C'est
avec Eduardo que nous franchissons la frontière de la province 'Patagonia',
après un arrêt de routine à la barrière de police
qui marque l'entrée d'une nouvelle province.
La
Patagonie: nous y sommes !! C'est encore un rêve qui devient réalité.
Même s'il fait nuit noire, que nous ne profitons des paysages - qui ne
changent pas sitôt la barrière franchie! - qu'à la lueur
des phares de sa Twingo que nos seuls sacs à dos ont suffi à remplir,
nous sommes heu-reux! La Patagonie marque en effet l'entrée vers le grand
sud, l'arrivée sur des territoires sauvages presque inviolés où
la nature s'exprime en toute liberté.
Dès le lendemain nous ne serons pas déçus en traversant
ces immensités à bord du camion de Miguel que nous accompagnerons
pendant près de 2 jours. Sur ces espaces immenses aux lignes droites
interminables - qui atteignent régulièrement plusieurs dizaines
de kms-, c'est presque une autre planète qui s'offre à nos yeux
ébahis. Ici, pas un arbre n'a droit de vie. La violence des vents que
rien ne peut ralentir, interdit toute végétation de plus d'un
mètre, offrant toute cette étendue à une végétation
rase qui se moque de l'aridité des sols. Côté couleurs,
nous sommes fascinés par les lumières sans cesse changeantes de
ce tableau vivant que nous traversons à 90 km/h. Si nous avions notre
propre véhicule, je crois qu'il nous faudrait des semaines pour avaler
les kms, tant les pauses photos seraient nombreuses. De tout cela, nous ne pouvons
malheureusement ramener que quelques médiocres clichés pris depuis
l'intérieur de la cabine d'un camion ayant d'autres préoccupations
que les nôtres...
Bordant cette national 3 qui descend vers le sud, les estancias succèdent
aux estancias. Clôturées sur des centaines de kms, ces propriétés
aux superficies démesurées permettent l'élevage de milliers
de moutons vivant en toute liberté. Parfois, nous rencontrons un 'gaucho'
(l'équivalent du cow-boy américain) à cheval, comme perdu
au milieu de ce désert dont
il a la charge du cheptel.
Plus exotiques sont pour nous les troupeaux sauvages de guanacos que nous rencontrons
régulièrement. Ces camélidés de la famille du lama
dont le port de tête leur confère une apparente fierté fort
amusante, nous rappellent la proximité de la Cordillère des Andes.