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Caroline en ThaïlandeJeu de gamins dans une marePlus de 30°C nous accompagnent encore quand nous atteignons Poïpet, 24 heures plus tard, le poste frontière entre la Thaïlande et le Cambodge. De cette traversée de 700 kms à l'est du pays de Siam, nous ne retiendrons pas grand-chose. Ah si! L'inconfort d'un bus âgé aux banquettes qui ont du mal à tenir en place toutes seules, la musique assourdissante qui tient le chauffeur éveillé mais contre laquelle les boules Quiès sont impuissantes, ou encore les arrêts interminables dans des endroits dont nous ne connaîtrons jamais les noms...
Mais nous sommes aux portes du Cambodge et c'est bien là l'essentiel. Fatigués, certes mais heureux d'atteindre cette étape importante de notre parcours.
Pour nous, le Cambodge c'est avant tout Angkor, cette merveille architecturale connue du monde entier. Mais c'est également la rencontre avec un peuple décimé par des années de guerre et le génocide khmer rouge.Fierté d'une maman
En arrivant au poste frontière de Poïpet, la réalité nous saute brusquement au visage. Crue et abrupte. Plus que jamais ici, le passage de la frontière marque l'arrivée dans un autre monde. En quelques mètres nous avons l'impression d'avoir reculé de plus d'un demi-siècle. Dans une cohue à peine descriptible, des dizaines de charrettes en bois poussées ou tirées par des hommes encombrent l'espace. Chargées jusqu'à l'inimaginable, ils sont parfois quatre ou cinq à peser de tout leur corps pour arracher à l'immobilité ces charges d'un autre âge. Très vite repérés, nous sommes assaillis par des vendeurs qui n'ont souvent pas dix ans, rejoints bientôt par des mendiants qui exhibent leurs moignons pour décupler notre pitié. Enfants, adultes, vieillards en haillons, le Cambodge se présente avec ses images les plus fortes. Le choc visuel est saisissant. Presque insupportable tant la réalité de ces personnes tranche avec celle de nos pays occidentaux. Nous sommes mal à l'aise et tellement impuissants à notre échelle! Sans pouvoir mettre de mots sur ce que nous ressentons tant nos sentiments sont confus, nous avançons vers le poste-frontière, nous frayant un chemin dans le capharnaüm. En contrebas de la route, des enfants s'amusent dans une mare couverte de lentilles d'eau...

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