Premières leçons thaï...

Lorsque nous revenons à nous vers 17h, Roger et Ingrid -qui ne sont guère mieux que nous!- nous proposent:
- Ça vous dit d'aller manger un bout quelque part? Y a des gargotes sympas dans le coin. On y mange pour rien!
- Bon ben, à ce prix-là, on veut bien alors!
Et c'est vrai que si nous n'allons rien faire de spécial pendant ce séjour à Bangkok, nous retiendrons ces petites échoppes où un plat copieux vous est servi pour 15 à 30 Baths (0,35 à 0,7 €). Un vrai régal!
Ah la cuisine thaï préparée dans la rue! Si on s'écoutait, on ne ferait que ça: manger! Déjà 'anciens' dans le pays (!), Roger et Ingrid nous font profiter de leur expérience:
- Les Pat Thai, c'est des pâtes frites. Le khao Pat, c'est du riz frit. Ici, il est super bon! ajoute Roger. Si tu veux du porc avec, tu rajoutes mûu devant. Avec du poulet, c'est kài.
- La vache! T'es bilingue toi, ma parole!
Et c'est vrai qu'après un mois, ils ont déjà en tête quelques mots et phrases basiques qui font toute la différence. Témoin le sourire qui éclaire le visage des Thaïs lorsqu'ils commandent leur repas, comptent et utilisent les formules de politesse en langue locale. De notre côté, nous sommes impressionnés et un peu ridicules. Il nous reste bien en tête quelques mots de malais, mais ici ça ne va pas être d'une grande utilité!
- Eh Caro, il va falloir qu'on s'y mette, nous aussi.
- On commence aujourd'hui!
- Euh, demain, ça te va?...
Découvrant chaque jour des plats nouveaux et de nouvelles manières d'accommoder les ingrédients de bas que sont le riz, les pâtes (de riz!), le chou chinois, le poulet, le porc, le boeuf, le poisson et les fruits de mer, nous régalons de ces saveurs nouvelles. Et même si parfois, les yeux pleins de larmes, nous avons du mal à finir nos assiettes que le piment thaï menace de faire fondre, nous renouvelons l'expérience culinaire avec du vocabulaire en plus.

A part la bouffe, nous vivons au ralenti. Deux fois par jour, internet continue de nous obséder. Sans plus de résultat que les jours précédents, nous commençons à désespérer de revoir un jour en ligne yaca.net. Et les jours se succèdent avec le même programme. Si nous reprenons un peu du poil de la bête grâce au repos et à la nourriture, cette histoire de site continue à nous miner. Tellement d'ailleurs que nous n'avons plus envie d'écrire. Ce serait pourtant le moment de mettre à jour le journal de bord, mais le cœur n'y est pas. Pas plus qu'il n'est d'ailleurs aux visites et autres 'choses à voir' dans le coin. L'envie n'est pas présente.
Nous pousserons bien la balade jusqu'à Khao San Road, 'la Mecque des voyageurs', ici à Bangkok. En un mot, c'est le QG des étrangers, LA rue des touristes par excellence. Connue dans toute l'Asie du sud-est, c'est ici que vous 'devez' venir si les vendeurs de tout et n'importe quoi qui vous harcèlent, l'ambiance boîte de nuit et tout ce qui va avec, vous sied. Khao San Road est sans conteste le quartier le plus occidentalisé de la capitale, un Ao Nang puissance 10, c'est dire! Si voyager se résumait à ce genre d'endroit, il y a belle lurette que nous serions rentrés! Au pas de course, nous passons donc notre chemin.

Un peu trop rapidement peut-être.. et nous l'apprendrons à nos dépens. Alors que nous comptons poursuivre notre voyage vers le nord du pays et ensuite vers le Laos, nous profitons de notre escale à Bangkok pour y obtenir l'indispensable visa. Tous les 30 mètres à Khao San, des agences vendent la prestation pour 1420 Baths ( environ 36 €) le visa d'un mois, délivrable en un jour.
- C'est trop cher, ils doivent encore s'engraisser sur notre dos, les salauds!
Forts de cette certitude, nous choisissons d'aller nous-mêmes à l'ambassade du Laos, située à l'autre bout de la ville, à une heure et demie de bus. Arrivés à l'heure de fermeture le premier jour, il nous faudra revenir le lendemain, perdant ainsi une journée et demie pour finalement nous apercevoir que le visa est ici facturé 1350 Baths (environ 34€). Si on ajoute à cela les 210 baths de transport que nous ont coûté nos déplacements, il s'avère que notre visa nous revient finalement à... 1459B, soit 39 Baths de plus que si nous l'avions fait faire à Khao San. Pour des personnes proches de leur budget comme nous le sommes, c'est vachement bien joué! Les vendeurs des agences en rigolent encore... Et ils auraient tort de s'en priver! Y'a qu'un truc intéressant à acheter par leur intermédiaire et nous venons de le louper! C'est rageant!

Quand nous décidons d'acheter des tickets de bus pour Chiang Maï, l'épisode des visas nous sert de leçon. Marchandant d'agence en agence, nous finissons par trouver des places dans un bus climatisé avec les sièges inclinables pour 150B par personne, alors que le bus local d'état au confort bien plus rudimentaire est proposé au tarif fixe de 220B (5,6€). Nous n'y comprenons rien!! D'ici qu'il y ait un tarif spécial pour les touristes désireux de se mélanger aux locaux, il n'y a qu'un pas... Nous n'en saurons pas plus, et plutôt que jouer les rebelles en se faisant avoir une seconde fois, nous grimperons dans un bus où seuls les touristes ont pris place... Amis routards, bonjour!...

Avant de quitter Bangkok, nous avons la joie de recevoir un mail de Gary, l'ami irlandais avec lequel nous avions fait notre trek à Torres Del paine au Chili. Heureux de se revoir, nous passerons deux soirées ensemble avant qu'il ne nous quitte pour rejoindre le Laos.
- Salut les Frenchies!
- Bonne route Gary, et qui sait, nous nous retrouverons peut-être quelque part ailleurs...

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