C'est avec de la nourriture pour une semaine que dès
le lendemain nous partons de Puerto Natales pour le parc Torres del Paine.
- Il n'y a qu'un bus par semaine, le jeudi, nous a-t-on informé à
l'office du tourisme.
Nous sommes aujourd'hui mercredi, aussi le choix est-il réduit. Malgré
le très peu de trafic sur cette route cul-de-sac conduisant au cur
du massif du Paine, têtus comme des Bretons, il est 8h lorsque nous tendons
le pouce à la sortie de la ville. Il semblerait que certains gardes du
parc fassent la route tous les jours...
Si le temps nous avait souri jusqu'alors, quelques gouttes de pluie sont nos
seuls compagnons de route ce matin... Finalement, il nous faudra 5 heures pour
rejoindre l'entrée du parc distante de 130 kms Après la pluie,
quelques flocons de neige viennent transformer la piste en un mélange
de boue et de neige que ne sait pas s'il doit fondre ou pas...
Le sac au dos, nous marchons en attendant les rares passage, histoire de pas
geler sur place.
Et plus nous avançons plus les paysages sont magiques! Mélange
de désert de Patagonie où des montagnes et cours d'eau auraient
été posés, le trek que nous projetons de réaliser
nous met déjà dans un état second.
- Imagine un peu s'il neige sur les Torres del Paine, les photos qu'on va faire!...
L'entrée du parc payée, nous rejoignons notre première
étape, las Torres, au pied des fameuses tours de granit dont le massif
porte le nom. Toile de tente sur le dos, nous sommes équipés pour
le premier gros trek de notre voyage. Au programme, une petite (ou grande) semaine
en autonomie, dans ce massif exceptionnel où les glaciers, lacs et à-pics
vertigineux nous font déjà saliver. Et puis il y a les animaux,
une faune abondante où renards, guanacos, nandous, flamants roses mais
également pumas et condors sont visibles... Tout cela est à portée
de mains, nous y sommes! Y' a plus qu'à!
comme une star qui tarderait à se découvrir, notre arrivée
coïncide avec un ciel bas, chargé, masquant le sommet de toutes
les montagnes environnantes. Sur le papier, la saison n'est pas idéale,
loin de là... Nous avons en fait une bon mois de retard sur les derniers
beaux jours qui se terminent habituellement en avril.
- Jusqu'ici nous n'avons pas encore eu de neige! nous a affirmé un gardien
du parc.
Trimbalant toujours une bonne dose d'optimiste avec nous, nous voulons croire
que le mauvais temps n'est maintenant plus à une petite semaine près...
Juste histoire qu'on ait le temps de de randonner quelques jours...
Si les sentiers sont noirs de monde pendant l'été austral, il
n'y a qu'une petite dizaine de tarés comme nous sur le site en ce moment.
Las Torres del Paine nous appartiennent... enfin si le temps nous le permet!
A 16h30, nous installons la tente dans un petit bosquet au près d'un
cours d'eau. Après plusieurs tentatives infructueux, je renonce au feu
de bois détrempé pour assurer le coup avec notre réchaud
à essence.
Une bonne soupe nous réchauffe, du poulet et des pâtes complètent
ce sympathique repas, et, repus, nous gagnons notre petit nid vers 18h alors
qu'il fait déjà bien nuit.