Cours d'anglais à Rosentek

Le moral reste excellent sous le soleil radieux qui nous brûle les yeux en se réverbérant sur la neige. L'état de la chaussée demeure catastrophique.
Secrètement pourtant, nous espérons rejoindre Rio Gallegos et la Nationale 3 ce soir, il n'y a que 200 kms...
- Rio Gallegos? nous interroge le conducteur d'un petit fourgon. Non, je ne vais pas jusque là, mais je peux vous avancer si vous voulez.
Trop heureux de décoller, nous acceptons avec empressement.
- Welcome! Je m'appelle Diego, entame-t-il. Je suis prof d'anglais et je vais donner un cours à Rosentek, dans une garnison de militaires.
Bavard, Diego est visiblement heureux de rencontrer des étrangers auprès desquels il fait valoir un anglais impeccable. Jasmine et Paula l'accompagnent, toutes deux également profs d'anglais.
après une demie heure de route difficile, Diego s'arrête:
- Voilà, nous sommes arrivés. Ce que je vous propose si vous n'êtes pas trop pressés, c'est de nous accompagner au camp. Je vais vous présenter à mes étudiants et vous prendre un café où vous restaurez... une heure ou deux...
Perdu au milieu de nulle part, le camp de Rosentek est une petit ville militaire à lui tout seul. Bien que l'accès soit strictement réservé, nous passons les différents barrages gardés par des soldats, mitraillette en bandoulière, sans aucune difficultés.
Et c'est ainsi que nous nous retrouvons dans une salle de cours, devant une dizaine de militaires, à parler de nous et notre voyage...
Curieux, les questions volent de toutes parts, en anglais, mais surtout en espagnol étant donné leur niveau. Au tableau, Yannick dessine bientôt une carte de France, et nous terminons notre intervention par une photo de groupe!
Tandis que Diego assure maintenant son cours, Paula nous conduit à la cafétéria où un repas nous est gracieusement servi! Nous n'en revenons pas! Choyés comme des gradés, nous quitterons ce camp de bout du monde après une halte de près de deux heures!
- Vous allez attendre dans le fourgon, nous propose Diego. On va discuter au chaud en attendant qu'un véhicule vous prenne pour Rio Gallegos, poursuit-il.
Gênés par autant d'attention, nous n'osons accepter.
- Si si! insiste-t-il. J'ai le temps et ça me fait plaisir de discuter avec vous!
Dehors le froid est toujours aussi vif et la proposition est tellement sincère que nous acceptons finalement. L'attente ne sera toutefois que de courte durée. Un quart d'heure plus tard, le premier camion s'arrête:
- Rio Gallegos? Montez!
Au pied du camion, Diego et Jasmine (Paula est restée au camp) sont venus nous accompagner et nous dire au revoir.
-Bonne route et bon voyage! lancent-ils tandis que le camion démarre.
Nous disparaissons rapidement, la route est encore longue...