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Le 30 Juillet 2004

Chers lecteurs,
Que rajouter de plus à ces lignes écrites le 3 Mars dernier, sinon que nous les réécririons quasiment mot pour mot aujourd'hui... Les mois passent sans que nous ayons vraiment retrouvé l'entrain qui nous faisait aller de l'avant sur les routes du monde il y a quelques mois. Déprime du voyageur au long cours qui ne retrouve pas ses marques dans ce qui devrait être 'son' monde, ce symptôme n'est pas vraiment nouveau... Mais ça finit par être un peu long!!
Nous avons, il est vrai, beaucoup de mal à trouver la nouvelle étoile vers laquelle nous allons conduire une nouvelle phase de vie. Aussi, nous sommes un peu en rade sur le bord de la route, les lumières artificielles de la vie 'moderne' nous font plus l'effet d'une pollution qu'elles ne nous attirent. Puisse une petite lumière (de lampe frontale??!!!), venue de je ne sais où, nous indiquer la porte de sortie de cette mauvaise période et nous faire glisser dans ce que nous cherchions sans le savoir...
C'est donc un petit appel que nous lançons en l'air, comme ça... parce qu'il n'arrive rien quand on ne provoque pas la chance! Quoiqu'il en soit, si l'envie de nous écrire vous effleure, n'hésitez pas! Contrairement à ce que certains d'entre vous semblent penser, nous sommes loin d'être débordés et sollicités de toute part!! Vous connaissez l'adresse, caya@free.fr!
Pour terminer cette rubrique 'bouteille à la mer', nous sommes toujours prêts à recevoir toutes vos bonnes suggestions et projets qui ne demandent parfois qu'un petit coup de pouce du destin pour passer du rêve à la réalité. En un mot, si vous êtes un peu comme nous en ce moment, que vous voudriez bien avancer mais que vous ne savez pas dans quel sens, écrivez-nous! A plusieurs on va bien y arriver, non??...
Tout est loin d'être désespéré, on vous laisse pour aujourd'hui sur cette note positive!

A bientôt

Yannick et Caroline


Le 3 Mars 2004

A toutes celles et ceux qui nous lisent encore, bien que cette belle aventure fasse maintenant partie du passé (sniff sniff!) , nous vous saluons. Vous saluons et vous remercions pour vous être arrêtés chez nous, une fois une minute -et dans ces cas-là vous n'avez eu le temps de ne rien lire, aussi il vous faudra revenir! - ou des dizaines de fois des heures - auquel cas France Télécom vous remercie également!-.
Humour en moins et sincèrement, MERCI à tous d'avoir parcouru à nos côtés quelques kilomètres dans ce tour du monde que nous avons tenté de vous faire partager du mieux possible au quotidien. Et les milliers de connexions dont vous honorez encore notre travail constituent la récompense suprême de ces centaines d'heures passées sur l'ordinateur.
De retour à la 'civilisation' dans un monde -et un pays- qui méprise chaque jour d'avantage l'essentiel, où la loi de la jungle et de l'argent rythme le quotidien, puisse cette invitation à venir ou revenir faire 'Un tour du monde avec nous', être une preuve supplémentaire qu'il existe un autre monde en dehors du bocal dans lequel nous avons replongé. Un monde où les rencontres sont autant de richesses à partager, un monde où l'être surpasse le paraître, un monde d'échanges et de partages qui démontre chaque jour que les gestes gratuits sont ceux qui, en définitive, ont le plus de valeur.
Utopistes? Idéalistes? Ou tout simplement cinglés?... Telles sont les qualificatifs dont on nous affuble avec un sourire entendu, presque compatissant... Mais personne encore n'a réussi à nous convaincre que nous n'avions plus les pieds sur terre, l'esprit encore quelque peu embrumé par ce voyage en dehors de LA réalité...
On revient toujours différent d'une telle expérience. Heureusement oserais-je dire, le contraire prouverait qu'on aurait mieux fait de regarder la télé! Voyager c'est ouvrir les yeux, se confronter à des réalités et des modes de pensée autres, aller à la rencontre des autres et de soi-même. C'est également expérimenter pour de vrai ce que nous avons de plus précieux alors que notre société de consommation ne nous en donne que l'illusion : la liberté.

