Dès
le lendemain matin, comme prévu, nous quittons ce fameux village de montagne
où nous étions venus donner notre petite pierre à un projet
'humanitaire'! En laissant derrière nous NAMASTE, nous refaisons ensemble
un flash-back sur la semaine très spéciale qui vient de s'écouler.
- Vous voyez, ajoute Patrick, encore un mensonge de plus de la part de Gokarna!
Il nous avait dit que son village était seulement accessible à
pied par la route que nous avons empruntée à l'aller.
Et il est vrai que ce matin nous quittons le village par une seconde route sur
laquelle peuvent circuler motos et 4x4.
- Et en plus celle-ci ne nous sépare du prochain village où passe
le bus, que d'une heure de marche!!! Moi je ne comprends plus rien!! s'exclame-t-il,
écoeuré.
De notre côté, nous ne comprenons pas grand chose non plus. Tout
a été bizarre dans cette affaire, du début à la
fin. Pour conclure, nous terminons cet épisode en constatant par l'expérience
que l'aide à des populations défavorisées ne s'improvise
pas. Ni d'un côté, ni de l'autre. La bonne volonté ne fait
pas tout.
- Nous aurons appris quelque chose! ajoute Caroline positive. Et puis c'était
joli, non??...
Le temps de rejoindre le village suivant, où sans nous avoir jamais rencontrés, tout le monde sait déjà que nous sommes les "étrangers qui ont fait de la peinture" (!!), et nous grimpons sur le toit d'un bus direction Kathmandou. Le ciel est clair, le soleil radieux: le voyage s'annonce superbe. Sillonnnant des routes de montagne à peine plus larges que notre bus ... Tata -évidemment!-, nous évitons de justesse quelques branches et fils électriques - "Attention Caroliiine!!" et profitons, les yeux grands ouverts, du paysage extraordinaire qui se déroule à 360 degrés sous nos yeux. Sur la route, de nombreux barrages militaires ralentissent la progression, mais qu'importe, c'est tellement sympa le Népal depuis notre perchoir roulant!!
Vers 14h00, nous retrouvons
'notre' capitale, contents de revenir 'à la maison'. Les parents de Caroline
débarquent ici dans trois jours, une nouvelle aventure se prépare.
Dans l'attente, avec Patrick, nous retrouvons Philippe, un français fort
sympathique avec qui nous avons fait connaissance avant notre 'aventure humanitaire'.
Sa femme Laurence, leur fille Sonia et un de leurs copains- un non moins sympathique
gai luron Bruno- viennent de le rejoindre à Kathmandou pour 3 semaines
de vacances qui ramèneront tout ce petit monde en France. De cette rencontre,
nous ne ramènerons que de bons souvenirs de franche rigolade entre francophones,
auquels se joindront bientôt les parents de Caroline!
Jeudi
31 Octobre
C'est à 13h45 que nous retrouvons les parents de Caroline à la
sortie du minuscule aéroport international de Kathmandou. Passés
les inévitables moments d'émotions après 21 mois de séparation
- Pensez donc, un gendre unique retrouvant sa belle-mère préférée!!-,
c'est quatre sourires en banane qui quittent l'aéroport en marchant,
sous les offres des chauffeurs de taxis...
- On rejoint le centre en bus local, ça vous dit?, propose Caroline à
ses parents. Ca va vous mettre tout de suite dans le bain!
Et c'est ainsi que pour un mois nous embarquons nos deux passagers clandestins
dans l'aventure des yacas! Ravis de partager notre vie quotidienne quatre semaines
durant -ils savent que le confort douillet de la maison est au bout de la ligne
droite!-, c'est avec des yeux d'enfants qu'ils boivent du regard le spectacle
de la vie népalaise qui se déroule sous nos yeux. De l'écran
de l'ordinateur où ils vivent par procuration nos aventures, ils viennent
de franchir un pas qui les fait basculer dans notre réalité. Sans
transition, nous les invitons déjà à sauter dans un bus
local comme ils n'en n'ont encore vu qu'à la télévision.
