Reportage précédent Reportage suivantDes débuts difficiles...

Jeux d'enfantsBien que la vue sur le Mékong soit loin d'être fantastique depuis la terrasse miteuse de cet hôtel où nous avons passé notre première nuit laotienne, nous prenons plaisir à préparer notre petit déjeuner sur notre réchaud à essence. Sur cet espace qui fait office de débarras, nous réussissons à dénicher deux tabourets et nettoyer un bout de table pour nous installer. Dans l'arrière cour que nous dominons d'un étage, les deux coqs qui ont entamé leur concert de 'cocorico' depuis 2h00 ce matin continuent de donner de la voix. Sur le Mékong, quelques rares bateaux font résonner leur moteur plus bruyants qu'efficaces...
- Tu réalises que nous prenons notre petit déjeuner sur le Mékong Caro?...
- Ouais!... Mais pour me séduire, il en faudra d'autre, hein!...
- Tu veux de l'aventure? Tu rêves de partager la vie d'un aventurier? poursuivais-je, comme dans un film où je serais un genre d'Indiana Jones. Et bien suis-moi femme!...
Stop laotien- Heu... Tu ferais peut être bien de refaire tes lacets! Pour un aventurier, ça fait pas très sérieux ça!... Mais j'te suis quand même, va!

Quelques minutes plus tard, le sac au dos -et les lacets refaits!-, nous partons à pied vers la sortie de la ville.
- Vous allez jusqu'où comme ça?, nous interpellent les chauffeurs de tuk-tuk, ces taxis-motos bien caractéristiques dans toute l'Asie du sud est.
- A Luang Nam Tha, répondons-nous en poursuivant d'un pas décidé.
- Et bien montez! Je vous emmène à la station de bus.
- Non non! Nous ne voulons pas aller en bus, mais à pied! Au revoir...
- Mais c'est pas possible! s'exclame l'homme qui poursuit la conversation en avançant avec nous. Nam Tha est à 200 kms d'ici!!
- Oui oui, on sait, mais on ne veut pas prendre le bus, rétorquons-nous. Lao kawn (au revoir) le saluons-nous en Laotien.

Chauffeurs de tuk-tuk souriantL'homme n'en croit pas ses oreilles et en informe bientôt toute la rue! Sous les sourires amusés, nous regarde-t-on ainsi quitter la ville. On nous prend pour des cinglés! Des touristes en vélo, ça s'est déjà vu, mais à pied jusque là-bas, cela semble vraiment être inconcevable! Et ils ont raison, au moins en ce qui nous concerne car nous n'avons pas l'intention de faire ces 200 kilomètres à pied pour être honnêtes. En fait, nous allons tenter la 'marche-stop' : un nouveau moyen de locomotion qui consiste à ... marcher tant que nous ne serons pas pris en stop! Nous associerons ainsi le côté sportif à notre irremplaçable moyen fétiche de déplacement : le stop. On verra bien ce que ça va donner, et nous ne sommes pas vraiment pressés alors...
Dès que nous avons dépassé ce que nous appelons le 'centre-ville' , nous commençons à tendre notre pancarte, écrite dans les deux alphabets pour l'occasion. Dix secondes plus tard, un pick-up s'arrête.
- Luang Nam Tha? essayons-nous de nous faire comprendre.
D'un geste de la tête, l'homme acquiesce et nous fait signe de monter à l'intérieur du véhicule. Nous avons du mal à croire que cela puisse être aussi facile!... Et nous avons raison quand après cinq minutes de route, l'homme nous dépose... devant la station de bus!! En pensant nous rendre service, cet homme nous a en fait écarté d'un kilomètre de notre route!!
- Khàwp jai lai lai! (merci beaucoup) faisons-nous en repartant aussitôt à pied sous le regard médusé des gens qui prennent vraiment les deux falangs (étrangers) que nous sommes pour des fous!
- Ça ne doit pas être très fréquent le stop ici! s'exclame Caroline
- Pourvu seulement qu'ils ne nous ramènent pas tous à la case départ comme ça! Sinon, on n'est pas rendu...
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