Aussi, et vous l'aurez deviné ( normalement!!), le retour dans le 'bocal' est une épreuve. S'il est vrai que nous avons évolué en accéléré et pris conscience de bien des choses qui nous aurait fallu peut-être toute une vie à comprendre, le monde - et notre pays - a extraordinairement changé depuis notre départ en septembre 2000. Tant au plan politique (élections de Bush aux USA, gouvernement Raffarin chez nous, attentat du 11 septembre, guerre en Iraq, etc ...) que dans les médias (arrivée de la télé-réalité), nous avons plus que jamais le sentiment qu'il tourne de moins en moins rond. Et tant que l'argent, le dieu tout puissant à qui tout le monde consacre le plus clair de sa vie, règnera en maître absolu, tant que l'homme sera au service de l'économie et non pas le contraire, nous continuerons à accélérer pour aller "droit dans le mur", comme le dit Albert Jacquard, cet humaniste que nous chérissons.
Dans ce noir constat d'une bien triste réalité que dissimulent de plus en plus mal les médias, nous entendons heureusement quelques petites voix qui chantent une musique un petit peu différente. C'est vers celles-là que nous essayons de tendre l'oreille, afin de faire quelque chose de notre vie qui ne soit pas trop en désaccord avec notre état d'esprit. "Prendre sa place dans le trafic" comme dit Cabrel. Cela peut prendre un peu de temps, mais nous allons y parvenir! Vivre de nos voyages est une piste, travailler dans l'humanitaire en est une autre... Si par extraordinaire un ou une d'entre vous avait un conseil, un tuyau, nous sommes bien entendu toute ouïe. (caya@free.fr).

Concrètement, parce qu'on ne vit pas ici bas d'amour et d'eau fraîche, ni même de bonnes idées, encore moins de ses économies même en vivant très chichement, et bien nous avons reposé un pied dans la société et repris le travail. Histoire de survivre en attendant des jours meilleurs... Caroline a donc retrouvé le chemin de l'auto-école, à Dinard, dans un cadre côtier fort agréable qui permet de faire passer la pilule. Quant à moi, en disponibilité de l'Éducation Nationale jusqu'en Septembre prochain (au moins!...), je suis -avec Caroline puisque c'est un emploi de couple qui était offert- devenu gardien d'une belle propriété associative en bord de mer, à Saint Lunaire. C'est donc de notre nouvelle adresse -et logement de fonction s'il vous plaît!- que je vous écris ces quelques lignes, en lorgnant sur la mer qui n'est qu'à 2 minutes à pied de notre nouveau pied à terre. Rien de mieux pour rêver de nouveaux horizons, le virus du voyage ne se soigne décidément (et heureusement!) pas...

En attendant de vous lire, nous vous disons à bientôt.

Yannick et Caroline


Le 31 Décembre 2003

Alors que 2003 n'a plus que quelques heures à vivre, recevez, chers lecteurs, connus ou inconnus, tous nos voeux pour 2004. Du bonheur, du bonheur et encore du bonheur! Sans oublier bien sûr des projets de voyages, histoire d'ajouter à sa vie ces belles rencontres dont on reste riche toute sa vie. Voyager ouvre les yeux et élargit les horizons. Saint Augustin comparait ainsi le monde à un livre et disait que celui qui ne voyage pas n'en lit que la première page.
Aussi, nous souhaitons à tous que vous ne vous arrêtiez jamais de feuilleter ce merveilleux ouvrage...
Bon vent à tous et Bonne année 2004 ...
De notre côté, les projets renaissent. Nous commençons sérieusement à envisager l'écriture d'un bouquin et la création d'un diaporama. Mais avant toute chose, c'est un endroit où loger que nous cherchons. Alors si jamais vous entendiez parlez de quelque chose bon marché (quelque soit l'endroit, nous ne sommes plus à quelques kilomètres près!), n'hésitez pas à nous en faire part sur caya@free.fr. Par avance, MERCI!
Côté site, nous venons de mettre en ligne (enfin!!) quelques contes et recettes nouvelles ( Népal, Inde), ainsi que la mise à jour des rubriques 'A faire/A fuir' que nous avions omis

Voilà, c'est tout pour cette année.

A l'année prochaine donc!

