Reportage précédentReportage suivant Accident!

Il fait plus de 30° sur ce plateau que seul ce long ruban autoroutier traverse, nous crevons de chaleur. Pas un arbre, pas un poil d'ombre pour nous protéger, au milieu de nulle part. Il va falloir jouer de charme pour décoller d'ici ! Avec une voiture toutes les 10 minutes, c'n'est pas gagné !
Pourtant, une heure et demie d'attente et deux litres d'eau plus tard, nous atteignons la ville au nom sympathique de Proserpine, grâce à l'aide d'un local à l'accent qui nous laisse penser que décidément, l'anglais n'est pas la langue du pays ! Yeah, mate !
A sauts de puce, nous avançons gentiment, rêvant de trouver l'Occasion... et ce sont encore des locaux qui nous montent en sortant de Proserpine.
A l'arrivée des ambulancesJeunes Aussies (australiens), John et Steve sont passionnés de mécanique et de voiture.
- On suit un copain qui vient d'acheter ici une voiture pour faire du rallye. Il la ramène à Mackay, qui n'est qu'à une centaine de kilomètres d'ici, nous apprennent-ils.
Musique à bloc, le 4,2 litres de cylindré pousse des accélérations dont nous avons peu l'habitude. Bientôt la vieille Ford rouge achetée il y a une demi heure est en point de mire. Equipée d'arceaux de sécurité, ceintures harnais, elle a tout de la voiture du champion… même si la carrosserie et le modèle laissent à penser qu'elle n'est plus toute jeune.
- C'st sa première voiture. Si ça marche, après il s'en achètera une nouvelle, nous précisent ses 'mates' (potes) mécanos.
Nous suivons maintenant depuis quelques kilomètres la Ford rouge, sans la dépasser.
- On préfère l'attendre, on ne sait pas vraiment ce que vaut le moteur ! précise John, de crainte peut-être que nous pensions que sa voiture est moins puissante.

Se déportant alors sur la droite, clignotant en marche, la Ford rouge semble vouloir effectuer un arrêt technique sur l'aire de repos situé de l'autre côté de la route. Tandis qu'il coupe maintenant l'axe central, arrivant comme une bombe de l'arrière, une voiture en parfaite illégalité veut doubler tout le monde sur la voie d'en face. La collision est inévitable et un choc violent dont nous sommes les premiers témoins se produit sous nos yeux incrédules.Epave de Ford ...
En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, la Ford frappée à l'avant droit est totalement déportée mais reste tant bien que mal sous le contrôle de son chauffeur qui n'a rien vu venir.
L'autre Ford, blanche flambante neuve, ne peut contrôler sa course folle et s'encastre finalement sur le côté gauche de la route…dans le seul panneau de signalisation que compte cette ligne droite !
Premiers sur les lieux, nous sautons de la voiture pour porter secours aux passagers. Le choc a été très violent, nous craignons le pire. Le cœur à 100 à l'heure, en dépit des dégâts matériels impressionnants, nous constatons avec soulagement que les deux occupants ne paraissent pas trop sérieusement touchés.
Déjà un attroupement se forme autour de l'accident. Choqués, le couple de Canadiens en vacances doit certainement sa vie à la ceinture de sécurité. Se plaignant de l'épaule, déjà le conducteur s'excuse et s'inquiète pour sa femme et le conducteur de l'autre véhicule.
Poteau de stop...La passagère elle, accuse une plaie au front et saigne abondamment. Très rapidement, nous sortons notre pharmacie est sortie du sac à dos et, grâce à quelques compresses et bande, l'hémorragie est stoppée.
Choquée, elle pleure et se plaint du choc. De la voiture de location, il ne reste qu'une épave, moindre mal pour ce qui aurait pu se terminer en drame. La tête dans les mains mais calme, le chauffeur de la Ford rouge réalise très rapidement que sa voiture achetée il y a trois quarts d'heure est morte ! ! Dans le choc, le châssis s'est déformé, les portes ne s'ouvrent qu'en forçant…
Le Canadien n'en finit pas de s'excuser…
Une heure plus tard ( ! !), pompiers, ambulanciers et policiers font leur arrivée, sirène hurlante, comme dans un film. A cinq véhicules, il n'y a que le timing qui déconne ! Heureusement, les dégâts ne sont que matériel, on a évité le pire.

A l'heure où nous quittons notre chauffeur qui va maintenant avoir besoin d'une place en plus dans son véhicule, les ambulanciers brancardent la femme dans un matelas coquille. Peu à peu, l'attroupement se disperse. De chaque côté, les véhicules témoignent de la violence du choc, les policiers pour leur part commencent leur enquête. Notre présence n'étant plus indispensable, nous avançons de quelques dizaines de mètres après avoir salué tout le monde. Nous avons évité le pire, tout le monde en est bien conscient. Reportage suivantReportage précédent