Reportage précédentReportage suivantUne flore impressionnante

Impressionnantes racines du fromagerLa taille réduite de l'île et la présence de la voiture de location nous permet de sillonner le pays du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest en partant à la journée. Le Nord-Caraïbe se révèle être beaucoup moins touristique, plus nature et également plus authentique. Sous des températures avoisinant les 30°C en ce début Février, nous apprécions les courtes chutes de pluies quotidiennes qui viennent raifraîchir l'atmosphère. Sans elles, la végétation luxuriante de l'île ne serait qu'un désert. Hibiscus sauvage
A cet effet, nous passons plusieurs heures dans le formidable sentier botannique des Ombrage, situé entre Grand Morne et Ajoupa-Bouillon. Cette leçon de choses se poursuivra ensuite dans le non moins intéressant Parc régional de la Martinique, situé près du Morne-Rouge.

Bambous géants (cette herbacée peut pousser d'un mètre en une journée!!), fougères arboricoles, arbres à pain (son fruit est nourissant comme le pain!), hévéa (l'arbre à caoutchouc, dont les branches possèdent une souplesse élastique surprenante), les impressionnants fromagers (dont les racines tentaculaires sont caractéristiques),... nous sommes émerveillés par tout!! Comment oublier les magnifiques flamboyants, arbres pouvant mesurer plus de 50 mètres de hauteur, que les magniques fleurs orangées qui le colorent, transforment en bouquet pour Gulliver!
Oiseau de paradisLes fleurs et plantes grasses, dont la culture en pots chez nous s'avère être un véritable casse-tête, poussent ici comme du chiendent! Quand nous leur expliquons tout le mal que nous donnons pour de parfois bien piètres résultats, cela les fait sourire. Et nous nous mettons à leur place! Imaginez simplement qu'un Antillais vienne vous expliquer combien de mal il a à faire pousser chez lui des ajoncs ou des pissenlits,...
Nous ne pouvons retenir toutes ces variétés qui nous enchantent : c'est superbe! Notons quand même peut être les deux fleurs qui emportent tous nos suffrages : la fleur du balisier et, son cousin germain, le poétique 'oiseau de paradis', qui nous donnent l'impression d'être sur une autre planète...Fleurs de Février

Aux antipodes de la végétation tropicale du Nord de la Martinique, nous découvrons, à l'est du département, sur la presqu'île de La Caravelle, un milieu naturel aussi étrange que fascinant : la mangrove maritime. Sans entrer dans les détails, dans ce milieu naturel très particulier, le milieu terrestre se marie avec le milieu marin pour constituer un lieu de vie qu'on ne retrouve nulle part ailleurs. Au coeur de ce milieu, la présence d'un arbre aux racines aériennes très aractéristiques sans laquelle la mangrove ne peut exister : le palétuvier.Tentaculaires, ses racines échasses qui baignent dans la mer, permettent de retenir les sédiments marins, qui, en se déposant, vont peu à peu constituer un sol dans lequel elles pourront se fixer plus solidement. En ce sens, la mangrove 'contribue à la progression de l'espace terrestre sur le milieu marin'.

Racine en échasse du palétuvierComment parler de la flore Martinique sans évoquer des fruits que nous qualifions de 'tropicaux' en métropole alors qu'ils font ici partie intégrante du paysage? Les manguiers,tout d'abord, sont ici un peu les cerisiers de chez nous. Nombreux sont en effet les particuliers qui en posssèdent un, se nourrissant de leurs fruits deux fois par an et se protégeant du soleil à l'ombre de son abondant feuillage.
Plus industrielle en revanche est la culture de la banane martiniquaise. Essentiellement cultivée dans la partie Nord du pays, cette culture est sans nul doute la plus importante du Nord Caraïbe. Sans les bananeraies, le paysage de cette région en serait totalement bouleversé. Maintenue en vie uniquement grâce aux subventions européennes, cette culture n'est absoluement pas rentable d'un point de vue économique, concurrencée trop fortement par les productions ivoiriennes notamment. Qu'importe! La banane fait ici vivre un nombre important de personnes et elle méritait qu'on s'y attardât quelques minutes.
Plante zèbre
Ananas d'Ajoupa-BouillonDe toutes les variétés de bananes connues en Martinique (12?), une seule représente la quasi exclusivité des exportations. Tout d'abord, et contrairement à ce que vous croyez peut être, le bananier n'est pas un arbre mais une herbe! Oui, vous avez bien lu, le bananier est une herbacée, qui peut mesurer plusieurs mètres de haut, mais cela n'y change rien!... Le plant en terre, la croissance sera très rapide et l'unique récolte d'un même plant se fera environ 8 mois plus tard. Il sera alors l'heure de récolter le régime, pesant de 40 à 70 kilos. La récolte effectuée, le bananier est alors coupé à raz, et, du bulbe de l'herbacée, naîtra un second plant, qui lui-même donnera naissance à un nouveau régime, mature 8 mois plus tard. Le cycle se reproduisant indéfiniement, sans qu'il soit question d'une saison de récolte particulière.
La culture de l'ananas est quant à elle devenue très marginale. A la maison de l'ananas située à Ajoupa-Bouillon, nous recueillons quelques explications sur cette culture en voie de disparition. Encore moins rentable que la culture de banane (!), la pénibilité du travail réalisé en plein soleil (l'ananas est une plante rase aux feuilles grasses, coupantes et piquantes) a presque eu raison des derniers hectares d'ananas de la Martinique. Pendant sa vie, l'ananas donne naissance à deux récoltes espacées de dix-huit mois. Il faut ensuite l'arracher et en ressemer une nouvelle plante. De même que pour la banane, l'ananas ne connaît pas de saison. Une des 12 variétés de bananes
Dèjà nous ne voyons plus ces deux fruits de la même façon...

Bien que peu abondante et beaucoup moins exotique que la flore, la faune martiniquaise nous réserve une belle surprise par la présence de colibris. Autrement appelé 'oiseau mouche', son vol stationnaire l'autorise à butiner les fleurs de son long bec courbé. Malgré la patience développée pour faire 'la' photo, sa vitesse de déplacement impressionnante ne nous a malheureusement pas permis de vous en rendre compte. Dommage...
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