Yannick et Caroline


Le 17 Décembre 2003

Voici maintenant des mois que nous n'avions remis à jour notre site. Aussi pour commencer, nous voudrions nous en excuser auprès de vous, chers lecteurs. Si l'intervention chirurgicale de Caroline s'est parfaitement déroulée, deux mois de convalescence étaient nécessaires avant d'envisager donner une suite quelconque à notre voyage interrompu prématurément. Et écrire sur nos interrogations et notre retour au pays n'offrait à nos yeux pas grand intérêt à tous ceux venus nous accompagner et faire 'Un tour du monde avec nous'. Aussi, nous sommes-nous jusqu'ici abstenus. Je tiens quand même à vous rassurer quant à la santé de Caroline. Mis à part une cicatrice encore un peu douloureuse, tout va bien. Pour ma part, mon entorse n'est plus qu'un mauvais souvenir. Le bulletin médical est donc bon.

D'un point de vue physique en tout cas, parce que notre réadaptation au "vrai" monde, à la réalité n'est finalement pas aussi aisée que nous l'imaginions. Nous avions largement préparé le départ de notre tour du monde. Le retour précipité nous a privé de ce temps indispensable à la préparation au retour. Un voyage de longue durée ne peut pas être une simple parenthèse dans une vie. C'est d'avantage un départ vers une nouvelle vie, et en tout cas beaucoup plus en phase avec nos aspirations les plus profondes. A l'heure actuelle, nous sommes encore en phase de recherche, le bout du tunnel pointe son nez, nous l'espérons... On se dit que réaliser un diaporama serait peut être une idée, voire même l'accompagner d'un livre... Mais est que ce sont de bonnes idées?? Là est toute la question! Et le travail est considérable avant d'envisager toute rentrée d'argent pour vivre. On y réfléchit encore. En tout cas, si vous avez des suggestions à nous soumettre, nous sommes preneurs! (caya@free.fr). N'hésitez pas en tout cas à nous écrire, car contrairement à ce que certains d'entre vous pensent, nous sommes loin de crouler sous les appels et les mails de toute part! Alors n'hésitez pas, ça nous fera le plus grand plaisir!

Et comme la fin d'année approche, et avec elle la traditionnelle course effrénée à la consommation, gardons en mémoire que la majorité de la planète vis en dessous du seuil de pauvreté. Oh bien sûr, il ne faut pas que ces propos déplacés donnent un mauvais goût à votre dinde de Noël mais gardons quand même en mémoire qu'
" Être né quelque part
Pour celui qui est né
Est toujours un hasard
"
comme nous le rappelle Maxime Le Forestier.

Sans casser l'ambiance, nous vous souhaitons à tous un JOYEUX NOËL et vous présentons TOUS NOS MEILLEURS VOEUX POUR 2004! Plein de bonheur et de voyages à tous, et surtout, gardez un oeil lucide sur notre monde! En cadeau, nous vous offrons à nouveau la lecture d'un texte d'Ebeny que nous devrions avoir plus souvent devant les yeux.

"Si on pouvait réduire la population du monde en un village de 100 personnes tout en maintenant les proportions de tous les peuples existants sur la terre, ce village serait ainsi composé:
57 asiatiques
21 européens
14 américains (Nord, Centre et Sud)
8 africains

Il y aurait:
52 femmes et 48 hommes
30 blancs et 70 non blancs
30 chrétiens et 70 non chrétiens
89 hétérosexuels et 11 homosexuels
6 personnes posséderaient 59% de la richesse totale et tous les 6 seraient originaires des USA
80 vivraient dans des mauvaises maisons
70 seraient analphabètes
50 souffriraient de malnutrition
1 serait en train de mourir
1 serait en train de naître
1 posséderait un ordinateur
1 (oui, un seulement) aurait un diplôme universitaire

Si on considère le monde de cette manière, le besoin d'accepter et de comprendre devient évident.
Prenez en considération aussi ceci:
Si vous vous êtes levé ce matin avec plus de santé que de maladie, vous êtes plus chanceux que le million de personnes qui ne verra pas la semaine prochaine.
Si vous n'avez jamais été dans le danger d'une bataille, la solitude de l'emprisonnement, l'agonie de la torture, l'étau de la faim, vous êtes mieux que 500 millions de personnes.
Si vous pouvez aller à l'église sans peur d'être menacé, torturé ou tué,vous avez une meilleure chance que 3 milliards de personnes.
Si vous avez de la nourriture dans votre frigo, des habits sur vous, un toit sur votre tête et un endroit pour dormir, vous êtes plus riche que 75% des habitants de la terre.
Si vous avez de l'argent à la banque, dans votre portefeuille et de la monnaie dans une petite boite, vous faite partie du 8% les plus privilégiés du monde.
Si vous parents sont encore vivants et toujours mariés, vous êtes des personnes réellement rares.

