Reportage précédent Reportage suivantUn projet humanitaire...

[Note: Afin d'éviter tout problème futur -vous le comprendrez par la suite-, nous avons décidé d'ignorer les noms des lieux, de l'association et des personnes concernées dans ce reportage et les 7 suivants. Tout le reste est parfaitement authentique.]

Patrick et gamin népalaisC'est tout a fait par hasard sur la place Basantapur, que Patrick rencontre Gokarna, un instituteur d'un village de montagne perdu dans la chaîne du Langtang. Instituteur -comme Patrick-, la conversation s'oriente très rapidement sur les enfants et le besoin impérieux de leur offrir une éducation digne de ce nom. Quand un instit' rencontre un autre instit'...
Lorsque Patrick lui fait part de son désir de leur venir concrètement en aide, Gokarna saisit immédiatement l'occasion.
- Dans mon village, un danois travaille depuis plusieurs années au service des enfants défavorisés. Une association a même été créée à cet effet. Elle porte le nom de NAMASTE.

Et Gokarna de présenter plus en détail le but de cette association népalo-danoise et le travail déjà accompli. Séduit, Patrick pose peu à peu des jalons et essaye de chercher comment il pourrait se positionner face au projet déjà en place.
- NAMASTEa fait construire un bâtiment qui n'est pas tout à fait opérationnel. Il reste du travail à faire, de la peinture, de l'électricité...Femme  pauvre et son enfant Mais nous avons surtout besoin d'idées pour mettre tout cela en place, poursuit Gokarna. Si cela t'intéresse, tu seras le bienvenu au village. Tu viens, tu regardes ce que tu peux faire: si ça te plaît, tu peux rester tant que tu veux; sinon, tu reviens ici (à Katmandou).

La proposition ne peut être plus honnête et Patrick commence sérieusement à mordre à l'hameçon.
- Et pour le logement? Il y a de quoi dormir? Et de quoi manger? Un restaurant?...
- Non non, sourit Gokarna, là-bas il n'y a ni restaurant ni hôtel. Il n'y a même pas de route pour y accéder. On y arrive après deux heures de marche, mais ne t'inquiète pas! Si tu viens, on te logera et nourrira gratuitement, c'est comme ça chez nous!
Poursuivant la conversation fort intéressante, Patrick et Gokarna prennent un dernier thé et se donnent rendez-vous pour le jour suivant. Ponctuel, Gokarna est présent au rendez-vous, confirmant tout le bien ressenti lors de la première rencontre.

Temple indou, KathmandouConnaissant notre envie de donner également un peu de notre temps pour une bonne cause, c'est tout naturellement que Patrick nous fait part de sa rencontre.
- Si ça vous intéresse de venir avec moi, il n'y a pas de problème! nous invite-t-il déjà avec son accent belge de parfait francophone bien qu'il soit néerlandophone d'origine. Je vais en parler à Gokarna, je le vois aujourd'hui, nous propose-t-il sans plus d'embarras.

Le surlendemain, à 9h le matin, c'est à la table de notre restaurant fétiche que nous rencontrons ce népalais pour la première fois. Souriant, avenant, il nous fait aussitôt très bonne impression. Une pochette sous le bras, il nous présente quelques lettres officielles sur papier à en-tête de l'association, le nom et le contact email du fondateur actuellement de retour dans son pays. En un mot, il veut nous rassurer quant au sérieux de la structure.
De notre côté, nous mettons en avant notre savoir-faire de bricoleurs, nos connaissances informatiques...
- Nous n'avons pas encore d'ordinateurs! déplore-t-il. Mais dans le futur, pourquoi pas?... Et si tu connais internet, tu pourrais peut-être me montrer comment ça marche, comment envoyer un mail par exemple, suggère-t-il, visiblement déjà intéressé par mes compétences en la matière...Barbier dans les rues de Kathmandou
Plus d'une heure durant, nous discutons à bâtons rompus, sans savoir vraiment ce que nous allons rencontrer sur place malgré les explications de Gokarna, ce qu'il sera possible de faire... Car c'est maintenant presque réglé pour nous, nous avons envie de partir en compagnie de Patrick. La semaine qui nous sépare de l'arrivée des parents de Caroline trouverait ainsi une fonction idéale. Nous sommes déjà enthousiastes à cette idée de vivre ainsi quelques jours dans un village népalais, en dehors de tout confort et circuit touristique. Mais plus que tout, c'est faire nos premiers pas pour une cause humanitaire qui nous motive le plus.


Femme népalaiseAvant de confirmer notre accord, il est un autre point que nous voulons éclaircir, juste histoire de tâter le terrain. Nous savons en effet que la province où nous nous rendons est une base forte de la guérilla maoïste qui contrôle cette partie du pays.
- Et dans ton village, il n'y a pas de problème avec les maoïstes?
- Non non, nous rassure-t-il! Il arrive qu'il y en ait de temps en temps, mais rarement. Il n'y a pas de problème avec les touristes.

(Il est vrai que qu'aucun incident grave concernant des étrangers n'a été rapporté jusqu'à présent, les maoïstes n'ayant qu'un ennemi juré: l'État et ses représentants.) De notre côté, nous sommes confiants et ne nous sentons nullement en danger. Notre décision se dessine peu à peu.
- Le seul problème, c'est que nous ne pouvons rester qu'une semaine, nous excusons-nous auprès de Gokarna, alors que les projets évoqués demanderaient plusieurs mois.
- C'est déjà ça, vous ferez ce que vous pourrez!, termine-t-il, avant que nous ne nous donnions rendez-vous deux jours plus tard pour le départ de ce que nous considérons déjà comme une belle aventure à vivre...
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