Reportage précédent Reportage suivantC'est grave docteur?

Carte d'enregistrement à l'hôpitalDepuis quelques jours déjà, Caroline se plaint de violentes douleurs abdominales que notre pharmacie n'arrive pas à faire taire. Sans appétit, elle ne mange presque plus rien depuis maintenant cinq jours. Jusqu'alors nous n'avons pas trop voulu nous inquiéter. La fatigue accumulée des dernières semaines additionnée au changement de régime alimentaire pèsent sur son organisme. Aussi, nous pensions qu'avec du repos et quelques pilules, 'tout allait rentrer dans l'ordre'. Nous ne négligions pas non plus la possibilité d'un empoisonnement par un plat un peu plus 'local' qu'à l'accoutumée, cela fait partie des risques du métier (!), mais avec les antibiotiques intestinaux, tout devrait maintenant aller beaucoup mieux... Sans vouloir être alarmistes, nous avons contacté un ami médecin qui nous conseille de consulter dans un hôpital avant de repartir sur la route, où il sera plus difficile de réagir si l'état de Caroline empirait.
Forts de ce conseil avisé, nous louons donc une mobylette (ambulance!) pour rejoindre un des meilleurs hôpitaux de la ville. Les autres, nous a-t-on dit, sont tous mauvais!
En moins de deux heures, une consultation et des analyses de sang, de selles et d'urine, nous revoyons le médecin.
- Il n'y a rien de grave, les analyses sont OK. Pour ma part, je pencherais plutôt pour une irritation de l'estomac. C'est une chose qui peut-être très douloureuse, et
comme vous ne mangez pas, les sucs gastriques ne font qu'amplifier la chose. Prenez un ou deux médicaments et tout cela passera rapidement, nous rassure-t-il.
Vélo-taxi nickel!
Même si son diagnostic est plutôt encourageant, la rapidité avec laquelle les analyses ont été faites nous laissent perplexes. Qu'ont-ils recherché? Ont-ils exploré toutes les pistes? Nous sommes un peu sceptiques. Au moins osons-nous croire que s'il y avait quelque chose de grave, les analyses l'auraient mis en évidence. Le problème n'est peut-être pas résolu mais nous sommes quand même rassurés. On verra bien dans les jours à venir...
Pour la dernière fois ce soir, nous rejoignons les gargotes qui bordent le canal où les pêches miraculeuse se produisent... Au menu ce soi, pour 20B (0,5€), je me régale d'un phat thaï, un plat de nouilles et légumes frits à la thaïlandaise, fait devant nos yeux. Caroline, quant à elle, n'a pas encore faim ce soir...
- J'ai des réserves! plaisante-t-elle pour me rassurer et dissiper mon sentiment de culpabilité de manger seul.
A quelques pas de nous, un flot continu de voitures et de mobylettes donne une ambiance à laquelle nous sommes désormais habitués. C'est ici que nous faisons la connaissance de Francis et Pierre, deux Français qui habitent la ville.
Marié à une Thaïlandaise, Francis connaît maintenant la Thaïlande qui est devenu son pays de résidence.
Pierre est arrivé ici il y a trois mois. Animateur social, il a quitté sa Normandie pour jeter les bases d'un projet dont il nous parle avec toute la force de sa conviction.
- Je veux monter ici une structure d'orphelinat que j'aimerais ensuite développer sur plusieurs pays d'Asie du sud-est.
Francic, Caroline et PierreConvaincu, motivé, il nous parle pendant des heures de ces 'Maisons de Riz' qu'il veut mettre en place. Passionné, fonceur, rien ne semble pouvoir affaiblir la conviction de ses 30 ans. Nous sommes admiratifs. Francis, le quadragénaire a quant à lui été séduit par le projet. Il l'aide, le conseille et le soutien dans ce monde où la culture, la façon de penser et d'agir sont tellement différents des nôtres.
- Ici, nous explique Francis, il faut d'abord savoir comment fonctionnent les choses. Après seulement, on essaie d'avancer. Mais surtout il ne faut rien brusquer, ne jamais faire perdre la face à quelqu'un en lui montrant qu'il a tort.
- Sinon?
- Sinon, c'est fini pour toi, tu peux faire tes valises!
Jusqu'à une heure avancée de la nuit, nous discutons ainsi à bâtons rompus avec nos deux interlocuteurs. Plus riches de connaissances vis à vis de ce pays -'que le tourisme de masse est en train de tuer'- mais surtout plus riches de cette rencontre qui donnera à Chiang Maï une saveur particulière, nous regagnons Paocome Guest-house. Il est 3h du matin.
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