Nous arrivons sains et saufs (!) à Antigua aprè senviron 4 heures de route.
Nous trouvons rapidement un hôtel bon marché (40 Q /2 pers) à quelques blocs
(rues) du centre, tout près d'un café internet à 10 Q de l'heure...
Nous retrouvons par hasard Kevin (l'Anglais) et Paula (l 'Italienne) rencontrés
au récital de tango, sur le lac Atitlan, 2 jours plus tôt... Nous décidons de
dîner ensemble: Paula rentre demain pour Rome après 5 ans de voyage ponctués
de jobs de subsistances. Une pêche d'enfer anime cette femme d'une trentaine
d'années. Masseuse à Los Angeles, professeur de salsa en Californie, pêcheur
de harengs en Alaska (!!!), elle nous emmène
littéralement avec elle dans sa vie de bohème... Nous terminons la soirée vers
1h du matin, son avion part à 7h de Guatemala City... Adios amiga, et qui sait
,peut-être un jour, quelque part dans le monde...
Mercredi 6 décembre
Situé à 60 kms environ d'Antigua, se dresse le volcan Pacaya, un des nombreux
volcans guatémaltèques encore en activité. Réveillé depuis un peu plus de 20
ans après des années de sommeil, il est une des attractions majeures de la région.
Crachant sa lave en moyenne 2 fois par an, il a totalement modifié le paysage
alentour .Autrefois couverts de végétation, ses flancs ne sont désormais qu'un
champ désertique de lave noirâtre. Au-dessus du cratère principal, un nuage
de vapeur alimenté en permanence par la lave en fusion: le Pacaya est en vie...
Intrigués par les commentaires des guides touristiques et les récits rapportés
par les touristes détroussés, nous choisissons de prendre un tour pour rendre
visite à notre premier volcan en activité. Après plus d'une heure de route,
le mini-bus nous dépose, ainsi qu'une dizaine d'autres touristes. En arrivant
au 'camp de base', nous regrettons presque les 40 Q payés
par personne, pour une soi-disant sécurité. En effet, la montée vers le volcan
est un incessant flot de touristes accompagnés par des guides. De plus, suite
à plusieurs agressions de touristes, la police a déployé un important dispositif
de sécurité, postant tout au long du chemin des policiers mitraillettes au poing...
Dans ce cadre, il ne peut vraiment rien vous arriver de fâcheux!
Nous entamons donc cette longue montée
qui nous amène de 1800 m à 2550 m d'altitude. Les 6 kms qui nous séparent du
cratère se font tout d'abord sur un chemin traversant une végétation assez dense
mais qui s'éclaircit rapidement. Le paysage devient de plus en plus austère,
ne laissant bientôt place qu'à des pierres et cendres de lave. En point de mire,
le volcan semble se rapprocher, inquiétant... Nous distinguons de mieux en mieux
les fumerolles de vapeur soufrée s'échappant du sol poreux: on arrive sur une
autre planète... A l'horizon, le paysage montagneux est magnifique
sous ce ciel bleu azur. Bientôt, la montée se fait de plus en plus difficile
et la dernière demi-heure qui nous sépare du sommet est des plus éprouvantes.
Le sol très meuble dans lequel nous nous enfonçons à chaque pas, rend les 30%
de déclivité encore plus terribles. Le vent souffle maintenant de plus en plus
fort, il fait presque froid.
De partout maintenant, le sol expulse des jets de gaz très chaud qui se condensent
au contact de l'air. Reprenant notre souffle à plusieurs reprises, nous nous
réchauffons grâce à la chaleur du sol! A quelques dizaines de mètres de nous
maintenant, le cratère se devine derrière un impressionnant nuage de vapeur...
Au sol, des centaines de cratères miniatures aux couleurs extraordinaires, crachotent,
imitant celui de quelques 200 mètres de circonférence que nous touchons enfin
après 2 heures de marches. Autour de nous, tout n'est plus que vapeur. A nos
pieds, le trou béant du Pacaya. Malgré les rafales de vent, nous entendons le
bouillonnement de la lave, que nous devinons au fond du cratère. Nous sommes
vraiment impressionnés par ce monstre de feu, magique et redoutable. Pendant
près d'une heure, nous savourons ces moments magiques, sans vraiment pouvoir
exprimer ce que nous ressentons. C'est tout simplement extraordinaire!!
Alors que la nuit commence à tomber,
nous descendons en une petite heure le Pacaya, qui alimente un éternel nuage,
en attendant sa prochaine éruption.