Pour
notre part, nous avons décidé de faire notre tour tout seuls.
Même si nous savons que nous allons certainement passer à côté
de beaucoup de choses -mais tant pis!-, nous préférons de loin
cette formule aux groupes organisés.
Une carte détaillée en main, de l'eau en quantité suffisante
dans les gourdes, nous prenons, dès le lendemain de notre arrivée
un chemin à l'ouest de la ville. A l'aventure, sans vraiment savoir comment
nous allons être accueillis ni perçus...
Le très rapide aperçu que nous avons eu hier se précise
au fil des kilomètres. Ici aussi, les huttes sur pilotis, construites
à partir de matériaux naturels sont la règle Cependant
quelques très rares constructions ressemblant beaucoup plus à
des 'maisons' de type occidental commencent à faire leur apparition,
ouverture sur l'extérieur oblige. De même, si l'absence d'électricité
caractérise la majorité des habitations, nous découvrons
l'arrivée récente de groupes électrogènes, alimentant
bien entendu la demeure plus imposante, et parfois même une ampoule par
hutte grâce à un câblage aérien des plus pittoresque!
Immanquablement, la présence d'électricité est synonyme
de télévision et d'antenne parabolique. Et cela nous fait sourire
tant ceci nous parait anachronique. Mais c'est le progrès!...
Vivant
de rien, les villages que nous traversons sont pauvres ... si le seul critère
de richesse est la possession matérielle. Mais jamais misérables.
Dans cette région à l'écart de tout, l'agriculture vivrière,
la pêche, la chasse et tout ce que la nature peut leur donner assure la
survie de ces tribus depuis des siècles. Simplement.
Comme nous passons près d'un où une famille d'agriculteurs est
en plein travail, nous sommes invités à venir les rejoindre. Lüs
du village de Tapao,ce couple et leur fils de 13 ans plantent de la canne à
sucre dans un champ fraîchement défriché et nettoyé
par le feu. Même sommaire, fait de gestes et de quelques mots directement
tirés de notre lexique anglo-laotien, cette courte rencontre
est un vrai moment de bonheur partagé. En cadeau de bienvenue, nos hôtes
nous offrent deux morceaux de canne à mâcher. Un vrai régal!
En souvenir, nous leur demandons l'autorisation de prendre une photo. Comme
d'habitude, l'appareil photo numérique fait sensation lorsque nous leur
montrons le résultat apparaissant sur l'écran à cristaux
liquides. Une découverte stupéfiante pour eux, ...un peu comme
la canne à sucre l'est pour nous, car, même si l'occasion s'était
présentée à plusieurs reprises , nous n'avions encore jamais
goûté au sucre de canne de pareille manière!!... Un vrai
échange en somme!
Bordant le chemin sur lequel nous rencontrons quelques villageois à pied
ou en vélo -chinois, bien entendu!-, nous nous attardons plusieurs minutes
devant une mare de boue brunâtre où se prélasse un groupe
de buffles. Bêtes de somme, ces animaux sont ici les
alliés indispensables aux gros travaux des champs. En pleine séance
de thalasso locale, ils prennent ainsi soin de leur peau et se protègent
des mouches, moustiques et autres parasites. Imposants, ne laissant seulement
ressortir que leur tête affublée d'impressionnantes cornes, ils
nous font penser à des hippopotames! Sûrement parce que nous n'en
avons pas encore vus!
Quatre heures durant, nous nous laissons ainsi guider par nos pas, ne réduisant l'allure que sur l'invitation des personnes que nous rencontrons. Même si nous ne sommes pas les premiers occidentaux à passer dans ces villages du bout du monde (loin de là!), nous ne voulons en aucun cas les importuner et nous imposer. Souvent pourtant, la joie de découvrir d'autres personnes si différentes est réciproque. Et les sourires sont notre récompense!
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