Reportage précédentReportage suivantLe départ

L'heure des au-revoirs
Aéroport de NantesÇa y est, le grand jour est arrivé!... Après des mois et des mois de préparation et d'économies, le moment du départ est arrivé. On le sentait venir ces jours derniers. On avait l'impression que le temps s'accélérait... Résilier certaines assurances, en souscrire de nouvelles, mettre de l'ordre dans nos papiers afin de faciliter la tâche de ceux qui seront chargés de gérer nos affaires en France, se familiariser avec le matériel reçu au dernier moment (ordinateur, camescope, appareil photo numérique), aller dire au-revoir aux uns et aux autres... La dernière semaine fut une véritable course contre la montre!

Après une courte mais bonne nuit, il est 5h3O quand nous nous levons pour la dernière fois en France avant le départ... Nous éprouvons vraiment une drôle de sensation: même si nous n'avons pas vraiment conscience de la durée de notre périple, nous sentons que nous vivons un moment très spécial...
Les parents de Yannick se sont levés pour nous accompagner dans notre petit déjeuner, les sacs sont faits, le départ est imminent...

6h30, Guéna et Nathalie, des amis d'enfance, viennent nous chercher. Dernière photo, dernières embrassades embuées et c'est le vrai départ, direction Nantes. Maylis et Pascal (le frère de Nathalie) sont du voyage. Ils partent pour une toute autre aventure: ils émigrent au Canada en espérant vivre une expérience professionnelle enrichissante.
8h30, alors que nous enregistrons nos bagages, le téléphone de Guéna se met à sonner:
-C'est pour vous!
Au bout du fil, c'est Régis, in autre copain d'enfance, qui nous envoie tous ses bons voeux et nous salue une dernière fois.

Quelques minutes plus tard, c'est Bertrand, un copain nantais, qui arrive à l'aéroport pour prendre un café avec nous avant d'aller au boulot.

8h50, alors que nous attendons le dernier moment pour aller en salle d'embarquement,une silhouette familière semble chercher quelque chose dans l'aérogare.
-Non, c'est pas possible, c'est pas lui! Il travaille aujourd'hui!
Mais sa démarche chaloupeuse ne fait aucun doute! Serge, mon copain de toujours (avec qui j'ai appris à marcher) est venu nous dire au-revoir! Caroline était au courant et voulait que la surprise soit totale...

Toutes ces marques d'affection nous vont droit au coeur. Elles témoignent que nous ne partons pas tout à fait seuls, en fuite et sans soutien moral. Quoiqu'il arrive, nous savons que nos familles et nos amis seront là pour nous soutenir et nous ccompagner dans cette aventure. Poteau indicateur aux directions évocatrices...C'est certainement une des raisons pour laquelle nous partons sereins et confiants.
Encore merci à tous, nous allons vous faire vivre 'un tour du monde avec nous!'

12h15 heure locale: arrivée à l'aéroport de Mirabelle. L'Amérique est là: le voyage commence. Dès notre arrivée, nous avons confirmation du prix élevé de la vie ici; 18$ can (soit 90 francs) par personne pour prendre le bus qui rejoint Montréal, distant d'une cinquantaine de kms. A 17$/ personne le taxi, nous optons pour cette seconde solution, un peu à contre-coeur il faut l'avouer. Nous ne voulons pas quitter Maylis et Pascal, que nous appelons déjà ' les émigrés', aussi rapidement. Nous trouvons rapidement une auberge de jeunesse ( Hôtel de Paris, Quartier de Sherbrooke) à 19$ can la nuit par personne, à quelques pas du centre ville.
Les rues, les voitures, les sirènes hurlantes des ambulantes, ou encore les interminables trucks (camions très impressionnants par leur longueur amis aussi par leur hauteur), tout nous rappelle que nous sommes sur le territoire nord-américain. Seule la langue nous rappelle l'origine des Québécois. Ah il est loin le temps où les premiers immigrants parlaient le même français que 'les Français de France'!

Immatriculation québécoiseLa langue et la culture ont évolué séparément et les frères sont devenus des cousins. Loin de renier leur passé, ils affichent leur origine jusque sur leur plaque d'immatriculation, où est inscrite la phrase: 'Je me souviens', résumé de ' Je me souviens être né sous le lys (de la France) et avoir grandi sous la rose ( de l' Angleterre)'.

Comment enfin ne pas évoquer cet accent extraordinaire duquel on tombe ' immédiatement en amour'. Plus ou moins dur, plus ou moins enrichi de mots qui nous sont totalement inconnus, cet accent traduit la joie de vivre et la gaieté naturelle des Québécois. Reportage suivantReportage précédent