Reportage suivantAccueil à Saint-Domingue

Le 11 Janvier 2001

Linda, notre hôte si sympathique!Nous arrivons vers 14h00 à l'aéroport international de Saint Domingue, capitale de la République Dominicaine. A l'arrivée, première surprise : nos sacs à dos ont été visités entre Cuba et ici. Bilan : nos couteaux suisses et quelques pièces françaises ont disparus de nos sac! Ce sont les risques du voyage aérien, nous ne pouvons malheureusement pas faire grand chose. Se plaindre?... Auprès de qui? Et comment prouver que des objets ont effectivement été volés?Ici, on ne manquera alors pas de nous dire que le vol a été commis à l'aéroport de La Havane, ce qui est peut être vrai... Nous nous en procurerons de nouveaux dès que l'occasion se présentera, c'est tout!
Pour l'heure, le plus important est pour nous de retrouver Linda, une copine d'un copain, française expatriée à Santo Domingo depuis quelques mois. Après plusieurs contacts par mail, Linda nous a en effet très gentiment invités chez elle, nos relations fonctionnent à merveille!... Elle doit nous rencontrer à l'aéroport pour nous donner les clés de son appartement. En effet, notre arrivée coïncide avec son départ en avion pour un week-end prévu de longue date chez une amie à Trinidad.
- Je suis vraiment désolée de partir à votre arrivée, s'est-elle excusé par mail, mais je vous laisse mon appartement : Faites comme chez vous, je serai de retour lundi soir...
Nous sommes un peu gênés de débarquer ainsi dans l'appartement d'une personne que nous ne connaissons même pas, mais Denis, notre ami commun a déjà crée entre nous des liens amicaux. De chaque côté, nous savons qu'il n'y a pas de problème, les amis des amis ne peuvent que devenir amis!
Toutefois, deux problèmes subsistent. Nous ne savons pas exactement à quelle heure est son vol pour Trinidad et -mais ceci est moins grave-, nous ne la connaissons pas physiquement. Linda, elle, a déjà vu notre bobine sur notre site. Dios Patria Libertad
Republica DominicanaAussi, après avoir récupéré nos sacs allégés (et pour cause!...), tournant la tête comme des girouettes, nous tentons de retrouver Linda qui doit nous reconnaître... Après un bon quart d'heure infructueux, alors que les chauffeurs de taxis ne cessent de nous racoler, nous décidons de tenter de joindre Linda sur son portable. Tentative infructueuse. Après une autre demie heure à tourner en rond, tentant d'accrocher un regard hypothétique, nous en concluons que son vol ne devait pas coïncider avec notre arrivée. Comme nous avons son adresse et téléphone, nous tenterons alors de la joindre dès notre arrivée au centre de Saint Domingue, distant de 25 kms.
Évitant les taxis beaucoup trop chers à notre goût, nous quittons l'aéroport à pied, direction la sortie où nous tenterons de faire du stop. Une petite pluie commence à tomber... A peine avons-nous traversé le parking de l'aéroport pour qu'un gros 4x4 pick-up klaxonne à notre attention. Au volant, une femme nous interpelle :
- Vous aller à Santo Domingo?... Je vous conduis si vous voulez!
N'espérant pas une si bonne opportunité, nous acceptons bien entendu avec joie la proposition, et posant nos sacs à l'arrière du pick-up, nous nous installons à l'arrière de la cabine double.. Très loquace, Dany nous apprend qu'elle est décoratrice et qu'elle est venue à l'aéroport chercher sa cousine, émigrée aux États Unis, comme près d'un des sept millions de dominicains. Soucieuse de nous donner une excellente image de son pays, elle force un peu le trait et nous parle déjà de l'excellente situation de son pays. Dany, notre bonne samaritaine
Amie personnelle de la famille du tout nouveau président, elle joue auprès de nous l'attachée de presse au service de l'image de marque du pays où nous retrouvons, presqu'étonnés, une société de consommation. La présence des panneaux publicitaires, des magasins qui se suivent à perte de vue, des embouteillages de voitures occidentales dès notre approche du centre de la capitale, contrastent avec Cuba que nous venons de quitter.
Malgré son discours très positif, le manque d'entretien de la chaussée, la propreté douteuse de la ville et la présence de nombreux enfants travaillant dans les rues, nous permet de réaliser très rapidement que la réalité n'est peut être pas aussi idyllique...
- Je vous invite à prendre un verre à la maison! , vous pourrez téléphoner à votre amie, ajoute-t-elle, très enthousiaste.
N'en espérant pas autant, nous décidons alors d'aller dans son sens, et nous retrouvons quelques minutes plus tard dans un superbe appartement des beaux quartiers de la capitale... Ouvrant alors une bouteille de vin italien (très bon!), elle présente alors le téléphone à Yannick.
- Si tu veux appeler!
Quelques secondes plus tard, Linda est au bout du fil :
- Allô, oui, c'est Linda! Ça va?... Vous êtes où?... Moi je viens d'arriver à l'aéroport, où je croyais vous voir! J'ai les clés de mon appartement avec moi
et mon avion décolle dans 40 minutes... Vous avez le temps de passer les chercher?...
Interrogeant alors Dany pour savoir s'il existe un bus reliant l'aéroport, elle nous répond aussitôt :
- Non, il n'y en a pas mais ça n'est pas un problème, je vous ramène là-bas! Dans combien de temps votre amie décolle-t-elle?
Nous sommes estomaqués! Mais pourquoi nous aide-t-elle de la sorte?? Malgré tout, nous n'y voyons aucune mauvaise intention cachée, sinon la seule volonté de faire plaisir, de donner à des étrangers une impression que son pays est un rêve... Malgré les embouteillages, nous sortons en courant du 4x4, quelques minutes avant le décollage supposé de l'avion de Linda. Tableau haïtien
Malecon, Santo Domingo
- Je vous attendrai devant l'entrée principale de l'aéroport! nous a-t-elle promis.
Nous nous y précipitons alors, cherchant un regard désespéré... Personne! Courant dans tous les sens, nous ne voulons pas croire que nous allons rater notre rendez-vous! Et pourtant, il faut se rendre à l'évidence : tous les passagers ont enregistré leurs bagages et se trouvent maintenant en zone d'embarquement, où nous ne pouvons accéder sans billet. Nous sommes là, plantés, espérant désespérément qu'une bonne fée nous amène des clés...
- C'est trop bête! lâche alors Caroline
- Attend, on va essayer de l'appeler!
Interpellant un homme ayant son portable à la main, Yannick lui demande alors l'autorisation de l'utiliser.
Composant rapidement le numéro, la sonnerie retentit dans l'écouteur : le suspens est à son comble...
Une voix répond enfin :
- Oui, allô, c'est Linda! Vous êtes où?
- On est à l'entrée de la zone d'embarquement, répond Yannick, excité
- Ah oui... OK, je te vois... j'arrive!
Vélo de vendeur de noix de coco
Malecon, Santo DomingoFranchissant alors à rebours la ligne de démarcation, Linda arrive en courant, un plastique à la main... La prise de connaissance est très rapide! Tout se passe comme si nous nous connaissions depuis longtemps. Tendant alors le sac, elle poursuit :
- Les clés de mon appartement sont dedans
, il y a également une carte du pays et le Guide du Routard!
S'éloignant déjà, elle ajoute :
- Je suis vraiment désolée de ne mieux vous accueillir, mais faites comme chez vous, et à lundi!
La remerciant chaleureusement, nous rejoignons alors Dany qui nous attend, garée parmi les taxis. Brandissant le sac en signe de victoire, nous sautons à nouveau dans la voiture.
- Super, ça a marché, encore merci pour tout Dany!
- Je suis contente pour vous! Et maintenant, que diriez-vous d'un repas?...

