Au
petit matin, le conseil de guerre est sur pied dès 7h00. Après
un rapide petit-déjeuner, nous commençons à écumer
toutes les boutiques informatiques et photo de la ville. Sans succès!
- A Ciudad del Este, vous avez une chance de trouver ça, nous indique-t-on.
Là-bas, il y a tout, tous les appareils informatiques de la région
viennent de là. C'est à une demi-heure de bus, allez-y!
Sitôt dit, sitôt fait, nous nous retrouvons bientôt dans un
bus local pour le Paraguay, distant de 5 kms. Si c'est le paradis de l'informatique,
en redonnant un petit coup de fil à Ste Anne, on a toutes nos chances...
Si Foz de Iguaçu nous est
apparue une ville moderne tranchant peu avec le modèle de nos villes
occidentales, l'arrivée à Ciudad del Este nous fait atterrir dans
un autre monde.
En passant le Rio Parana qui marque la frontière entre le Brésil
et le Paraguay, la coupure est saisissante. Ville sale aux rues ruisselantes
de latérite que la pluie entraîne avec elle, Ciudad est grouillante
de vie. Telle les souks de Marrakech ou le Grand Bazar d'Istanbul, cette ville
n'est qu'une confusion d'échoppes et de magasins, débordante d'activité
que la foule en mouvement perpétuel ne fait qu'accentuer. Nous aimons
cette ambiance confuse où un vendeur à la sauvette nous aborde
tous les 2 mètres, s'accrochant désespérément à
un client potentiel qui lui fera gagner quelques pièces... Vraiment,
nous venons d'entrer dans un autre monde: celui de la survie économique.
Sur les murs des immeubles, les publicités peintes laissent peu d'espaces
encore vierge. Telle Piccadilly Circus, la ville n'est qu'une tapisserie d'annonceurs
en tout genre. Demandant notre chemin, nous parvenons à nous y retrouver
dans ce labyrinthe commercial et rejoignons rapidement le quartier de l'informatique.
Installés sur plusieurs niveaux
de plusieurs immeubles, les magasins succèdent aux magasins. Nous n'avions
jamais vu autant de matériel informatique concentré sur un tel
espace. Ainsi, pendant plus de 2 heures, allons-nous déambuler, boutique
après boutique, à la recherche d'un hypothétique câble.
- Allez voir Untel, 2 étages plus bas au fond à gauche, il a peut-être
ce que vous cherchez!
- Non, on en revient!
Finalement, après avoir à peu près tout essayé,
nous abandonnons les recherches. Déçus, et néanmoins agréablement
surpris par cette ville, nous repassons du côté brésilien
en bus, sans avoir à aucun moment montré nos passeports. Ville
de trafic en tout genre, Ciudad del Este alimente en matériel bon marché
les 2 pays voisins où le niveau de vie est supérieur. De partout
des hommes et des femmes chargés de colis en tout genre traversent cette
frontière passoire sans que personne ne s'inquiète de rien. La
survie s'organise...