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Don de riz par les fidèlesLevés aux aurores le lendemain matin, nous voulons assister aux offrandes faites aux moines par les fidèles. De tradition bouddhiste, le Laos est en effet resté un pays où la religion tient une grande place, malgré les années de communisme pur et dur qu'elle connut après 1975.
Luang Prabang possède plus de 30 temples éparpillées sur une peu plus d'un kilomètre carré! Les moines ou jeunes disciples en robe jaune safran, le crâne rasé, hantent les rues en dehors des heures de prière ou d'étude. Vivant d'offrande, ils ont fait vœux de renoncement en adoptant les 227 préceptes qui doivent les mener sur les pas de Bouddha, "l'éveillé". Théoriquement, car la réalité semble plus moderne, le progrès faisant.. " Il n'y a peut-être que 5% des moines qui respectent leurs vœux de renoncement" nous précise ce jeune Français que nous croisons, et qui se pose des questions quant à une entrée prochaine au monastère. Et nous qui croyions qu'ils étaient tous bons et purs, qu'ils ne touchaient pas à l'argent et que le téléphone portable et l'ordinateur étaient loin de leur réalité! Encore un truc qui fout le camp, tiens!Linge de moine à sécher
En colonnes, sillonnant toutes les rues de la ville où les fidèles agenouillés attendent leur passage, les silhouettes orangées entament leur quête quotidienne. Sans un regard, sans un mot, ils soulèvent inlassablement le couvercle d'un récipient métallique en forme de vase pour y recevoir une obole, versée sous forme de riz déjà cuit.
Offrande matinaleDe loin, nous observons la scène, comme des voyeurs, tandis que la colonne disparaît au coin de la rue. Trois minutes plus tard, une nouvelle cohorte de moines et moinillons se fait remplir les urnes de même manière que la première. Bientôt les fidèles se relèvent, ramassent leur récipient de riz bien entamé et rentrent chez eux. La rue recommence à s'animer: la journée peut démarrer! Il est 7h15.
C'est l' heure que nous choisissons pour rentrer nous préparer un bon petit-déjeuner. La réapparition de la baguette dans cette ville qui a gardé des traces évidentes du colonialisme, nous rend nostalgiques. Du 'vrai' pain, ça n'était pas arrivé depuis un moment!

Alors que nous prenons très tardivement notre déjeuner vers 16h, dans un petit restaurant près de chez nous, un homme nous aborde en nous entendant parler français. De fil en aiguille, la conversation s'établit et une heure et demie plus tard, nous discutons comme de vieilles connaissances. Avec Christian au resto
Cultivé, Christian est un 'parigot, un vrai', comme il se définit lui-même. Rapidement, nous nous trouvons des affinités et profitons de ce moment agréable d'une rencontre enrichissante.
- On mange ensemble, ce soir? nous propose-t-il. Je vous offre la boisson, s'avance-t-il.
- Ça te reviendrait moins cher de payer la bouffe! plaisantons-nous en acceptant bien sûr l'invitation.
Comme s'il était notre invité (!), Christian viendra même avec un cadeau cher à son coeur: 'Paroles' de Jacques Prévert. Touchés par ce geste, nous n'avons rien à lui offrir, sinon notre compagnie! Bien piètre compensation!...
Vers 1h30 le matin, nous nous séparons plus fatigués par la bière qui n'a cessé de couler que par lassitude d'une rencontre fort sympathique dont nous nous souviendrons.
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