Reportage précédentReportage suivant'Nous sommes socialistes!...'

Alberto, Maribel et leur neveuNous venons d'entrer dans la très agréable 'casa particular' de Maribel et Alberto à Puerto Esperanza. Comme il se doit en pareil cas (!), Yannick discute le prix de la chambre avant notre installation. De 15 $US (112 frs) la nuit, nous descendons à 10 $US (75 frs) avec le petit-déjeuner!
- Nous sommes partis pour 3 ans autour du monde, explique Yannick, aussi nous devons faire très attention à notre budget... Nous sommes pas des touristes 'normaux'!....
- Nous comprenons, acquiesce Alberto. Nous, nous sommes de vrais socialistes! Si quelqu'un peut payer le prix 'normal', pas de problème. Mais si des personnes comme vous veulent rester alors qu'ils ont moins de moyens, on baisse le prix! C'est comme ça que ça se passe chez nous!! conclut-il avec un large sourire.
Nous le remercions, un peu surpris par tant de simplicité...
- Et comme vous ne pouvez pas vous offrir le repas du soir à 8 $US, nous vous invitons! Ajoute-t-il. Ce sera moins élaboré qu'à l'habitude, ce sera le même repas que nous si vous voulez!
Un peu gênés d'avoir inspirés tant de pitié, nous acceptons avec empressement et enthousiasme...
- C'est comme ça un vrai socialiste!
- Eh bien, dans ce cas, vive le socialisme! plaisante Yannick.Famille de 'Villa Maribel'...
Avec toute la famille (la soeur de Maribel, son mari, les parents et les enfants) qui est pour nous aux petits soins, nous dégustons un fantastique poisson accompagné de riz, de bananes frites et d'une salade de crudités. La première assiette terminée, une seconde nous est servie avec empressement!
- Il faut manger, nous encourage Maribel. C'est Maman la cuisinière, poursuit-elle en la désignant.Ca n'est pas bon?!
- C'est un délice! Mais nous ne mangeons pas autant d'habitude, répond Caroline.

Après ce repas, qui est certainement un des meilleurs repas que nous mangeons pendant notre séjour), Alberto et Maribel nous invitent à rejoindre le salon pour 'discuter un peu'... Repus, nous acceptons leur invitation avec joie, nos hôtes sont tellement charmants qu'on passerait des heures en leur compagnie. Poussant une porte qu'Alberto avait entrouverte avant le repas, Yannick amène gentiment la conversation sur le plan politique. C'est tellement rare de pouvoir discuter ouvertement à Cuba que nous ne voulons pas laisser passer l'occasion...
Rouleur de cigares 'maison'
(interdit à Cuba!)Très rapidement, Alberto reconnaît que la liberté d'expression n'est pas ce qu'il y a de mieux dans les système castriste (!) mais: 'Le baril de bonnes choses est beaucoup plus grand que celui des mauvaises!', affirme-t-il dans un langage très imagé.
- C'est pour ça que les Cubains sont socialistes, dit-il.
- Et il y a quoi dans le baril de bonnes chose? interroge Yannick visiblement intéressé.
- Plein de bonnes choses! S'exclame Alberto avec un sourire éclatant.
Loin de vouloir nous convaincre et éloigné du discours doctrinaire qui se veut convaincant, nous passons ainsi la soirée à discuter de ce fameux 'baril de bonnes choses', qui est très certainement une des raisons pour lesquelles Fidel jouit encore d'une vraie popularité au sein de son peuple...
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