emporte bientôt sur sa retenue naturelle, et, à notre deuxième
rencontre, Jimmy nous propose bientôt de venir boire le thé chez
lui. Si nous avons un peu de peine à saisir à quelle secte il
appartient, nous comprenons que les règles auxquelles est tenu son monastère,
sont différentes de tous les autres monastères bouddhistes que
nous approchés en Asie jusqu'à présent.
La tenue vestimentaire tout d'abord, tranche nettement avec celle des autres
moines. Sans entrer dans les détails, Jimmy possède des manches
à ses vêtements -les bras sont généralement nus pour
les autres- et la pièce de tissu qu'il enroule autour de lui en guise
de cape est bicolore, un parement blanc inhabituel atteste de l'appartenance
à sa secte. Plus étrange encore est sa coupe de cheveux, que l'on
sait assez rase chez les moine. Ici en revanche, le moine n'est pas autorisé
à se les couper. Loin de ressembler à un baba cool, la coiffure
est savamment étudiée. Peignée et roulée sur elle-même,
la couette obtenue
est ensuite enroulée autour de la tête, comme un ruban et maintenue
en position grâce à des pinces. Tout une technique en somme! La
dernière curiosité que nous retenons, et non des moindres, est
la non-abstinence des adeptes à qui la possibilité de se marier
est offerte. Des moines protestants en quelque sorte!
Assis
à l'arrière du vélo de Kamel, Jimmy nous conduit bientôt
dans un appartement parfaitement tenu par ce tout jeune célibataire.
Issu d'une famille aisée de nomades tibétains, Jimmy nous avoue
avoir choisi cette vie par vocation. Radieux, le visage illuminé par
la foi qui l'anime, il est visiblement heureux de son choix.
Reçus impeccablement, Jimmy nous offre en premier lieu le traditionnel
thé tibétain au beurre rance de yak, avant de nous proposer de
goûter ce qui est Le plat des moines -et des nomades- tibétains
par excellence : la tsampa. Plat complet composé de farine d'orge, de
fromage et de beurre de yak, cette pâte que l'on mouille avec du thé
-tibétain, bien entendu!- , se mange alors en boulettes que l'on forme
à la main après les avoir légèrement sucrées.
Et si notre première expérience au restaurant ne nous avait pas
laissé des souvenirs impérissables, nous nous régalons
ici, n'ayant nullement le sentiment de manger la même chose.
Prenant congé de notre hôte si prévenant, nous quittons
bientôt Jimmy et sa maison où, il nous l'avoue à demi-mot,
nous sommes ses premiers invités! Un privilège que nous recevons
comme un véritable cadeau.
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