Sous
une chaleur retrouvée, les équipes de stop reprennent modifiée
reprennent la route, direction la mine de Tiebaghi, située à quelques
kilomètres au sud de POUM.
Malheureux il y a quelques jours, je serai plus heureux aujourd'hui. Avec Antoine
et Jeanne, nous récupèreront finalement Simon, bloqué avec
le reste de l'équipe 500 mètres plus loin. Au volant Celia, une
sympathique jeune métro qui réalise ici sa première expérience
professionnelle. Avec sa maman venue la retrouver, elles visitent le territoire
et sont impressionnées par notre escapade à sept. Avec elles,
nous faisons une petite centaine de kilomètres avant qu'elles nous quittent
sur la route de Poum.
- Bonne chance les amis! nous encouragent-elles en repartant.
Les autres sont encore loin!... Sous le soleil, Antoine, Simon et Jeanne sont
heureux d'avoir jouer ce tour au reste de l'équipe.
- On a une tente, le réchaud et de la nourriture! résume Jeanne
du haut de ses 6 ans. On peut dormir n'importe où, hein Yannick? m'interroge-t-elle
pour s'auto-rassurer.
Finalement, le bivouac sera beaucoup plus luxueux que prévu...
Après avoir laissé une pancarte donnant rendez-vous au reste de
la troupe "A POUM DEMAIN 9h00" à l'entrée de la mine
de Tiebaghi qui ne reçoit plus de visite (!!), Guy, notre chauffeur nous
invite chez lui! Dans la très sympathique maison faite de ses mains en
bord de mer, nous sommes reçus comme des rois! Caldoche à la retraite,
Guy vit ici seul depuis la disparition récente de sa femme. Le coeur
sur la main, il n'a qu'un souhait : nous faire plaisir et partager notre bonheur
visible. Pêcheur et chasseur émérite, ses congélateurs
pleins à craquer débordent de bonnes choses.
- J'ai pris du picot cet après midi, nous dit-il. Vous aimer le poisson
les enfants? Avec du riz? J'ai de la salade et des tomates aussi... Mais peut
être boirez vous un jus de fruit avant, les enfants? ... Avec des gâteaux
apéritifs?..
Les enfants sont aux anges et ne s'inquiètent même plus de savoir
où sont passés leur parent et Caroline! De mon côté,
je suis comblé de pouvoir leur faire vivre une telle expérience.
Tandis qu'Antoine, Simon et Jeanne finissent la soirée sur le canapé
devant la télévision, Guy me raconte un peu de sa vie à
la mine, sur ce caillou qui est sa terre natale. Ouvert, il me fait découvrir
une autre facette de 'son' pays, tentant de m'expliquer combien le monde caldoche
est encore loin du monde kanak, "mais ça va mieux entre nous maintenant",
avoue-t-il. Sans haine ni racisme vis à vis de ceux qui habitent ce pays
depuis des générations, la conversation avec cet homme aimant
la compagnie m'est bien agréable.
Après une nuit passée dans des lits (!), et un bon petit déjeuner,
Guy nous ramène gentiment à la mairie de POUM distante d'une trentaine
de kilomètres de son domicile où il nous a si gentiment accueillis.
La pluie tombe drue ce matin, il fait un temps à ne pas mettre un auto-stoppeur
dehors!...