Si vous lisez ce message, vous venez de recevoir une double bénédiction, parce que quelqu'un a pensé à vous et parce que vous ne faites pas partie des deux milliards de personnes qui ne savent pas lire.
Travaille comme si tu n'avais pas besoin d'argent.
Aime comme si personne ne t'avait jamais fait souffrir.
Danse comme si personne ne te regardait.
Chante comme si personne ne t'écoutait.
Vis comme si le paradis était sur terre.
Envoie ce message à tes amis. Si tu ne l'envoie pas il ne se passe rien du tout. Si tu l'envoie quelqu'un peut sourire en le lisant." Ebény

Allez, encore une fois, JOYEUX NOËL et TOUS NOS MEILLEURS VOEUX POUR 2004!
A bientôt

Yannick et Caroline


Le 16 Août 2003.

Ça y est, la boucle est bouclée! Nous venons ce jour de couper à nouveau la ligne 2°21 de longitude Ouest correspondant à position de la petite bourgade bretonne de Missiriac d'où nous avons entamé notre périple voici 1063 jours. Ceci signifie alors que nous avons fait le tour du monde!!
- Déjà!!, entendons-nous 'déjà' certains d'entre vous, alors que nous n'avons cessé de vous promettre une suite après l'achat récent de notre tandem...
Et oui, 'déjà' regrettons-nous! C'était loin de nous effleurer l'esprit voici encore une semaine. Mais voilà, un, et même deux cas de force majeure viennent de bouleverser une fois de plus nos plans. Nous rentrons pour raison médicale. Nous tenons quand même à vous rassurer, nous ne sommes pas à l'article de la mort! Bon... De là à dire que tout va bien, il y a un pas. Mais attendez un peu qu'on vous raconte un peu cela en détail...
Comme nous vous l'annoncions il y a un mois, nous avons profité de notre étape hexagonale pour visiter nos familles sur leur lieux de vacances méridionaux tandis que nous siégions dans la partie sud de la France. Rapide escale à la grand' messe larzacienne du week end dernier (quand même!!), et nous étions de retour chez Denis, notre copain lotois où nous avions pris rendez-vous pour un check-up médical sérieux avant d'attaquer nos nouvelles aventures...
Si les bilans sanguins étaient - outre une légère carence en fer pour tous les deux - parfaits, Caroline qui, il est vrai n'avait rien révisé (!), s'est vu recaler à l'option qui n'est réservée qu'aux filles. Il est vrai qu'elle s'en doutait un peu. Des symptômes de plus en plus menaçants et des douleurs abdominales de plus en plus fréquentes laissaient à penser qu'il y avait 'quelque chose' qui se passait. Et le verdict est tombé après quelques minutes d'auscultation: un kyste de la taille d'un pamplemousse - excusez du peu, elle ne fait pas les choses à moitié! - s'avère être la raison de tous ses problèmes.
Bilan : une opération d'urgence a été décidée, mettant ainsi une sérieuse pause à nos projets aventureux qui passent, vous le comprendrez aisément, au second plan de nos préoccupations tourdemondiques.
Et comme un malheur n'arrive jamais seul, tandis que Caroline était en consultation, je n'ai pas trouvé mieux que de me faire une entorse à la cheville gauche!! Le résultat des courses n'est donc pas brillant. Trois semaines d'immobilisation et béquilles obligatoires pour moi, et hospitalisation et opération chirurgicale programmée cette semaine pour Caroline! Si nous ajoutons à cela une indispensable période de convalescence, ceci signifie donc que nos projets tandémistes sont repoussés à une date future que nous ne maîtrisons pas vraiment.
Sans nous poser d'avantage de questions et pour des raisons évidentes de facilité, nous avons donc décidé de rentrer en Bretagne. C'est donc un peu à regret que nous 'bouclons la boucle' aujourd'hui, mais c'est la vie! Nous nous consolons en nous disant que nous avons eu la chance de ne connaître aucun pépin de santé pendant nos 35 mois de voyage. Et la France est sans aucun doute le meilleur endroit du monde pour se faire soigner quand on a des moyens financiers limités, nous le savons.
Escale bretonne forcée donc, retour au port sans date précise de nouveau départ: nous ne maîtrisons actuellement pas toutes les données. Quoiqu'il en soit, nous gardons un moral inoxydable de voyageurs ayant des centaines de projets en tête. Et si physiquement nous avons bien effectué un tour du monde, ceci ne signifie pas forcément que nous avons fini 'notre' tour du monde. Notre tandem -qu'il va, au passage, nous falloir rapatrier depuis Cahors dans le Lot jusqu'en Bretagne (si vous avez des idées, n'hésitez pas à nous en faire part, Merci) -, est loin d'avoir parcouru les milliers de kilomètres que nous lui avons promis, c'est juste une question d'honnêteté entre lui et nous...
Comme vous le voyez donc, l'heure n'est pas encore venue pour dresser un bilan de notre tour du monde, nous ne venons que d'achever la première étape. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés de la situation ainsi que de nos états de santé respectifs!!
A part cela tout va bien, c'est quand bien sympa de revoir son petit monde. Mais partir revoir le monde n'est pas mal non plus...
Merci encore à tous de continuer à nous suivre et nous écrire (caya@free.fr), nous vous en sommes très reconnaissants.

