Après
quelques jours passés près de la frontière d'Haïti,
nous décidons de mettre le cap au nord afin de rejoindre la région
de Jarabacoa, située au coeur de la Cordillère Centrale. Ici en
République Dominicaine, il faut savoir que le réseau routier et
autoroutier est loin d'avoir la qualité de ce que nous connaissons en
France. Quand la route est couverte d'asphalte, - ce qui n'est pas toujours
le cas, loin de là! -, il convient de demeurer très très
vigilant. Outre les innombrables nids de poules, il faut également compter
avec les ralentisseurs, placés parfois en ligne droite et mal ou même
pas signalés!... Malheur à la mécanique de celui ou celle
qui tenterait de les franchir à plus de 2 kms/h - et je n'exagère
pas! Il faut le voir pour le croire!-. Ces boursouflures de béton de
plus de vingt centimètres vous obligent parfois à passer ces véritables
obstacles en diagonale pour éviter que le ralentisseur ne caresse le
dessous de votre véhicule... Et malgré toutes les précautions,
quelques 'scrrraatchs' sont difficilement évitables...
En temps que monitrice auto-école 'en disponibilité pour cause
de tour du monde(!)', Caroline s'arrache un peu les cheveux devant la conduite
des dominicains. Le clignotant est ici d'avantage un accessoire décoratif
que les locaux aiment à déguiser sous un autocollant en forme
de demies lunes ou d'étoiles... Je ne parle même pas de son utilisation!...
Ici, il faut toujours s'attendre au pire et essayer de deviner les intentions
des autres conducteurs. Sur les chaussées à double voies, tenir
sa droite n'est pas une règle formelle. En fait, chacun roule du côté
qui lui semble bon, les dépassements se font donc - sans clignotant!
A quoi ça sert??- indifféremment des deux côtés...
L'attention de Yannick est mise à rude épreuve et un coup de volant
bien inspiré nous permet d'éviter de justesse l'accident quand
une mobylette perd devant nous,une bouteille de gaz mal attachée sur
son porte-bagage...
En arrivant à Jarabacoa après six heures de conduite, Yannick
est aussi fatigué que s'il en avait conduit douze! Cre-vé!!
Nous trouvons assez rapidement une chambre dans un petit hôtel tranquille
à la sortie de la ville. Après négociations, nous optons
finalement pour une grande chambre à deux lits doubles. Voilà
donc que nous faisons chambre commune avec les parents de Caroline!! A la guerre
comme à la guerre....