Ville
symbole de la révolution cubaine, Santa Clara fut la première ville majeure
libérée des troupes de Batista en décembre 1958. A la tête des révolutionnaires,
un homme qui deviendra et restera un mythe: Ernesto 'Che' Guevara.
Né dans une famille bourgeoise
de Rosario (Argentine) en 1928, rien ne le prédestine à cet avenir exceptionnel
de révolutionnaire. Asthmatique auquel toute activité physique est interdite,
ses brillantes études font de lui le Docteur Guevara en 1953. Alors qu'une brillante
carrière médicale s'offre à lui, il décide, suite aux nombreux voyages effectuée
en Amérique Latine, de tout laisser tomber pour la lutte politique. La pauvreté
et l'oppression du peuple dont il a été témoin ont fait naître chez lui une
âme de révolutionnaire qui ne le quittera plus.
Témoin du coup d'état militaire fomenté par la CIA au Guatemala en 1953, Guevara
décide de choisir la lutte pour combattre la tyrannie et l'injustice.
Extradé vers Mexico dès 1955, il y rencontre Fidel Castro dont il sera le compagnon
jusqu'au bout. Prenant fait et cause pour le peuple cubain, il trouve alors
une oreille attentive aux théories révolutionnaires qu'il développe. Homme de
terrain, il sera de tous les combats contre la dictature de Batista.
Surnommé le 'Che' par les Cubains à cause du tic de langage des Argentins qui
emploient très couramment ce mot ne signifiant rien de spécial sinon 'Tiens!',
'Hé!', Che Guevara est vite reconnu comme un des leurs.
Nommé commandant par Castro en 1958,
c'est lui qui est à la tête de l'armée révolutionnaire qui libère Santa Clara
à la fin de la même année. Le 2 Janvier 1959, il entrera en vainqueur à La Havane,
au côté d'autres 'barbudos' (barbus). Déclaré citoyen cubain en février 1959
après le triomphe de la révolution, il jouera ensuite un rôle très actif dans
la mise en place des réformes révolutionnaires. Théoricien de la pensée marxiste,
il est tour à tour à la tête du département de l'Institut de la Réforme Agraire,
Président de la Banque Nationale de Cuba (les billets de banque portant sa signature
ont disparu du marché tant l'image du Che fait vendre), et Ministre de l'Industrie.
Chargé de la promotion et de la vente de l'image de Cuba à l'étranger, il est
pour beaucoup le symbole du révolutionnaire luttant pour un idéal.
Loin de se satisfaire de cette position de pouvoir établi, il quitte toute fonction
officielle en 1965 pour exporter son idéal révolutionnaire dans le pays du tiers-monde.
Tout d'abord en Afrique où il enseigne personnellement l'art de la guérilla,
il lutte contre le colonialisme et diffuse ses théories marxistes. Il sera,
par exemple, le 'professeur de révolution' de Laurent Kabila, au Zaïre.
De retour sur le continent américain en 1966, il s'installe en Bolivie d'où
il espère allumer un feu révolutionnaire qui enflammera toute l'Amérique Latine
pour la libérer de l'impérialisme américain. Alors qu'il a levé une armée pour
soutenir sa cause, il est fait prisonnier à Nancahuazu, le 7 octobre
1967, par l'armée bolivienne dans une opération de guérilla. Après consultation
de la CIA, Ernesto Guevara est froidement exécuté à Quebrada del Yuro,
en présence d'officiers américains. Nous sommes le 8 octobre 1967. ( A cet effet,
une petite remarque : le 8 octobre 1967 est une date ô combien importante puisqu'elle
est celle de la naissance de Yannick! Certains y voient un signe!!...).
Mort au combat en défendant les idées auxquelles il n'a cessé de croire toute
sa vie, le Che demeure un symbole (sinon 'LE' symbole) de la cause révolutionnaire.
N'ayant jamais tiré aucun profit personnel ni enrichissement de sa
position, Guevara a toujours placé sa cause au-dessus de tout ce qui finit par
embourgeoiser les révolutionnaires. Après une minutieuse enquête de plusieurs
dizaines d'années, la fosse commune où le Che avait été enterré avec 38 compagnons
d'infortune, a été retrouvée près de Vallegrande, en Bolivie. Identifiés, les
restes de 17 d'entre eux ont été rapatriés à Cuba. Ils reposent désormais en
paix à Santa Clara, la ville symbole à la fois pour le Che et la révolution
cubaine.
En ce 27 décembre 2000, nous effectuons notre 'pèlerinage' dans la crypte du
mausolée superbe de simplicité. A quelques centimètres de nous, ce qu'il reste
du Che semble envahir le lieu... Le sentiment que nous éprouvons est étrange
et indescriptible...S'il n'est plus là pour abreuver la population de ses théories
révolutionnaires, son image sert encore la révolution et Fidel Castro, que les
enfants du Che appellent 'Tio' (Tonton). Objet d'un véritable culte, le Che
représente en effet des millions de dollars de business chaque année. Ainsi,
à Cuba, son effigie est omniprésente et abondamment utilisée à des fins de propagande
commerciales... ce qui doit le faire se retourner dans sa tombe!
'Hasta la victoria Siempre!' Che. ('Jusqu'à la victoire, toujours')'