A bientôt donc... pour un premier bulletin de santé... et l'amorce de nouveaux projets, nous l'espérons!

Yannick et Caroline



Le 16 Juillet 2003.

Notre tandemVoici maintenant presque deux mois que nous avons laissé notre site orphelin, vous laissant sans aucune nouvelle de vos aventuriers (tu parles!) préférés. Était-ce la canicule qui sévit actuellement en France qui avait asséché la plume de notre stylo électronique? Était-ce alors une forme de soutien manifeste à la colère des enseignants (rappelons quand même que je suis encore prof, en dispo certes, mais encore sur les listes du ministère!... Enfin,... je crois...) pour qui les mois de Mai et Juin ont été jonchés de pointillés? Ou encore une adhésion au mouvement des intermittents que nous aurions rejoint? Ou alors nous aurions tout bonnement décidé de raccrocher définitivement nos sacs à dos, et mis un terme à ce tour du monde entamé voici maintenant 34 mois, ce qui expliquerait la forme si plane de l'encéphalogramme de yaca.net. Ou bien encore..., à moins que ce ne soit...
Eh bien non! Rien de tout cela, on vous arrête tout de suite. Cessez de vous gratter les méninges, nous allons tout vous raconter...

Lorsque nous vous laissions le 26 mai dernier dans ces mêmes 'Dernières nouvelles', nous vous disions notre volonté de trouver une idée pour redonner du souffle à notre voyage. Et bien ça n'a pas été facile, mais notre bonne étoile nous a encore une fois souri. Nous venons de réaliser notre rêve en dénichant L'Occasion quasi introuvable, à savoir un tandem sur mesure d'occasion adapté à nos tailles! Et tout ça à un tarif adapté à notre bas de laine. C'était inespéré!

Accueil familial en Haute Saône 
chez Robert et RaymondeAprès une petite escale sur l'île de Noirmoutier où, le temps du week-end du 8 mai, nous avons rejoins les deux frères de Caroline et leur famille respective pour des retrouvailles, (émouvantes encore une fois, vous l'imaginez) après plus de 2 ans et demi de séparation, nous avons gagné la Haute-Saône en une journée de stop. Direction donc cette fois, l'est de la France où nous attendait le chaleureux accueil d'un oncle et d'une tante de Yannick, "fervents supporters des globe-trotters". Cette étape des plus agréables nous mettait en effet à un saut de puce (tourdemondiste quand même, puisqu'il nous restait une bonne centaine de kilomètres) de Mont sous Vaudrey dans le Jura, où nous étions sur la piste d'un tandem d'occasion.
Et là, vous allez dire que j'exagère si je vous dis que nous avons rencontré un homme exceptionnel. Plus que vendre son tandem, Noël, un amateur tandémiste connu et reconnu dans le milieu, voulait que nous trouvions "le tandem adapté au juste prix". Et si par inexpérience nous avions voulu acheter son tandem, il ne nous l'aurait pas vendu, nous avoue-t-il. Et comme s'il présentait que sa machine était inadaptée avant que nous ne lui rendions visite, Noël avait déjà pris contact avec des amis normands qui pensaient également se séparer de leur tandem. "Celui-là, c'est ce qu'il vous faut!" nous conseille-t-il enthousiaste. J'ai dit à mes amis de ne pas le mettre en vente avant que vous ne les contactiez", poursuit-il. Ne pouvant être mieux conseillés, nous quitterons donc Noël sans tandem, mais avec une adresse sur laquelle reposaient désormais tous nos espoirs.

