Vendredi 23 Mars 2001
Comme nous l'avions
fait la veille, nous regagnons Papaïchton par la piste bien détrempée. La
pluie tombe en effet à seaux. La latérite ne manque pas d'alourdir nos chaussures
qui pèsent bientôt près d'une tonne chacune!! Les ponchos imperméables qui
couvrent nos sacs à dos nous font ressembler à des escargots.
Côté rythme, malgré la piste glissante, ruisselante et fort escarpée, nous
marchons plutôt bien. Ainsi, une petite heure et demie plus tard, trempées
mais en forme, nous sommes de retour à Papaïchton. En passant devant l'école,
nous apercevons Céline et Gilles, rencontrés il y a 2 jours, déjeunant sous
le carbet accolé à leur logement de fonction.
- Vous prenez un verre? commence Gilles en guise d'accueil. Visiblement plus
en forme qu'il y a deux jours, ce palu n'était en fait qu'une fausse alerte.
- Alors ça va? Vous venez de Loca? poursuit Céline tandis que nous déposons
nos sacs.
Et
la conversation se prolongera ainsi presque sans discontinuité pendant plus
de 2 jours... Leur domicile sera ainsi le nôtre, partageant leurs repas -où
nous avons notamment l'occasion de déguster (entre autre) un excellent maïpouri,
qui n'est autre que du tapir-, leurs balades et leur connaissance de ce village
boni qu'ils habitent depuis septembre dernier.
Une fois de plus, à peine les avons-nous rencontré que nous nous sentons en
phase avec eux. Passionné de voyage, Gilles, le quadragénaire, a déjà beaucoup
bourlingué, notamment en Inde où il s'est rendu à 7 reprises. Nos points
communs sont nombreux et nous partageons une certaine vision de la vie. En
quelques heures, ils sont devenus des copains avec qui nous aimerions continuer
à échanger plus longtemps. Et une fois de plus, nos routes se séparent...
Après un petit-déjeuner en leur compagnie,
nous reprenons nos sacs à dos, un petit pincement au coeur.
Mais telle est notre vie et nous devons l'accepter. Faite de rencontres éphémères
et pourtant tellement enrichissantes!! Il est des matins comme ce lundi, où
on aimerait bien arrêter le cours des choses. Figer des instants pour prolonger
ces moments de bonheur simple. Mais la route nous appelle et le programme
d'aujourd'hui est chargé. 43 kms nous séparent de Maripasoula, que nous avons
choisi de rejoindre à pied.
Sans nous éterniser dans des au-revoirs qui risqueraient de nous faire regretter
notre départ, nous quittons Céline et Gilles.
Il est 8h, la classe commence dans quelques minutes.
- Bon courage, et qui sait... A bientôt?
- En Inde, peut-être... Salut et encore merci!!