Reportage précédentReportage suivantLes, Le métis indien

Quelques minutes plus tard, c'est Les - diminutif de Leslie, 'mais c'est un nom de fille, alors seule ma grand-mère a le droit de m'appeler comme ça!'-, nous embarque dans son break Volvo. Son chien, Keeper, un épagneul breton, l'accompagne. Les roule depuis la veille et la fatigue commence à se faire sentir. Notre compagnie va le tenir éveillé.Masque de Chaman
Anglophone, il vient d'Ottawa et est indien de la tribu des Cris, par sa mère. Le courant passe immédiatement entre nous et nos sens de l'humour sont comparables.

Après nous avoir quelque peu initié à la danse du soleil (sundance), Les nous parle de ce que représente pour lui la spiritualité indienne. Sans volonté aucune de nous faire adhérer à sa vision des choses, il nous fait voir les autochtones sous un angle nouveau.
Keeper semble se moquer de toutes ces considérations et ne cesse de japper en bavant à grosses gouttes dans toutes la voiture et sur ses occupants. On pue rapidement le chien mouillé mais on s'en fout!

Indien par sa mère,- droguée par les médicaments-, et Canadien par son père qui les a abandonnés alors qu'il avait 5 ans, la vie de Les n'a rien d'un roman photo.

Actuellement âgé de 45 ans, il est actuellement marié à Debbie, enceinte de leur 1er enfant. Issue d'un milieu social très élevé, Debbie représente Blanche Anglo-Saxonne et Protestante (WASP). Les en est aux antipodes mais l'amour les a fait se Teepee très caractéristiquerencontrer alors que rien ne semblait les prédisposer...

Vers 13h, nous arrivons à Moncton chez les beaux-parents de Les. Habitants une maison immense respirant l'aisance, le contraste avec la Volvo pourrie et sale de Les est saisissant. Sale, pas rasé et les mains pleines de cambouis, Les en profite pour se refaire une beauté... Sa belle-mère nous reçoit comme des amis de son gendre et ne veut pas nous laisser repartir avant d'avoir manger! Nos estomacs commençaient à se plaindre, il est vrai!

Dehors, il pleut toujours et Les se propose de nous sortir de la ville, dans un endroit plus propice au stop. Une cinquantaine de kms plus loin, nous quittons la Volvo en ayant une fois de plus l'impression d'avoir fait une belle rencontre!
Alors que la pluie redouble, nous profitons d'un pont autoroutier pour repartir...

Le dernier ferry pour Terre-Neuve est à 23h30. Il est 14H et plusieurs centaines de kms nous séparent de North Sydney, le port d'embarquement. 4 voitures nous suffiront pour atteindre notre but, mais le temps est loin de s'être amélioré... Reportage suivantReportage précédent