Quelques heures après l' "achat"...Retour donc en Haute Saône et départ le surlendemain (en stop toujours) pour Ifs, située au sud de Caen (14), que nous atteignons le soir-même sans difficulté, toujours aussi enchantés par ces 'rencontres de pouce'. Comme il semble être de coutume chez les tandémistes, nous sommes accueillis par 'Papy et Mamy' (ils sont ainsi connus dans le milieu) comme des amis. "Vous allez prendre la soupe avec nous!", "Vous allez dormir dans le camping-car" nous invitent-ils, avant même que nous n'ayons pris une décision quant au tandem qui semble correspondre à ce que nous recherchons. Il faut dire que 'Papy' et 'Mamy' sont des personnages. Respectivement âgés de 75 et 73 ans, ils se séparent de leur premier tandem avec lequel ils ont parcouru 130 000 kms en 20 ans. Et non pas pour raccrocher, mais plutôt parce qu'ils viennent d'en racheter un neuf, plus adapté à leurs randonnées futures! Une pêche de jeunes de vingt ans!
Une bonne demi-journée nous sera nécessaire pour trouver les bons réglages, et nous prenons la décision le sourire aux lèvres. Ce tandem de marque 'Follis' vient de passer de main.
A cet instant, nous savons que nous repartons pour une aventure toute nouvelle, celle après laquelle nous courions depuis notre retour en France. Ça y est, le pas vient d'être franchi, les 'Yaca' sont repartis!!

Et c'est vrai qu'il s'agit là d'un vrai pari. Si j'ai pour ma part fait quelques centaines de kilomètres en vélo et que j'aime ce sport et connais relativement bien la mécanique, Caroline n'a jamais roulé plus de 30 kilomètres consécutivement... Quand on sait que notre prochaine étape est située à 11 kms de Cahors, c'est à dire à plus de 600 kms à vol d'oiseau, on mesure un peu mieux le challenge. Mais cela ne nous impressionne pas. L'équipe est soudée (on l'a prouvé, non??), le moral au beau fixe et le physique pas trop mal en point : Y'a (plus) qu'à en somme!!

Un arrêt d'une bonne demi-journée au Décathlon de Mondeville où nous nous faisons une garde-robe de cyclo-touristes (pas simple pour savoir vraiment ce qui est indispensable), et nous faisons notre premiers tours de roues... loin d'être évident tant le poids de l'ensemble pèse sur la direction.
- Tu ne vas plus avoir besoin de faire de 'muscu', me souffle Caroline qui trouve finalement plus facilement ses marques que prévu. Chez Bernadette et Benoit
Tendu par l'inexpérience et la circulation de cette banlieue caennaise, je fais mon possible pour ne pas effrayer Caroline, et surtout me rassurer au passage... Une vingtaine de kilomètres le premier jour, une cinquantaine le lendemain (et deux crevaisons!), la même chose le jour suivant, et l'appréhension du départ disparaît peu à peu. Au fil des bivouacs improvisés en pleine nature, des kilomètres sur les petites routes escarpées de la Suisse Normande, nous avons le sentiment de démarrer un nouveau tour, heureux et dopés par la nouvelle aventure qui s'annonce.
De retour dans une région que nous avons habité le temps d'une année scolaire, nous en profitons pour rendre visite à d'anciens collègues de lycée de La Ferté Macé. Surpris et incrédules ("Mais c'n'est pas possible!! Vous n'êtes plus au bout du monde??...), les retrouvailles sont des plus amicales. Chez Geneviève et Olivier, nous
seront reçus pendant 4 jours tandis que Benoît et Bernadette nous accueillent 3 jours, comme des amis qu'on est heureux de retrouver. Un vrai bonheur en tout cas pour nous et un immense merci à eux!

