"La trouille de ma vie!"

Vue générale du Lago GreyRéveillé vers 5h par une démarche pesante mais agile qui résonne dans tout le sol sur lequel nous avons l'oreille collée, mon sang ne fait qu'un tour quand je réalise que je ne suis pas en train de rêver. En quelques dixièmes de secondes, les mauvaises plaisanteries de la veille sont d'un très vilain goût. Tétanisé par la peur, enfoui dans mon sac de couchage, je n'ose même plus respirer tant j'ai le sang glacé. Dehors, à quelques dizaines de cms de la tente, je le sens comme si je le voyais à travers mes paupières que je ferme de toutes mes forces.
Un puma, oui c'est sûr, il y a un puma autour de notre tente! A chaque pas qu'il fait, je ressens les vibrations qui se propagent dans le sol... Maintenant c'est son souffle que je distingue nettement... il est là, je le sens! Mort de trouille, je reste figé totalement paralysé par la peur, la vraie. Dans ma tête, tout va à 100 à l'heure. Ce tour du monde est un revê que nous vivons au quotidien, mais le terminer ainsi ne serait pas drôle, mais alors pas du tout! A cet instant, je suis prêt à signer n'importe quel pacte avec n'importe qui pour que ce puma aille plutôt se manger un mouton ou un guanaco... Qu'il se barre quoi, et qu'il me laisse, liquéfié dans mon sac de couchage dans lequel je ne veux pas finir... Pas aujourd'hui en tout cas...
Je ne sais pas combien de temps a duré cette inspection féline mais je vous jure que pour moi, ça a duré des heures. Alors que je le crois encore là (y est-il vraiment? Je ne sais pas!), je réveille Caroline qui doit rêver de sable blanc ou de Tibet, je ne sais pas.
- Caroline je chuchote à peine audible, y a un puma autour de la tente.
- Quoi? dit-elle en se retournant, faisant un vacarme d'enfer qui me terrorise.La preuve!...
- Un puma! Bouge pas, il est là...
- Ah bon!...
Et de se retourner à nouveau pour retrouver le sommeil!! De la nuit, je ne fermerai plus œil jusqu'à 7h30, heure à laquelle je décide de me lever. Le corps encore tétanisé par la plus grande peur de ma vie, j'ouvre la tente, remerciant le ciel d'être encore en vie.
Dans sa tente, Gary a entendu la même chose que moi et les traces autour de la tente témoignent de cette visite nocturne...
- Ce soir, je ne dors pas dans la tente! On dort dans le refuge en construction!
- Humm... Il est quelle heure? demande Caroline qui sort d'une bonne grosse nuit tout à fait normale...

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