Reportage précédentReportage suivantDerniers kilomètres cambodgiens

Vendeuse de dernièer minute!Nous savons qu'il nous faudrait beaucoup plus de temps pour découvrir en profondeur ce pays que nous avons le sentiment d'abandonner un peu trop vite. Mais voilà: Denis, notre copain du Lot, vient nous rejoindre sur notre tour, une quinzaine de jours durant. Son avion atterrira demain soir Hô Chi Minh Ville au Viêt-nam. La distance qui nous sépare de l'ancienne Saïgon ne dépasse pas 250 kms mais nous savons aussi qu'ici les distances se comptent en heure de route, surtout lorsqu'on voyage en transport local comme nous nous apprêtons à le faire.
Vers 7h30 ce 11 avril, nous quittons notre guest-house après avoir dû batailler une demi-heure avec le réceptionniste visiblement pas très copain avec le calcul élémentaire (et à la fin plus tellement avec nous non plus, d'ailleurs!). Direction le marché d'où partent les camionnettes démarrent en direction de la frontière. Après une heure et demie de négociations et une chute des prix de 10 à 3 dollars par personne, nous devenons les 25 et 26 ème passagers de ce minivan où 12 places assises sont prévues... Trop serrés, deux passagers décident finalement de rejoindre les bagages sur le toit, libérant ainsi quelques centimètres pour le bien de tous.Négociation délicate...
A la sortie de Phnom Penh, nous sommes à deux reprises, témoins d'une pratique tellement courante ici qu'elle ne choque plus personne: la corruption de la police. Sur tous les axes, des policiers contrôlent ainsi le trafic et se remplissent les poches, à la vue de tous. Ralentissant à la hauteur de l'agent qui nous fait signe de nous garer, un commis de notre chauffeur saute alors du véhicule avec un billet dans la main. Sans un mot, le policier le met dans sa poche et fait signe que le compte n'y est pas. De retour vers le minivan, une femme lui glisse alors deux autres billets, aussitôt remis au policier qui nous fait signe de repartir! Tout est en règle, circulez! Quelques kilomètres plus tard, nous n'arrêterons même pas à la hauteur de ce nouveau contrôle. Le chargé des bakchichs tendra en roulant, un billet au policier qui s'en saisit au passage...
La pratique est tellement courante ici que personne ne s'en étonne plus. Nous lisons même que les policiers versent eux-m^mes des pots de vins à leurs supérieurs pour être affectés aux carrefours les plus lucratifs.
Vers 12h30, alors que nous sommes encore à 10 kms de la frontière, le chauffeur nous invite à descendre.
- Je m'arrête ici! Il faut me régler, vous me devez 6 dollars.
- Mais nous ne sommes pas arrivés! rétorquons-nous, en sentant le mauvais plan.
'Vue Caroline!'- Non, mais il y a des taxis pour la frontière.
- Mais il n'est pas question de payer d'avantage! insistai-je en lui disant que nous ne paierons pas avant d'être arrivées à la frontière.
Visiblement, il n'en revient pas! Sûr de notre détermination, il finit par s'entretenir avec un taxi et, nous disant que tout est réglé, demande son argent.
Sur nos gardes, nous grimpons dans ce nouveau taxi, qui, arrivé à la frontière, nous redemande 1 dollar par personne!!
Les sacs sur le dos, nous lui disons calmement mais fermement qu'il n'en n'est pas question. L'affaire était claire avec son confrère, qu'il s'arrange avec lui! Sur ce, nous rejoignons le poste frontière distant d'une centaine de mètres, notre chauffeur n'insiste même pas. C'était bien essayé, pourtant!...
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