L'arrivée
à Amman est pour le moins "humide" puisque, comme un nuage
accroché au bus, la pluie ne nous a pas quittés. Pour ce qui est
des températures, nous constatons à nos dépends que l'hiver
jordanien ressemble en tout point à un mauvais automne breton. Bref,
rien pour nous donner envie de faire un peu de tourisme. Aussi nous réfugions-nous
dans un hôtel où nous avons l'agréable surprise de constater
que le chauffage central tourne à plein. Plus qu'une simple chambre,
notre location s'avère en fait être un vrai petit appartement avec
salle de bains, petite cuisine, coin salon avec télévision et
chambre. Et n'allez pas croire que nous ayons succombé à un caprice
de luxe, nous nous sommes arrêtés au moins cher! Un meilleur marché
qui tranche toutefois avec les prix que nous avons connus depuis quelques mois
puisque nous payons 7 JD (dinars jordaniens) la nuit, -soit environ 10 €-,
mais la Jordanie n'est pas forcément un pays abordable pour des voyageurs
au budget aussi serré que le nôtre. Nous faisons au mieux, simplement.
Plus nous rapprochons du but, et moins nous avons envie de quoi que ce soit.
A la fatigue physique s'ajoute une fatigue mentale que nous n'arrivons pas à
évacuer. Aussi, et plutôt qu'essayer de faire de ce passage express
en Jordanie, une course supplémentaire pour ajouter à une liste
dont on se moque, des 'on a fait' qui ne ressembleraient à rien, nous
optons pour une pause de quelques jours. Trois journées au cours desquelles
nous ne visitons absolument rien, et nous cantonnons à nous reposer,
faire une sortie quotidienne pour faire les courses, faire la cuisine, et dormir.
Un emploi du temps de week-end d'automne à la campagne en quelque sorte!
Et le temps demeure toujours aussi morose... Quelques heures durant, nous suivons
l'évolution de la guerre Bush-Blairo irakienne qui se prépare,
en dépit des efforts de notre "Djak' Tchirak" (Jacques Chirac)
national, très populaire ici aussi. Mais
tout ceci revu et corrigé par la chaîne américaine CNN,
ressemble fort à un exercice de propagande que nous avons du mal à
supporter. Tout comme les Syriens que nous avons croisés, les Jordaniens
sont unanimes : la haine que suscite le 'fils Bush' est générale.
Et de partout on nous félicite encore d'être Français, ce
pourquoi, soit dit au passage, nous n'avons aucun mérite, mais bon. Il
est vrai qu'il est actuellement plus facile de décliner sa nationalité
française ici qu'il l'était fin 95 en Nouvelle Zélande...
C'est durant ces trois jours que nous nous faisons une raison. Le temps est
toujours aussi pourri, nous allons rejoindre la Mer Rouge et le Sinaï égyptien
en attendant ma famille avec qui nous avons rendez-vous dans moins de deux semaines
maintenant. A regret, nous disons donc adieu à Pétra, Wadi Rum
qui, sous la pluie, ne sauraient révéler leur magnificence.
La course effreinée en bus que nous menons depuis plusieurs semaines
commence également à nous dégoûter du voyage. En
traitement de choc, nous décidons coûte que coûte de retenter
le stop, notre moyen de transport fétiche. Il tombe encore quelques gouttes
comme nous quittons notre hôtel, mais qu'importe! On va bien voir ce que
ça donne ici. Et d'un pas presque retrouvé, déjà
essayons nous de nous diriger vers la meilleure route en direction de la Mer
Morte. Carton en arabe et anglais en main, nous essayons d'attirer l'attention
des nombreux automobilistes qui nous regardent avec des yeux étonnés.
Un quart d'heure de marche, cinq minutes d'attente et nous grimpons à
bord d'une première voiture. Et c'est reparti pour un tour!
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