Premiers pas avec Mathieu  A 15 km/h de moyenne (ça ne va pas vite avec le poids), nous apprécions les paysages variés qui nous conduisent peu à peu vers la vallée de la Loire, puis Châtellerault où nous sommes accueillis chez Laurence et Bruno, d'anciens collègues de travail. C'est là que nous apprendrons une terrible nouvelle: l'oncle de Caroline qui nous avait hébergés à Ezanville (95) à notre retour en France vient d'être terrassé en quelques semaines par un cancer fulgurant. Pour nous c'est bien évidemment la stupéfaction. Laissant notre tandem chez nos amis, nous rejoignons alors la région parisienne en stop pour assister aux obsèques, retrouvant ainsi une partie de la famille dans des circonstances peu propices aux retrouvailles joyeuses. Et comme un mauvais sort qui semble s'acharner sur la famille de Caroline, nous apprendrons le décès d'un autre de ses oncles, au retour de la cérémonie funéraire. Nous sommes sous le choc.
Cas de force majeureDernière photo de Jean-Pierre..., nous décidons alors de rentrer avec la famille à Dinard pour assister aux obsèques du second. Retour forcé au pays dans des circonstances tragiques qui sont loin de correspondre au retour en Bretagne que nous imaginions. Quelques jours seulement et, sans même rendre visite au Morbihan tout proche d'où nous sommes partis, nous reprenons la route de Châtellerault où nous attend notre tandem pour des jours beaucoup plus agréables.
Sous la canicule, nous reprenons alors le chemin de l'aventure, parcourant les petites routes de la Vienne, de la Haute Vienne et de la Charente, à raison d'environ 80 kilomètres de la journée. Si l'exercice est difficile, nous nous y employons avec beaucoup de plaisir. La France profonde que nous ne connaissons pas nous ouvre ses bras. Et toujours nous rencontrons des gens sympas pour discuter un peu, où nous offrir un coin de champ pour planter notre tente pour la nuit. Ainsi retrouvons-nous la joie d'avancer à nouveau, même quand les jambes se font un peu plus dures. L'exercice est certes difficile pour un début, mais le moral demeure calé au beau fixe. Et même quand il s'agira de passer les bosses bien raides du département de la Dordogne que nous traversons du nord au sud.
Pari réussi après
 nos 807 premiers kms
C'est ainsi qu'en douze étapes, nous couvrirons les 807 kilomètres qui séparait Ifs dans le Calvados à Douelle, petit bourg lotois situé à 11 kms à l'ouest de Cahors. Douze étapes qui viennent simplement de commencer à nous donner goût à ce nouveau moyen de locomotion. En partant pour cette nouvelle aventure, nous espérions que cela nous plairait: hé bien c'est encore mieux!! Si nous nous refusons encore à échafauder des plans précis sur la suite de notre parcours, nous commençons toutefois à envisager de plus en plus sérieusement l'idée première qui était de descendre en Afrique pour y passer l'hiver au chaud...
Mais avant cela, nous allons encore avaler quelques kilomètres à la force du mollet dans le sud et le sud-est de la France, histoire de passer la saison estivale 'à la maison', rejoints par plusieurs membres de la famille pour lesquels nous sommes désormais beaucoup plus accessibles. Nous allons donc gentiment profiter de ces moments, avant, c'est sûr, de repartir pour de nouveaux horizons.
Le virus du voyage est toujours là, la passion du tandem est en train de naître. Bref, nous ne sommes pas encore sur le retour...

Comme vous voyez, tout va bien pour nous deux, et même si nos rendez-vous sont moins réguliers, nous ne vous oublions pas. Nous ne vous quittons pas sans, bien entendu, vous avoir souhaité de BONNES VACANCES, pleines de belles rencontres et de moments magiques.

