Deux jours durant, nous allons alors tuer le temps, nous balader et découvrir un peu la vie d'un village du bout du monde. C'est ainsi que nous apprenons en observant les femmes en pleine récolte de cacahouètes que cet oléagineux pousse, à notre grande surprise, dans la terre, comme les patates! Et non pas au bout d'une branche de "cacahouètier" comme nous l'imaginions!! On va se coucher moins ignorants ce soir! Et surtout ne le répétez à personne, c'est entre nous, hein?...
Quelques heures sont nécessaires
pour balayer et nettoyer les pièces avec l'aide des enfants qui ne demandent
qu'à nous donner un coup de main. Jouer avec eux également, lire,
nous reposer au soleil, en attendant la livraison du matériel qui nous
permettra de commencer notre 'action humanitaire'...
Un soir, nous avons l'agréable surprise d'être invités à
dîner chez Sousmita, la jeune institutrice qui vit chez sa belle-mère
avec sa toute petite fille (3 mois), Bakika. Tandis que les femmes préparent
un excellent dal bhat, une dizaine d'enfants du village nous accompagnent, en
curieux.
Invités de marque, nous avons même le droit à des chants
et danses traditionnels qui résonnent dans le village qui s'endort. Au
milieu de cette inoubliable représentation improvisée, un homme
s'interpose et met fin au spectacle. En un éclair, les enfants disparaissent
comme ils étaient arrivés tandis que nous terminons le savoureux
dîner sans mot dire.
Tel un garde-chiourme, adossé à un pilier de la maison, l'homme
reste planté là, une lampe à la main. L'ambiance cassée
devient bizarre, presque lourde, mais nous faisons comme si de rien n'était.
Prolongeant un peu la conversation avec Sousmita qui parle peu anglais, nous
apprenons en cours de soirée avec surprise qu'elle n'est autre que la
belle-sur de Gokarna et que nous sommes reçus chez sa mère!!
(Nous n'avons même pas reconnu la maison aperçue le premier jour!)
Nous ne comprenons plus grand-chose, l'absence de celui par lequel nous sommes
ici... Décidément, le fonctionnement de Gokarna nous échappe
complètement.
Alors
que nous terminons le repas, nous remercions comme il se doit nos hôtesses,
et nous levons pour partir. Toujours immobile, l'homme, qui n'a pas quitté
son poste, nous signifie alors qu'il est là pour nous raccompagner "chez
nous". Si nous avons envie de lui dire que nous n'avons nullement besoin
d'un accompagnateur de son acabit, nous nous gardons cependant d'exprimer une
opinion contraire. La prudence est quand même de rigueur en ces endroits
éloignés de la planète...
Sans un mot, dans la nuit noire, nous remontons alors les 500 mètres
qui nous séparent de NAMASTE et prenons congé de ce drôle
de personnage.
- T'as pigé quelque chose toi, Patrick?
- Ben, j'peux dire qu'c'est bizarre, une fois!
- Allez, bonne nuit quand même!
- Bonne nuit les Français!
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