Nous
quittons Antigua en (chicken!) bus pour Guatemala City dans l' après -midi du
7 décembre.
Sale, grouillante de monde et de véhicules, la tentaculaire capitale nous apparaît
très 'spéciale'. De nuit, c'est un autre monde qui apparaît, laissant place
à l'insécurité. Nous n'y restons que quelques heures, le temps pour nous de
prendre un autre bus pour Rio Dulce, à l'est du pays
Après 5 heures de route, nous arrivons à destination à 2h du matin: la ville
entière, construite au bord de la route, dort. Après près d'une heure de recherche,
nous réussissons à trouver une terrasse couverte sous laquelle nous installons
nos sacs de couchage. Nous passons la journée suivante auprès du rio Dulce,
campant dans une hacienda noyée dans quelques centaines de mètres d'une végétation
proche de celle de la jungle. Le fleuve est tellement pollué que nous ne nous
y baignerons pas. Après cette halte d'une journée, qui ne nous laissera pas
un souvenir mémorable, nous reprenons la route en direction de Tikal.
Quelques
touristes -Français, Hollandais et Néo-Zélandais, attendent le même bus que
nous. Seul moyen d'accès pour un des sites mayas les plus connus au monde, les
bus sentent les touristes arriver. Une fois de plus, les tarifs sont majorés.
Fatigués de passer pour des porte-feuilles, nous refusons de payer le tarif
demandé et, sous les yeux incrédules des autres touristes et du chauffeur, nous
repartons à pied
! - C'est trop cher!, répond Yannick au chauffeur. Tant pis, nous partons en
stop.
-...
Après 800 m de marche, nous nous arrêtons à la sortie de la ville, tendant le
pouce. Quelques minutes plus tard, le bus que nous avons refusé de prendre s'arrête
devant nous
: - Non, merci, leur indique Caroline, aimable.
- Bon, OK, on vous fait le voyage à 40 Q (soit 20% moins cher, mais 5 Q que
le tarif 'normal'). Ca va?
Nous
nous regardons, surpris tout d'abord et nous acceptons finalement très rapidement!
Notre stratégie a fonctionné! Nous venons de gagner nos 2 prochains repas. -
Surtout ne dites rien aux autres touristes, ils ne seraient pas contents, s'inquiète
le chauffeur en encaissant l'argent.
A peine arrivons-nous à Flores vers 13h,
que déjà les charognards nous tournent autour. Alors qu'il n'y a rien à faire
ici, ils savent que nous venons pour Tikal, distant de 60 kms. Nous entendons
alors le discours habituel:
- Il n'y a pas d'autres bus (que nous!) pour aller à Tikal, ni pour rejoindre
le Mexique via Belize. Nous avons une formule tout compris à 35$US (260 frs/
pers), bla-bla-bla...
Jouant à fond sur la fébrilité des touristes et aidés en ce sens par les
guides touristiques qui confirment leurs dires, les touristes sont pour eux
du pain béni. Pour notre part, nous préférons partir en stop... qui nous amène
très rapidement sur le site de Tikal pour 10 Q.
Situé en pleine jungle, le site est certainement le site maya les plus important en taille. Temples et pyramides sont ainsi disséminés sur plusieurs kms, entourés par une épaisse jungle où vivent nombre d'animaux exotiques. Le lieu en lui-même est impressionnant, et rendu encore plus extraordinaire par les cris des oiseaux et des singes que l'on entend à plusieurs kms à la ronde... Patrimoine mondial de l'Humanité, Tikal est aussi devenu un centre touristique important, où hôtels et restaurants hors de prix ne désemplissent pas. Nous choisissons de planter notre tente sur un espace réservé à cet effet et passons une nuit, non pas bercés par les cris des animaux de la jungle, mais par les rires et la musique de touristes guatémaltèques (ou mexicains). Il est vrai que nous sommes samedi soir!...
Dimanche
10 décembre
Afin de saisir le lever du soleil sur le site, nous nous levons vers 5h30, il
fait encore nuit. Un quart d'heure plus tard, nous partons sacs au dos vers
le temple IV.
Le soleil commence à peine à pointer lorsque nous arrivons au sommet du temple:
déjà une bonne dizaines de touristes attend en silence la magie de la lumière.
Dominant le site perdu dans la végétation, nous distinguons les sommets des
édifices les plus élevés. Tandis qu'une lumière blafarde apparaît, une couche
de brume l'accompagne, noyant bientôt le site entier dans un nuage de coton
. La magie tant attendue n'aura duré que quelques courtes minutes...
Pendant quelques heures encore, nous nous laissons portés par nos pas, au hasard.
Impressionnants par leur taille, nous restons ébahis devant l'immensité du travail
réalisé voici 2000 ans. Sans aide animale ni d'aucune machine, ce travail titanesque
a été réalisé à la seule force de l'homme. 'La foi déplace les montagnes', dit-on,
et nous sommes forcés de le croire...
Vers 10h, nous repartons, heureux d'avoir pu avoir le site presqu' à nous pendant
quelques heures, alors que des cars
entiers de tours opérateurs, suivis de près par des hordes de locaux venus pique-niquer
en famille (les glacières sont de sortie!).