Reportage précédent Reportage suivant14 Juillet à l'ambassade

Couleurs de  circonstanceC'est en compagnie de neuf d'entre eux -avec nous, ça fait onze!- que nous quittons notre QG vers 17h00, ce 14 Juillet, en direction de ... non pas la Bastille mais l'ambassade de France! Eh oui!... En ce jour de Fête Nationale, Monsieur l'Ambassadeur a organisé une petite réception, style Garden Partie géniaaale, beau monde et compagnie, où il est heureux de recevoir les huiles et autres trucmuche et machin pour briller en société et se faire mousser ensemble. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes... Seul défaut dans l'organisation de cette réception, qui rappelle le Versailles de la belle époque et qui pourrait laisser croire que la France est encore un royaume, c'est d'être sponsorisé par la république française, c'est à dire grâce à l'argent des contribuables... Aussi, la détention d'un passeport français fait ici office de carton d'invitation. Et voici comment des vilains, manants vêtus de haillons de voyageurs n'ayant jamais vu l'ombre d'un fer à repasser de toute leur vie, vont se joindre aux Yves-Michel, Jean-Eric, Pétunia et Clarisse qui sont venus ici sapés comme chez Michel Drucker!
Au contrôle d'entrée, nous avons eu peur un instant que nos cousins québécois ne puissent franchir la grille d'entrée. Pinçant du nez et parlant avec la bouche en cul de poule (ne rigolez pas vous aut', il paraît que c'est comme ça que nous, les Français, on parle!! Ils ne se sont pas vu, eux!...), Janani et Gessy prennent alors leur meilleur accent français pour expliquer que leur passeport est à l'ambassade de Mongolie en attente de visa.
- Vous êtes français? se rassure quand même le malabar à l'entrée...Merci la France!
- Oui, bien sûr! s'offusque presque Janani avec l'assurance d'une pétasse française qu'on aurait offensée! Le doute n'est alors plus possible...
- Bonne soirée Messieurs-dames1
Et voilà comment la France laisse entrer chez elle des illégaux sans papiers... D'une facilité déconcertante, Monsieur le nouveau Ministre de l'Intérieur...

Heureux comme des princes qui n'ont pas beaucoup mangé le midi en prévision de l'invitation du soir (!), quelques hochement de têtes distingués au beau monde qui reçoit et nous pénétrons dans le jardin de l'ambassade. Plusieurs centaines de personnes ne nous pas attendus pour commencer. Sur la pelouse de ce plaisant jardin, des tables ont été disposées, couvertes de mets bien français qui nous font déjà saliver au plus haut point. Les yeux pétillants d'envie, le cœur battant la chamade et les mains déjà - Champagne?moites (c'est la chaleur ça!), nous avons du mal à contenir notre excitation. Devant nous, et arrivées ce matin de Paris en avion cargo ( Continuez à payer vos impôts, ça nous assure de l'ultra frais! ), moults réjouissances n'attendent plus que notre coup de fourchette. Salades, charcuterie, du 'vrai' pain de chez nous et surtout, ô miracle, un choix de fromage invraisemblable, sans oublier des desserts. Pour couronner le tout, vin rouge et Champagne à volonté! Nous sommes le 14 juillet et nous avons l'impression que c'est Noël!
Alors que nos jambes nous ordonnent de courir pour nous jeter comme des morfales sur cette orgie de bouffe, nous nous fondons dans l'ambiance et tentons de ne pas trop nous faire repérer. Il y a vraiment trop gros à perdre! Discutant le moins possible pour optimiser une dégustation ordonnée d'un maximum de mets (on est quand même là pour ça, il ne s'agit pas de se laisser distraire), nous savourons avec un plaisir inexprimable les produits de notre chère patrie. S'il fallait chanter la Marseillaise pour obtenir une assiette supplémentaire de fromage, cela ne nous poserait aucune difficulté ce soir. On se damnerait pour un petit morceau de reblochon, un chèvre ou de la tomme de Savoie...
- Je te ressers un coup de pif'?
- Merci Michel!
Derrière nous, à côté, le petit doigt levé, de jeunes loups dynamiques, prototypes de 'la France qui avance' replacent leur mèche rebelle et surenchérissent sur leur conquêtes féminines. D'autres, acteurs économiques implantés en Chine, mettent à profit la soirée pour se faire connaître. Les conversations surprises iciUne photo entre 2 assiettes... ou là sont parfois tellement artificielles qu'on se croirait en boite de nuit! Chacun joue un rôle, c'est pitoyable de manque de simplicité... ou comique, c'est selon son humeur! Pour notre part, on gloutonne, les papilles émerveillées.
La seule erreur de la soirée aura été notre arrivée tardive. Alors que nous finissons notre seconde assiette (plateau!) de fromage et notre troisième verre de vin, les serveurs (chinois) commenceront à desservir les tables, notamment celle des déserts convoitée avec beaucoup de gourmandise il y a une heure...
- Trop tard, déplore Caroline la larme à œil...
- On a trop traîné sur les fromages... mais ils sont tellement bons! reprenais-je. T'as essayé çui-là?...

Bal au Lycée françaisAlors que la soirée à l'ambassade se termine, pesant deux kilos de plus chacun, nous quittons la charmante demeure de Monsieur l'ambassadeur, et suivons le flux des invités qui se dirigent maintenant vers le lycée français, situé de l'autre côté de la rue. C'est en effet ici que le traditionnel bal du 14 juillet se déroule ce soir, des centaines de personnes -français et locaux de milieux 'autorisés'- dansent déjà. A notre grande surprise, c'est un groupe de salsa qui anime la soirée. La sono est mauvaise et le groupe pire que la sono! Après une heure de présence, nous plions tous les gaules pour rentrer en bus chez nous. De toute façon, on n'avait pas l'estomac à nous trémousser ce soir...
- Vous croyez qu'on peut revenir finir les plats demain? s'inquiète Michel qui, du haut de son mètre quatre-vingt dix, nous rappelle Averell, le frère cadet des Dalton...
Si de notre côté nous n'avons rien dit, c'est parce que nous regrettons déjà de n'être pas venus avec nos sacs à dos remplis de Tupperware...
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