En arrivant à La Havane, après toutes les difficultés que nous avons
connues pour obtenir un billet depuis Cancun (Mexique), nous savons que l'annulation
du billet retour (La Havane-Cancun) et l'achat d'un billet en direction de la
République Dominicaine va être une autre partie de plaisir...
Comme rien n'est vraiment simple à Cuba lorsqu'il s'agit de rentrer ou de sortir
du territoire, nous consacrons notre journée du 20 décembre à régler le problème...
Les parents de Caroline viennent nous rencontrer à Saint-Domingue à partir du
14 janvier, ce serait quand même bête de leur poser un lapin...
Comme il n'y a que deux compagnies à effectuer la liaison aérienne, ce que nous
voyions comme un chemin de croix se règle finalement assez rapidement, en près
de 4 heures (c'est rapide ici!!), près de 10 kms à pied et près de 3000 frs
en dollars américains... Notre petite escale cubaine se révèle déjà hors de
prix: à ce rythme-là, nous serons de retour en France plus rapidement que prévu!...
Et maintenant que nous sommes là, se lamenter ne servirait à rien. Nous restons
'zen' et nous remémorons une phrase du Dalaï-lama qui permet de se sortir de
toutes les difficultés. En substance, elle dit à peu près ceci:
'Si un problème a une solution Ce n'est plus un problème!
Et s'il n'a pas de solution Ce n'est plus un problème!... '
Vers 14h, l'esprit un peu plus libre
(et le portefeuille aussi!), nous retrouvons Brent et Kip avec qui nous partons
en direction de la gare, les horaires et disponibilités décideront de notre
destination... Alors qu'un train pour Cienfuegos (la ville de Camilo Cienfuegos,
un des trois commandants de Fidel pendant la révolution, les deux autres étant
Che Guevara et Raül Castro), part deux heures plus tard, nous nous approchons
du guichet pour acheter nos billets. A 16 pesos (6,40 frs) les 250 kms, cela
nous semble une bonne affaire...
- 4 billets pour Cienfuegos, demande Caroline.
- Pour vous, ce n'est pas ici, rétorque l'employé.
- Pas ici?...
- Non, les étrangers ont un guichet spécial où ils payent en dollars! répond
sèchement l'homme en pointant du doigt une note affichée près du guichet.
En substance, cette note officielle informe que les étrangers peuvent utiliser
les transports en commun cubains (trains et bus) en payant à un guichet spécial
le montant du billet en dollar avec la parité suivante: 1 peso égale 1 dollar!
On est sur le derrière (pour ne pas dire sur le cul!)!
Ainsi, pour le même service, un
étranger paye 20 fois le prix d'un Cubain! Ceci nous met alors le km en train
à près de 50 centimess au lieu des 2,5 centimes espérés... Comme la note s'applique
également aux bus, plus rapides donc plus chers que le train, les solutions
qui s'offrent à nous sont restreintes...
Alors que la nuit va tomber dans deux heures et que nous n'avons pas d'informations
à ce sujet, nous payons, la mort dans l'âme, les billets au tarif étranger...
Pour nous consoler, Brent et Kip partent alors acheter rhum et cigares: ça 'fait'
Cubain, p'têt qu'ils nous rembourseront la différence!...