Amusés d'inverser les rôles et de faire découvrir un peu
du monde à nos parents, Caroline et moi nous faisons un clin d'oeil:
nous sommes heureux, ses parents sont également visiblement ravis d'être
là, c'est déjà gagné!
- Pour l'hôtel, on a réservé une chambre près de
la nôtre. C'est pas génial, les toilettes sont sur le palier, l'eau
chaude coule en pointillés, mais c'est relativement propre pour le prix...
- C'est bon! Ne vous inquiétez pas! nous rassurent-ils en choeur.
Sans transition, la conversation part dans tous les sens: " Et comment
va untel?? Que devient Machin? Tiens ,vous avec le bonjour de Trucmuche...",
jusqu'à ce que l'invariable rubrique 'Météo' arrive dans
la conversation. Nous sommes de retour à la maison!!
- Mais il fait chaud dans votre pays là!
- On vous avait dit de ne rien emmener!...
- Ben oui, mais, on pensait que ...
Et c'est vrai que l'ouverture des valises révèle aussitôt
le trop plein de vêtements, typique chez des non-voyageurs qui ajoutent
toujours un "pantalon de plus, une ou deux chemises, et puis... tiens,
ce pull-là aussi, on ne sait jamais!"... De notre côté,
nous avons deux inquiétudes. La première, qui est loin d'être
un problème, c'est qu'une valise a certainement fait le voyage pour rien.
Et c'est effectivement ce qui se produira!...
La
seconde, c'est que la place occupée en soute par ce poids inutile aurait
très bien pu être prise par quelques surprises culinaires de notre
beau pays!!!... Mais nous sommes très vite rassurés -nous n'en
doutions pas!- par l'ouverture du second sac qui s'avère en fait être
la hotte du père Noël!!
Outre les 'vraies' lettres familiales, des 'qu'on touche', écrites manuellement,
et qui nous font plaisir comme 50 mails à l'écriture électronique
impersonnelle, nous découvrons avec plaisir un article de Ouest-France,
faisant état des projets d'une école primaire qui suit notre périple
depuis Pleurtuit en Ille et Vilaine -merci aux enfants de l'Ecole St Pierre!-.
Comme des gamins gâtés -mais pas pourris! Attention...- au pied
du sapin de Noël, nous ouvrons les sacs plastiques renfermant des bouquins,
des journaux récents, de la graisse au Phoque pour les chaussures, bref,
il y a de tout!
Il y a aussi -et surtout!- un rayon de chez Fauchon & Franchouillard! Voyez
plutôt ce que nous découvrons à
l'inventaire, les babines déjà dégoulinantes...
Deux bouteilles de pinard (et pas de la piquette, du Bordeaux de 1994...), du
Ricard (ça faisait tellement longtemps qu'on n'avait plus bu de p'tit
jaune!), du sauciflard ( du vrai comme celui de nos rêves gargantuesques
et pantagruelliques!), de la terrine-maison (mitonnée par les bons soins
d'une tante-gourmet), et, attention les yeux, du foie gras!!!
- Pour le trekking, y'a rien de mieux pour se mettre en forme!! plaisante-t-on,
aux anges.
Mais le plus beau des cadeaux,
-et Dieu sait pourtant que je crache pas sur la bonne chère...-, c'est
'Boucan d'enfer', le dernier album de Renaud. Nous n'en avions entendu que des
extraits sur Internet, là nous l'avons en intégrale, je suis HEUREUX!
... Caroline, elle, s'est déjà attribuée la bouteille de
Ricard, ça doit être son côté 'Renard'!...
- Ben, pourquoi vous ne venez pas plus souvent nous voir?, terminons-nous quand
la dernière surprise est découverte!...
- Bon, c'est pas tout ça, mais si on se buvait un p'tit apéro??...
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