Reportage précédentReportage suivantLes cousins de Gilles VIGNEAULT

Alors que nous venons de terminer d'étendre le linge entre 2 galais (les baraques), un homme s'approche de nous voulant visiblement taper la causette...
-J'suis un Vigneault, un boiteux, dit-il en nous montrant sa jambe droite.
Yannick, Lionel, Caroline et Hormidas
NATASHQUAN-Bonjour! C'est beau par ici... notre linge ne vous gêne pas?, poursuivons-nous un peu maladroitement.
Lionel, 68 ans, 1m65 aime parler. Très bavard, rigolard, la conversation s'engage très rapidement.
Très vite nous apprenons qu'il est le petit-cousin de Gilles, la gloire du pays. Joueur d'accordéon occasionnel, il nous parle du village, de sa jeunesse avec Gilles de 3 ans son aîné. Voyant notre intérêt pour son histoire, il nous propose bientôt d'en connaître un peu plus sur son village et sa famille en visionnant chez lui une cassette vidéo intitulée 'Une enfance à Natashquan'. Nous acceptons de bonne grâce et nous nous rendons chez lui quelques instants plus tard.

Nénel habite une jolie maison en bois qui fait face à la maison natale de Gilles Vigneault. Il la partage avec son frère Hormidas - ça c'est un prénom!- de 3 ans son aîné. Ils vivent depuis 1956 et n'ont jamais pensé à se marier.
-J'ai connu des femmes mais juste comme ça! S'empresse de nous dire Nénel avec un sourire entendu...
-Moi aussi, rajoute son frère, mais on s'entend bien comme ça, ensemble.
-Dans ce petit intérieur bien simple, Lionel s'affaire bientôt autour du magnétoscope pour nous présenter LA cassette retraçant l'enfance de Gilles Vigneault dans son village. Il est vraiment la fierté de ce village de 400 habitants car il a su en porter haut les couleurs.
Plein de poésie et de tendresse, cette vidéo d'une heure et quart se regarde avec plaisir. Nénel,le cousin et copain d'enfance, y figure en bonne place.
Maison des parents VIGNEAUX
NATASHQUAN-C'est moi, là!, s'exclame-t'il avec fierté lorsqu'arrive le passage où lui et Gilles refont devant la caméra le jeu favori de leur enfance. Ils avaient construit un bateau fictif sur le rivage, avec un drap volé sur une corde à linge en guise de voile. Ils imaginaient partir voguer, loin de leur terre natale. « L'imagination est le moyen de transport le plus extraordinaire », commente Gilles avec son langage plein de poésie...

Après la cassette, Nénel sort son accordéon et nous joue quelques airs entraînants du coin. Battant la mesure et rythmant la musique avec ses deux pieds dans la plus pure tradition québécoise, c'est pour nous un véritable bonheur. Après un café et l'immanquable séance photo, nous quittons nos deux hommes à regrets.
-J'suis bien content de vous avoir invité!, avoue Nénel.
-Moi aussi, renchérit Hormidas, plus débonnaire.
Pour ce qui nous concerne, cette rencontre marque vraiment LE début du voyage qu'on entreprend. Elle représente exactement ce que nous recherchons: des rencontres simples, pleines de bonheur partagé. Notre voyage débute donc sous les meilleurs auspices.
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