Reportage précédentReportage suivantFaux départ

En route??Après 5 jours des plus enrichissants passés à Siem Reap au nord-ouest du pays, nous reprenons la route ce matin pour Phnom Penh, la capitale cambodgienne. Levés aux aurores, nous quittons notre guest-house le sac au dos, vers 6h30 ce matin du 3 avril. Direction le marché d'où partent les camionnettes de transport mixte en direction de Phnom Penh. Malgré l'heure matinale, l'activité bat son plein et la circulation extrêmement dense a presque des allures de périphérique parisien...
Repérés dès notre sortie de l'hôtel, nous sommes une fois de plus assaillis par des revendeurs, rabatteurs, chauffeurs de mobylettes et autres cireurs de chaussures! Et pour une fois qu'on aimerait qu'un conducteur de camionnette nous aborde, nous n'en voyons pas un à l'horizon! Nous tentons bien de glaner quelques informations auprès de ceux qui nous abordent mais le dialogue est souvent limité.
- Vous savez d'où partent les pick-ups pour Siem Reap?
- ?... Mobylette?... Angkor?...
Après presque une heure de recherches, nous atteignons enfin l'endroit d'où les camionnettes font le plein pour la capitale. Commencent alors les négociations avec les chauffeurs qui se battent pour nous compter dans leur véhicule, tarif étranger oblige! Plusieurs minutes nous sont nécessaires pour trouver l'option la 'moins Sourire moqueur d'un petit cambodgienpire'. Nous avons en effet en mémoire l'harassant voyage depuis la frontière thaïlandaise nous voulons, si possibles, trouver des conditions de parcours qui ne nous verront pas arriver dans le même état. A l'intérieur de la camionnette, sur un siège, cet homme nous demande 10 dollars. A l'arrière, avec 10 autres passagers cambodgiens, nous nous mettons d'accord pour 5 dollars (6€) pour deux personnes.
Les conditions sont moyennes, mais assis sur le riz, les 311 kms à réaliser nous paraissent jouables. Tout va se dégrader rapidement...
Alors que le chauffeur vient de nous assurer qu'il partait immédiatement, une fois monté dans le véhicule, nous réalisons que notre homme s'est un peu moqué de nous. Une heure plus tard, après plusieurs allers-retours dans les quartiers de Siem Reap, nous n'avons toujours pas décollé. Non que nous soyons pressés mais le voyage s'annonce être un véritable enfer. Six nouvelles personnes et leurs bagages nous ont maintenant rejoint, portant le nombre de passagers à l'arrière à 18! Sans compter le fret de marchandise... Coincés les uns sur les autres, assis sur les rebords de la caisse arrière, le voyage s'annonce mal. Intérieurement, nous commençons à tempêter. Un dernier arrêt chez un garagiste sera la goutte qui fait déborder le vase.
Nous faisant maintenant descendre, poussant es sacs, ce sont maintenant deux moteurs et leurs boîtes de vitesse que notre chauffeur veut ajouter. Dégoulinants d'huile usagée, il s'apprête à les déposer à même la caisse, appuyés sur les sacs des passagers ficelés solidement à l'arrière de la caisse du véhicule qui ne peut plus fermer. Enveloppés grossièrement dans des bâches, la protection nous Que de monde!semble bien légère pour être certains que l'huile ne suintera pas jusque sur nos sacs, situés juste en dessous...
Avant qu'ils n'aient le temps de hisser ces blocs métalliques dans la caisse, j'ai juste le temps d'intercaler deux cartons de pare-brise pour protéger nos sacs et la caisse de ce chargement plus que douteux...
Visiblement mécontent que j'intervienne dans quelque chose qui ne nous regarde pas, le chauffeur me toise d'un regard peu agréable.
Un quart d'heure plus tard, le signal est donné à la dizaine de personnes descendues de remonter à l'arrière. L'espace maintenant plus que restreint nous oblige maintenant à nous asseoir sur les plastiques de protection des blocs-moteurs, l'huile commence à apparaître au fond. C'en est trop pour nous, on jette l'éponge!
- On descend! annonçai-je au chauffeur surpris.
- Comment ça?
- On ne veut pas voyager dans ces conditions, on ne payera pas 5 dollars pour ça, il n'en est pas question!
- Vous ne voulez pas payer? s'emporte-t-il. Alors descendez!
Cinq minutes plus tard, le temps de déficeler nos sacs que nous venons de sauver d'une noyade certaine à l'huile de moteur, et nous reprenons l'opération de recherche de véhicule. Nous avons perdu plus de deux heures mais sans nul doute évité le pire.
Reportage suivantReportage précédent

. Yaca.net ®Un tour du monde avec nous - Textes et Photos©2000-2010 - Yaca - Tous droits réservés