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Remontée vers Bangkok

De retour à la gare routière de Krabi, nous retrouvons Ingrid et Roger, un jeune couple de Français que nous avons rencontré furtivement au terminal de bus de Hat Yai, hier matin.
- Encore vous! plaisantons-nous en les revoyant...
- Non mais arrêtez! s'exclament-ils déjà. Vous avez vu un peu le coin à cons que c'est, ici? On dirait qu'ils sont dressés pour la chasse au touriste... Le sud, c'est devenu complètement pourri.
- Eh bien, ça fait plaisir! On croyait être les seuls à être dégoûtés...
- Non, non, nous on se casse d'ici! on remonte dans le nord. Là-bas, tu crois être dans un autre pays...
Rassurés de ne pas être les deux seules brebis égarées dans la région, nous prenons le bus ensemble. A vrai dire, leur compagnie nous fait du bien et nous rassure. Tous les touristes -dont nous faisons partie, nous n'avons jamais eu de doute sur la chose- ne flashent pas pour des lieux comme celui que nous venons de voir. Ouf! Après 17 mois de voyage, nous sommes encore 'normaux'.
Ingrid et Roger entament leur deuxième mois de voyage en Asie du Sud-est. Partis pour 6 mois, ils comptent mettre à profit cette expérience pour peut-être, qui sait, mettre en place 'quelque chose entre la France et ici'.
C'est donc tout naturellement que nous nous retrouvons en face d'eux dans ce wagon 3ème classe du train de nuit Suratthani-Bangkok...
En arrivant dans la capitale thaïlandaise après 12 heures de train, nous sommes tous KO.
- Je sais pas si on a bien fait d'économiser le prix des couchettes. Nous qui cherchions un lieu pour nous reposer, nous voilà reposés! lâche Caroline, les yeux explosés par deux heures de mauvais sommeil. Ingrid et Roger
- T'as raison! reprend Ingrid, pas plus en forme. C'est p't'êt' pas un bon calcul...
Comme des automates, nos pas nous transportent naturellement vers le quartier de Khao San. Quartier touristique s'il en est, nous n'avons pas vraiment le choix. C'est dans le coin que sont situés les hôtels et autres guest-houses les plus en phase avec notre budget. En cherchant un peu, on trouvera bien un truc pas trop cher, un peu à l'écart...

Deux heures plus tard, nous dénichons ce que nous nous étions mis en quête de trouver. Dans une petite rue en cul-de-sac où très peu de voitures circulent, une petite guest-house semble nous attendre. Même si le cadre est loin d'être celui dont nous avons rêvé, c'est à Bangkok que nous choisissons de nous reposer. De toute façon, nous ne voulons pas aller plus loin. Une seule envie nous occupe l'esprit embrumé: dormir! Sans force, vidés, nous nous affalons dans notre lit, comme anesthésiés.