Le lac Atitlan

Vers 6h3O, ce jeudi 23 novembre, le chant des oiseaux nous sert de réveil-matin.
La lumière sur le lac est extraordinaire. Une légère brume à ce décor magnifique une touche presque irréelle: c'est un véritable tableau qui s'offre à nous. Durant les 2 semaines que nous passerons ici jamais nous ne retrouverons la même lumière, à chaque instant le tableau semble se renouveler.
Bordé au sud par trois majestueux volcans, le lac mesure environ 18 kms par 10 kms de large. Des dizaines d'embarcations le parcourent du lever au coucher du soleil. A leur bord, un pêcheur (rarement deux) jette un filet dont la taille dérisoire ajoute à la difficulté de leur travail. Notons au passage le statut un peu à part des pêcheurs du lac. En effet, une croyance locale affirme que le lac est un voleur d'âmes. Ainsi, les pêcheurs qui y passent la plus grande partie de leur vie, sont considérés comme en étant dépourvus...
Depuis quelques années, la faune autrefois variée du lac se meurt. Un imbécile y a en effet introduit artificiellement une variété de poissons qui s'y est tellement plu qu'elle a fait disparaître toutes les autres. Le black-bass (c'est son nom) est un redoutable carnassier et demeure désormais la seule variété du lac. Des recherches sont actuellement en cours pour le faire disparaître et réintroduire les espèces locales. Seulement, la tâche paraît gigantesque et trouve peu de solutions à coût raisonnable...

Des dizaines de lavandières font également partie du décor, frottant de l'aube au coucher des quantités incroyables de linge qu'elles laissent sécher à même le sol. La particularité de ces femmes âgées de 7 à 77 ans est certainement leur amour de l'eau. En effet, elles lavent le linge debout, sur des lavoirs faits de pierres superposées dans le lac! Ainsi, à quelques mètres de la rive, jupes retroussées ou non, elles ont de l'eau jusqu'aux hanches et en profitent bien souvent pour se laver le corps à la vue de tous... Un corps propre dans des vêtements propres semble être leur devise!