A bientôt


Yannick et Caroline

Le 26 Mai 2003

On vous avait prévenu: la surprise va être de taille pour un certain nombre d'entre vous, surtout pour tous ceux qui nous croient encore à quelques milliers de kilomètres d'eux. Attachez donc vos ceintures chers lecteurs, la nouvelle va maintenant apparaître sous vos yeux : Nous sommes de retour en France!
- Finie donc votre petite balade?...
- Eh bien, non, pas tout à fait encore, puisque nous n'avons pas encore bouclé la boucle, pas encore franchi la frontière bretonne: notre tour du monde n'est donc pas achevé. En un mot, nous n'avons pas encore dit ni écrit notre dernier mot...
- Mais où êtes-vous donc??
- Ah, c'est bien la question! A l'heure où nous vous écrivons, nous sommes réfugiés dans un tout petit village du Lot, chez Denis, un copain de longue date, un fidèle parmi les fidèles, responsable -nous en sommes sûrs!- de quelques centaines de visites sur yaca.net...
- Et qu'y faisons-nous?
- Ben, nous nous reposons un peu avant de prendre une décision quant à la suite de notre tour. La surprise que nous vous avions réservée vient en effet de tomber à l'eau, il va nous falloir rebondir une fois de plus. En quelques phrases, voici le nouveau projet auquel nous voulions donner le jour.
En atterrissant à Roissy Charles de Gaulle le 8 Mai dernier, nous tentions en effet un pari risqué: celui de remettre en état un tandem de 1936 -qui dormait dans le grenier de mes parents depuis 17 ans-, et de repartir pour un tour, attelés en duo pour une nouvelle aventure française, européenne, voire africaine si l'aventure nous plaisait. Un superbe objet à remettre sur roues donc, repeint et rechromé à neuf auquel il manquait toutefois quelques pièces essentielles, quasiment introuvables compte tenu de l'âge de l'ancêtre. Mais à force de ténacité, de bons tuyaux (merci Jean!) et de belles rencontres (Merci à Monsieur Csuka de Levallois, et à Gabriel et Claude, technicien de la fédération Française de cyclotourisme), le vieux Wonder stéphanois (c'est sa marque) a pu refaire ses premiers nouveaux tours de roues, chevauché fièrement par vos deux serviteurs, fiers comme des bars-tabac!! Un vrai bonheur!
Mais malheureusement, il a rapidement fallu se rendre compte à l'évidence: notre tandem n'est pas du tout adapté au voyage que nous lui proposions de faire, chargé comme une mule alors que notre belle machine ne se plaît que sur les routes planes, et ne supportera jamais les porte-bagages indispensables que nous voulions lui imposer...
Histoire de notre tandem, en 3 photos...
Avant
Pendant...
Et après!

Dommage pour nous, le pari n'est qu'à moitié gagné. Gagné pour la renaissance de ce vieux tandem, mais perdu pour le projet fou que nous voulions mener.

Et bien que nous ne soyons plus qu'à quelques centaines de kilomètres de la ligne d'arrivée qui bouclerait notre fabuleux tour du monde, nous ne sommes pas encore prêts à poser nos sacs.
- Alors pourquoi être revenu en France si c'est pour repartir?? nous demanderez-vous.
Bonne question! En quelques mots, nous dirons simplement qu'après l'Egypte, nous ne nous sentions pas l'énergie nécessaire pour poursuivre en Afrique, en voyageant en dehors de tout système touristique organisé. Ce qui n'est pas notre tasse de thé, vous l'aurez deviné. Enchainer le continent africain après plus de 2 ans et demi de route, cela représentait une quantité d'énergie que nous n'avions pas. Et se cacher la face c'était risquer de passer totalement au travers de cette étape africaine qui ne sera pas une partie facile. Aussi avons nous préféré y renoncer pour l'instant. Pour l'instant seulement.
Aussi, en reprenant un peu de souffle en Europe, qui plus est en utilisant un moyen de locomotion qui nous tient particulièrement à coeur -j'ai réussi à convaincre Caroline que le voyage en vélo est un des plus beau!-, nous voulions redoper notre voyage, et repartir de plus belle! Mais voilà, ça ne 'roule' pas comme nous l'aurions aimé. Ce qui ne signifie toutefois pas que nous baissons les bras et abandonnons la partie, loin de là! Et pour réfléchir au calme, nous avons répondu favorablement à l'invitation de notre ami, et sommes depuis hier "cachés" dans un petit village du Lot.
Hier en effet, nous avons, avec grand bonheur de la liberté du voyage retrouvé, traversé en auto-stop la France du nord au sud, sans aucune difficulté.
Pour la première fois de notre vie, nous découvrons avec plaisir la beauté de cette partie du monde que nous ne connaissons pas...
Et pour la suite de notre voyage, nous ne savons pas encore comment ni où, ni pour combien de temps, va se poursuivre notre voyage. Acheter de 'vrais' vélos de randonnée n'est pas vraiment envisageable financièrement parlant, il va donc nous falloir redoubler d'inventivité et d'idées nouvelles pour redonner un dernier nouveau souffle à notre tour qui se refuse à rendre son dernier ... Si vous avez des suggestions à nous soumettre, n'hésitez pas à nous écrire sur caya@free.fr. Nous comptons sur vous.

Autrement, nous vous rassurons: tout va pour le mieux pour nous deux. Nos cerveaux sont en surchauffe pour trouver une idée qui nous donne pleine satisfaction, nous vous tenons au courant.

A bientôt

Yannick et Caroline

Les nouvelles du 11 Mars au 7 Mai 2003