Ezequiel et Maria

En séjournant chez Kyla et Tyss, nous faisons la connaissance d' Ezéquiel, le gardien de 'The Bird House'.
Âgé de 28 ans, il est originaire de Santiago de Atitlan et est, à ce titre, assez représentatif des habitants du village. Tzutujil de culture et de langue (les Tzutujil se cantonnent au village de Santiago et représente une population de 15000 personnes seulement), l'Espagnol est pour lui la langue des touristes et de l'église.

Ayant quitté l'école très tôt, il ne sait ni lire ni écrire malgré son jeune âge. Une bonne pratique de l'Espagnol lui a toutefois permis de trouver cet emploi de gardien de la propriété. Très fier de cette responsabilité, il prend vraiment son métier à coeur et, à force de cours prodigués par Tyss, essaie de surmonter ses lacunes.

Marié depuis 5 ans à Maria, de 5 ans sa cadette, ils ont 2 filles de 5 ans, Deborah et 7 mois, Bila (diminutif d' Elizabeth).
Maria travaille à la maison et est brodeuse professionnelle. Exploitée à outrance par les marchandes des boutiques touristiques qui vous assurent réaliser les broderies présentées, elles-mêmes (les menteuses!), ce métier est pour elle plus une occupation qu'un gagne -pain. Travaillant jusqu'à 6 mois sur une pièce qu'elle réalise de A à Z , tissu compris, elle ne réalise un bénéfice, tenez-vous bien, d'environ 10 Quetzals (10 frs) par mois!!

En vendant un carré brodé d'une finesse incroyable 125 quetzals pour 4 mois de travail, il lui faut en effet déduire environ 80 quetzals de matière première. A la boutique, cette pièce sera vendue de 300 à 600 quetzals, suivant le touriste... qui est bien souvent très loin de se douter qu'il encourage cet esclavage moderne. La vendeuse, elle, fera jusqu'à près de 500 quetzals de bénéfice en ayant été que l'intermédiaire!! Écœurant!!

Maria et Ezequiel savent qu'il y a quelque chose d'injuste dans tout ça, mais cela semble être le cours 'normal' des choses... Pour nourrir la famille, les 900 quetzals d'Ezequiel suffisent, même s'il ne leur reste rien à la fin du mois... L'Eglise est pour eux le seul réconfort... mais ça c'est autre chose...