De surprises en surprises, Dany va alors jouer le grand jeu, simplement pour nous être agréable. Bien que s'en défendant, elle fait partie de la très bonne société dominicaine, l'argent ne compte pas pour elle. Il ne représente qu'un moyen de jouir de la vie et de ses plaisirs, qu'elle veut nous faire partager. Dany et Caroline
Restaurant suisse, Saint Domingue
- Alors allons-y!
Après une excellente fondue dans un restaurant chic suisse (ça n'est pas facile a dire hein?), que Dany nous offre (350 Frs), elle insiste pour nous conduire dans le supermarché 'CARREFOUR' de la ville, lieu de rendez-vous de la société qui peut s'offrir 'les mêmes chose que chez vous'. Persuadée que les prix effrayants correspondent à notre standing, elle s'étonne un peu de nos choix 'économiques', et de notre peu d'enthousiasme devant cette offre extraordinaire.... Très diplomatiquement, nous lui rappelons que nous sommes partis pour 3 ans, et que nous ne sommes pas les enfants de Crésus... c'est quand même nous qui payons, là!...
Vers 19h30, Dany nous conduit jusqu'à la porte de l'immense appartement de Linda, en nous souhaitant un agréable séjour. Encore un peu en apesanteur après cette arrivée peu banale, nous remercions très chaleureusement cette bonne fée -friquée!- qui a croisé notre route. Rencontre étrange, mais cependant très agréable.

En entrant dans l'immense appartement de Linda, nous atterrissions enfin. En remplissant le réfrigérateur de nos courses, on se croit un peu 'chez nous'... Nous sommes seuls dans un endroit presqu'à nous pour la première fois depuis notre départ.
- On se prend un p'tit apéro, Caro ?...
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