Après
ces débuts vietnamiens quelque peu aventureux, nous partons ce matin
pour une visite plus touristique d'une partie du pays. Il est 9h00 quand nous
nous présentons à la gare de bus locale de Saigon. Direction Hué,
au centre du pays, distant de 1096 kms.
- Le départ est à 10h00, vous arriverez à destination demain
matin, à la même heure, nous indique la préposée
aux tickets.
Si la cité impériale offre bien des attractions, le parcours est
déjà en soit une aventure, traversant des paysages variés
allant des plages de la Mer de Chine aux sommets des Hauts Plateaux du Centre,
qui dépassent régulièrement les 1000 m d'altitude.
Mais le vrai spectacle sera incontestablement dans le bus. Seuls étrangers
à bord, notre présence est plutôt vue d'un bon il
par les passagers qui sont du voyage. Dès notre montée à
bord, nous sommes mis au parfum. Au sol, des dizaines de sacs de riz sont entreposés,
rapprochant d'autant le sol du plafond du bus déjà ancien dans
lequel nous prenons place. Sous les sièges, des sacs de riz, réduisant
également l'espace déjà très limité réservé
aux jambes. Eut égard à notre caractère étranger,
le "chef" de bord dont l'autorité sur ses compatriotes nous
amuse, nous laissera aimablement occuper trois banquettes, alors que les autres
passagers se voient obligés d'occuper un seul siège par personne.
Il est vrai qu'ici, nous faisons presque figure de géants, et sans cette
faveur, le voyage aurait été tout simplement impossible.
Dans cette compagnie très
pittoresque, ce bus de passagers est en fait un 'transport mixte'. Ainsi, au
fil des kilomètres, de nouveaux passagers viennent prendre place ...
sur la tonne supplémentaire de sacs de riz que l'on vient d'ajouter dans
l'allée centrale! On se croirait à l'arrière d'un camion
de marchandises. Sur le toit, plusieurs centaines de kilos de paniers emplis
de 'fruits du dragon' sont hissés au cours du voyage, histoire de le
rentabiliser au maximum.
Chargé à son maximum, le bus haletant marquera sa première
marque de fatigue très tôt, le matin du second jour. C'est la première
crevaison. Deux heures plus tard, c'est un pneu réparé avec un
renfort (!!) qui éclate! Nouvel arrêt et immobilisation d'une bonne
heure. Et comme le dicton 'Jamais deux sans trois' semble se traduire en vietnamien,
c'est un second pneu qui explose comme une bombe une centaine de kilomètres
plus loin...
Traversant des paysages magnifiques où mer, montagne et rizières
qui défilent sous nos yeux nous comblent, nous arrivons au terme du voyage,
32 heures après avoir quitté Hô Chi Minh Ville, c'est à
dire huit heures de retard sur l'horaire prévu! Mais on ne va pas chipoter
pour ça!
- T'aimes toujours le bus Denis??
- Ouais, mais j'suis quand même pas mécontent que ça se
termine!
- Pour tout te dire, nous non plus!...
- ... Hé, c'est pas tout ça les copains, mais on s'prendrait bien
une p'tite bière, qu'est-ce que vous en dites?...
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