Dès
notre descente du bus à un demi peso (20 cts) la place, nous partons rapidement
à pied vers le centre de La Havane, où nous nous mettons en quête d'une 'casa
particular' (maison particulière).
Beaucoup moins cher que l'hôtel, cette forme d'hébergement chez le particulier
est autorisée de puis 1993. Très réglementée et seulement accessible aux Cubains
en phase avec e régime -en aucun cas un Cubain fiché comme 'anti-révolutionnaire
n'obtiendra une telle autorisation-, cette forme d'entreprise personnelle fleurit
à une vitesse grand 'V' dans tout le pays, malgré la lourde taxation dont elle
est l'objet depuis 1997 (entre 1993 et 1997, certains ont fait des fortunes!).
Constatant en effet le succès de
cette forme d'hébergement auprès des touristes, le régime, qui rappelons-le
gère toutes les structures hôtelières d'un secteur entièrement étatisé, subissait
une concurrence déloyale et un manque à gagner certain!... Ainsi, à La Havane,
une habitation est taxé 100 $ US (750 frs) par mois. Dans des régions plus touristiques
comme Vinales, c'est 165 $US (1240 frs). Pour terminer, signalons que cette
taxe est forfaitaire... Aussi, nous comprenons un peu mieux la chasse au touriste
qui est menée par chaque propriétaire... Avant de gagner 1 peso, il y a la fameuse
taxe à payer...
Finalement repérables avec nos sacs à
dos, nous nous faisons tout de suite aborder par des rabatteurs, commissionné
sur chaque touriste... Bien sûr, le discours est toujours le même et chacun
prétend posséder lui-même une 'casa particular'. La réalité est toute autre
et, selon le quartier où vous voulez résider, ils vous sortiront une carte différente.
Des V.R.P. multicartes en quelque sorte!!!
Après une petite demie heure de marche, nous atteignons le quartier
où nous voulons nous poser. Brent, notre ami américain rencontré à l'aéroport
de Cancun, doit en effet s'y trouver, maintenant rejoint par un autre de ses
amis (lui aussi Américain), Kip. Si tout se passe comme prévu, nous dînons ensemble
ce soir. Alors que nous avons ralenti le pas, un premier rabatteur nous tombe
sur le poil...
Très amical, en Espagnol puis en Anglais puis à nouveau en Espagnol (!), il
nous propose une chambre:
- Très propre, avec douche et eau chaude dans un quartier très sûr...
- A quel prix? Le coupe rapidement Yannick.
- 25 dollars
- Oh la la, c'est beaucoup trop cher! Poursuit Yannick.
- Non, c'est pas cher! Beaucoup sont ici à 30 ou 35 $ , nous assure-t-il.
Alors que le guide que nous possédons nous annonce des prix aux alentours de
20-25 dollars , nous marchandons:
- Nous cherchons quelque chose à 15 dollars (112 frs), pas plus, dit Yannick.
- D'accord, on y va, c'est tout près de là!...
Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons chez Jésus, au premier étage
d'un petit immeuble fort sympathique. Très propre, rassurant pour un premier
pied-à-terre, nous décidons de rester pour 17,5 dollars (130 frs) la nuit après
10 bonnes minutes de discussion. C'est bien cher pour notre budget quotidien
de 150 frs, mais La Havane n'est pas réputée pour être bon marché... Et nous
ne connaissons encore rien de son fonctionnement et des ficelles plus ou moins
légales de cette capitale.
Après une bonne douche, nous nous installons dans la chambre pour une sieste
de 4 heures! La nuit à l'aéroport et les événements de la veille nous avait
laissé dans un état lamentable! Requinqués, nous quittons nos pénates vers 16h30
pour partir à la rencontre de Brent et de Kip... que nous retrouvons par hasard
au coin d'une rue! Alors que nous n' avons pas encore rencontré Kip, un architecte
de 26 ans, nous sentons immédiatement que le courant passe. En (courtes) vacances
à Cuba avant Noël, Brent et Kip sont décalés par rapport à l'archétype états-union
que nous fuyons généralement... Eux aussi d'ailleurs... et ça n'est sûrement
pas un hasard!!!!