Bien
que nous sommes -presque!- persuadés d'être au début du
mois de novembre de l'année 2002, nous aurons, quelques heures durant,
des doutes sur la nature de notre voyage. Après autant de mois de route,
alors que nous ne consommons toujours aucune plante hallucinogène -les
parents de Caroline encore moins!-, la théorie d'Einstein qui démontre
que le temps ne se déroule pas de la même façon pour deux
personnes qui ne se déplacent pas à la même vitesse, reste
pour nous l'hypothèse la plus plausible...
- Bonne année 1123, nous souhaite un premier népalais, visiblement
sain de corps et d'esprit.
- Bonne année 2059!, nous dit un second!!
Tels les célèbres 'visiteurs', nous mettons quelques minutes avant
de comprendre et de nous exclamer : "Okkkay!"
- Mais qu'y -a-t-il, Yannick-ouille? m'interrompt la gentedame Caroline.
- Ben je viens de comprendre! .... En lisant le guide du Routard, édition
2002-2003!!!
Et de trouver l'explication de tout cette agitation qui envahit les rues depuis
quelques jours. En fait, ce 4 novembre 2002 correspond, dans le calendrier 'solaro-lunaire'
népalais au Dipawali, autrement dit le nouvel an. Et comme rien n'est
simple, les népalais fêtent à la fois le nouvel an Newar
-qui est l'ethnie d'origine des habitants de la vallée de Kathmandou-,
et le nouvel an népalais, tous les deux en décalage avec notre
calendrier romain.
Ainsi, et après confirmation(!), si nous sommes officiellement en 2059
au Népal, les Newar célèbrent l'an 1123, alors que tout
le monde sait que nous sommes en 2002!!... Vous me suivez??
Tout ça pour dire que les décorations que nous retrouvons partout
dans la capitale n'ont finalement rien à voir avec notre présence
à Kathmandou...
Pas plus d'ailleurs que les kilos de peintures utilisés pour le traditionnel
coup de pinceau annuel que chacun s'efforce de donner à la façade
de son habitation ou magasin à cette occasion. Remise à neuf rapide
qui cache souvent la misère, mais c'est l'intention qui compte...
Guirlandes
de fleurs, fresques peintes sur les trottoirs, bougies et offrandes symboliques
devant les portes des maisons, Kathmandou est encore plus jolie qu'à
l'accoutumée. Pour nous, c'est Noël avant l'heure!
Il n'y a guère que l'omniprésence des pétards locaux qui
nous gêne, -non non, je parle bien des sonores, à poudre et à
mèche, pas de ceux qui ont fait la réputation de la Mecque des
babas-cools, je préfère préciser!-, pétards disai-je
beaucoup trop bruyants, et qui menacent
de nous crever les tympans à chaque instant. Si elles le pouvaient, nos
oreilles crieraient :'Non au pétard de Kathmandou!'
Bien
que nous l'ayons déjà
rencontrée à de nombreuses reprise en asie, la svastika - qui
nous rappelle étrangement la croix gammée nazie- est à
cette occasion largement de la fête. "Symbole du mouvement éternel
de la nature et de son énergie", c'est par dizaine que nous la retrouvons
par croyance ou par
superstition, peinte devant les maisons, sur les capots de voitures... histoire
de se donner toutes les chances pour bien démarrer cette année
nouvelle.
De
notre côté, nous ne voulons pas être en reste et fêter
également à notre façon, la nouvelle année.
Aussi, et par crainte que la seconde bouteille de Bordeaux apportée par
les bons soins des parents de Caroline ne supporte pas l'altitude des Annapurnas
(...), nous profitons de l'occasion pour lui faire un sort!
- Allez, à la bonne vôtre!!
Et comme le Népal plaît finalement autant à nos hôtes
qu'à nous mêmes, Caroline et ses parents en adoptent sans plus
tarder une bien étrange coutume locale qui consiste à tirer la
langue pour marquer leur contentement!
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