Reportage précédentReportage suivantLes taxis inofficiels

Vendredi 22 Décembre 2000
Taxi 'particular'
reconnaissable à ses vitres teintées...Ce matin encore, le temps n'est pas de la partie. La forte pluie de la nuit fait maintenant place à un crachin breton qui contrarie fortement nos projets de première baignade cubaine.... Avec Kip et Brent, nos compagnons de route, nous décidons alors de quitter Cienfuegos pour Trinidad, distante de 81 kms. Pepe, notre hôte, est désolé (pour son porte-monnaie!) et avait prévu pour nous une journée vidéo!... La mort dans l'âme, il nous accompagne tout de même à la gare routière, non sans nous avoir donné la carte d'une amie, propriétaire d'une casa particular à Trinidad...
- Je lui ai téléphoné, elle vous attendra à la gare, conclut-il.
Merci, c'est trop gentil, mais on va se débrouiller tous seuls, si ça dérange pas! Cette façon de s'accaparer les touristes et de décider à leur place nous agace parfois quelque peu... Surtout quand le seul échange possible est celui des dollars...
Après avoir pris connaissance des tarifs, tandis que nous nous retrouvons près des guichets, un homme nous aborde discrètement:
- Taxi particular? Nous glisse-t-il presque inaudible.
En prononçant ce sésame, notre homme vient de se déclarer taxi inofficiel... Bien que sévèrement réprimé par la police, ce moyen de 'faire du dollar' est très répandu dans tout le pays. Indexant leur prix sur un tarif légèrement inférieur aux transports collectifs (rappelons-le 20 fois plus chers pour un touriste que pour un Cubain!...), ils proposent principalement leurs services à l'abord des stations de bus et de trains. Plus rapides mais pas toujours plus confortables, ils peuvent néanmoins se révéler intéressants.
Après une négociation rapide, Luis, notre chauffeur, nous propose le trajet à 20 $US au lieu des 24 $US du bus. Quittes à être volés, autant que l'argent aille directement dans la poche d'un particulier... Lada limousine!...
Taxi officiel, Trinidad
Nous acceptons donc le deal et montons dans sa Lada , dans une rue à l'abri des regards. Serrés comme des sardines, les vitres noires nous cachent de l'extérieur, alors que le petit coffre arrière ne peut fermer sous l'envahissant volume de nos 4 sacs à dos... Tout au long du parcours, Luis est tendu et ne nous adresse pas une parole. Évitant l'axe principal, il nous fait profiter des paysages plus pittoresques qui bordent les routes secondaires...
A plusieurs reprises, il s'arrête pour obtenir les renseignements indispensables des voitures qui nous croisent:
- Pas de Police? interroge-t-il inquiet.
Après une heure et demi de Lada, nous arrivons à Trinidad. Luis retrouve le sourire, soulagé... Voilà un bon mois de gagné en quelques heures: tout est donc bénéfice. Jusqu'à la fois où...
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